Le bassin méditerranéen n'est pas "disqualifié" par la globalisation

Le bassin méditerranéen est à l'équilibre avec l'Europe du Nord à l'export mais pas à l'import où il ne capte que 2,5 millions d'EVP © Go Met
Le bassin méditerranéen est à l'équilibre avec l'Europe du Nord à l'export
mais pas à l'import où il ne capte que 2,5 millions d'EVP © Go Met
Dans le monde de la ligne régulière, le bassin méditerranéen a encore de beaux jours devant lui. À en croire Paul Tourret, dans le concert de la globalisation des échanges maritimes, ses ports ne sont pas "disqualifiés". Selon le directeur de l'Isemar, "ils conservent leur mission en Europe"…

S'exprimant sur le thème de la "Méditerranée face à la globalisation des échanges" devant les membres du Propeller Club de Marseille, Paul Tourret a expliqué : "la Méditerranée a capté 17,4 millions d'EVP des flux mondiaux en 2015. Le secteur intra-méditerranéen, à lui seul, a représenté 2,2 millions d'EVP la même année". Des chiffres qui apportent la preuve que "le bassin méditerranéen n'est pas disqualifié" et qu'il a conservé, selon les propos du directeur de l'Isemar, son "utilité" sur le marché mondial. 

Un marché de 3,5 à 4 millions d'EVP 

Il estime que le marché à conquérir pour les ports situés entre l'Espagne et la Slovénie, de Barcelone à Luka Koper, serait de 3,5 à 4 millions d'EVP pleins. 
En Méditerranée occidentale, Paul Tourret a mis l'accent sur le rôle de Barcelone, Marseille-Fos qui a encore des volumes à conquérir sur l'axe lyonnais, et Gênes, dont l'hinterland européen va jusqu'en Allemagne du Sud. Quant au port grec de Thessalonique, il a en ligne de mire les Balkans.

"La Méditerranée est à l'équilibre avec l'Europe du Nord pour de nombreux flux à l'export"

Le directeur de l'Isemar a rappelé que, dans le cadre des échanges en sortie de l'Extrême-Orient, la Méditerranée occidentale permettait d'économiser cinq jours de transit-time par rapport aux ports du Nord de l'Europe. Et d'insister à propos du port phocéen : "Marseille a ses chances puisque c'est le port situé le plus au Nord du bassin méditerranéen". 
Il souligne que "le retour de la paix sociale a permis (au port phocéen) de regagner la confiance de Maersk et MSC, les deux premiers armateurs mondiaux". Selon lui, les investissements réalisés sur les terminaux de Fos en matière d'outillage portuaire (les portiques neufs acquis par les opérateurs Eurofos et Seayard) illustrent la volonté de la place portuaire d'accompagner la croissance du terminal de la Méditerranée. 
Paul Tourret mentionne également l'outil ferroviaire dont dispose le port phocéen pour desservir son hinterland. 
Selon le directeur de l'Isemar, la Méditerranée est à l'équilibre avec l'Europe du Nord pour les flux à l'export vers l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Asie du Sud-Est, 40 % vers l'Amérique du Nord. 
Mais il ajoute un bémol à son analyse en indiquant que des volumes à l'import d'Asie continuent de privilégier les ports du Nord de l'Europe. Il indique que la Méditerranée capte aujourd'hui sur ce trade 2,5 millions d'EVP alors que l'Europe du Nord en importe plus du double (6,4 M EVP).

Par Vincent Calabrèse - Source de l'article l'Antenne

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