Le Maroc, premier bénéficiaire des projets de l’UPM


Dans cet entretien réalisé en marge de la sixième édition des «Dialogues de l’Atlantique» à Marrakech, le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UPM), Fathallah Sijilmassi, revient sur le rôle de cette organisation dans le renforcement de la coopération Nord-Sud. 

L’occasion également de s’arrêter sur la place qu’occupe le Maroc dans les projets soutenus par l’UPM. Par ailleurs, Sijilmassi bouclera, fin février 2018, son deuxième et dernier mandat à la tête du secrétariat général de l’UPM.

Les Inspirations ÉCO : Comment situerez-vous l’UPM dans les débats de l’édition 2017 des «Dialogues de l’Atlantique» ?

Fathallah Sijilmassi : Les «Atlantic Dialogues» organisés par OCP Policy Center sont une excellente occasion pour réunir un grand nombre de personnalités issus des quatre coins du monde et aux profils diversifiés (des politiques en exercice, le secteur privé, des universitaires, etc.). C’est une plateforme qui s’impose d’année en année comme un rendez-vous de premier plan et qui permet de parler des grands sujets du moment, notamment la place de l’Afrique, le rôle joué par le Maroc et l’interaction avec les grandes mutations que connaît le monde d’aujourd’hui. Pour l’UPM, il est très important d’être présent dans un événement de cette dimension. La situation évolue vite aussi bien en Europe, en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne, au Proche Orient et aux États-Unis. La Méditerranée est au centre de ces évolutions de plaques tectoniques, parfois pour de mauvaises raisons liées à la lutte contre le terrorisme, contre l’immigration clandestine, contre le radicalisme, etc. Trait d’union entre ces différentes mutations, l’UPM peut devenir une force pour la promotion de la coopération Nord-Sud et la mise en place d’un Agenda positif qui met en valeur les jeunes et les liens économiques. Nous avons d’ailleurs pu constater que cette édition des «Atlantic Dialogues» a mis en valeur un nombre important de «Young leaders» pour les soutenir et montrer que la jeunesse est dans l’action.

Comment voyez-vous le rôle du Maroc dans cette mouvance de «plaques tectoniques» ?

Le Maroc joue un rôle central à la fois Nord-Sud (entre la Méditerranée et l’Afrique) et Est-Ouest (entre les États-Unis, l’Europe et l’Asie). Le Maroc est un pays central qui se développe et qui renforce son action, son empreinte et son rayonnement. Je suis heureux d’apporter humblement une contribution à travers ce que fait l’UPM et de montrer la voie qui structure. On parle beaucoup de relations Nord-Sud, mais il y a aussi le contenu. De ce point de vue, le Maroc montre qu’il est en train de renforcer de façon concrète ses actions de coopération et de partenariat dans le cadre d’une dimension Sud-Sud.

Les débats des Dialogues de l’Atlantique ont porté notamment sur les pistes susceptibles d’accélérer le rattrapage du continent africain. Que fait l’UPM pour aider l’Afrique à réaliser sa convergence économique avec le reste du monde ?
Je pense qu’il faut une vision globale Europe-Méditerranée-Afrique. La Méditerranée gagne en centralité et l’UPM se présente en tant que structure «trait d’union» entre l’Europe et l’Afrique. Dans ce cadre précisément, il faut investir dans deux grandes directions. La première relève de ce qu’on pourrait appeler le développement humain (création d’emplois, création de PME, renforcement du rôle des femmes et des jeunes, la coopération universitaire, la mobilisation des étudiants, etc.). Le deuxième axe concerne le développement durable, tout ce qui a trait à la transition énergétique, à la lutte contre le changement climatique, au développement des infrastructures de transport urbain, etc. Ce sont les deux axes prioritaires sur lesquels l’UPM s’investit pour consolider la dynamique d’une croissance à la fois inclusive et qualitative qui doit intégrer et bénéficier aux catégories les plus vulnérables de la population, tout en assurant une distribution territoriale équilibrée.

Quelle place occupe le Maroc dans les projets soutenus par l’UPM ?

Le Maroc est l’un des premiers pays bénéficiaires des projets de l’UPM. Cela est dû à la dynamique de développement et de diversification que connaît le pays. En tant qu’UPM, nos projets couvrent différents secteurs d'activité. Plus l’économie est diversifiée, comme c’est le cas de celle du Maroc, plus elle participe naturellement aux différentes activités. Je suis heureux de constater que l'année 2017 se termine avec 51 projets labellisés par l’UPM dont 38 sont réalisés avec le Maroc. Nous pouvons faire encore plus, l’UPM étant une organisation qui monte en puissance dans le cadre du développement de l’intégration régionale. Celle-ci, il faut le reconnaître, reste encore faible et par conséquent, il y a encore beaucoup de travail à faire. Je reste convaincu que l’UPM peut encore s’appuyer davantage sur le potentiel de l’économie marocaine.

Par Wadie El Mouden - Source de l'article Leseco

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