Exposition à l’IFT : L’art de raconter les histoires vraies de la Méditerranée 21 Juin 2017 | 7:35 A LA UNE, CULTURE, Tunisie 1


Le public tunisois invité à un voyage documentaire et artistique dans des histoires méditerranéennes vraies, sur les pas de dessinateurs, écrivains et musiciens.

Dans le cadre de la 2e édition des «Nuits ramadanesques de l’IFT», le public tunisois friand de culture avait rendez-vous, le vendredi 16 juin 2017, avec une soirée dédiée aux arts-plastiques, à la musique et à la littérature, en présence de prestigieux artistes, invités spécialement pour l’occasion.

Exposition de Shennawy et Fabrice Turrier.

La galerie de l’Institut français de Tunisie (IFT) a accueilli, ce soir-là, le vernissage d’une exposition en deux parties : «Histoires vraies des habitants de Tunis» et «Histoires vraies de Chambéry-le-haut», signées par les deux artistes illustrateurs Shennawy et Fabrice Turrier.

Cette exposition s’inscrit dans un projet participatif et multiforme lancé en 2011 par le romancier et dramaturge français François Beaune. Après la fiction qui a meublé ses romans, ce dernier décide de se pencher sur le réel et de s’aventurer dans un voyage documentaire à la recherche d’histoires méditerranéennes vraies, un projet qui s’inspire d’une idée semblable créée en 1999 par l’écrivain américain Paul Auster.

Tunis en bande-dessinée burlesque

Ces histoires méditerranéennes vraies sont devenues au fil des années une sorte de grande bibliothèque de chroniques et de témoignages sous forme de textes, de sons, de vidéos et de dessins.

Après l’ouvrage ‘‘La lune dans le puits » (une série d’histoires vraies autour du bassin méditerranéen collectées entre décembre 2011 et avril 2013), François Beaune s’associe à l’illustrateur égyptien Shennawy pour un projet d’histoires tunisoises. Le fruit de cette collaboration fut découvert lors de cette soirée de vernissage et fera l’objet d’un album qui paraîtra prochainement aux éditions Elyzad, à Tunis.

Considéré comme l’un des pionniers de la bande-dessinée égyptienne, Shennawy est un artiste qui sait mettre son humour grinçant et son talent de dessinateur au service des sujets de société. Une empreinte omniprésente aussi dans ce projet où il met en scène le quotidien tunisien dans toute sa diversité.


Ces œuvres au style burlesque, dont la plupart sont ancrées dans l’esprit du ramadan typiquement tunisien, ont été alimentées par les textes de François Beaune. Le résultat est une série de mini bandes-dessinées indépendantes les unes des autres et aussi vraisemblables que fantaisistes.

Des histoires vraies d’ici et d’ailleurs

Shennawy.

Le public était invité pour la deuxième partie de la soirée à la grande cour de l’IFT pour une lecture en musique d’une dizaine de textes choisis parmi la collection des histoires vraies récoltées durant ces 6 dernières années. Et c’est François Beaune lui-même qui s’est chargé de nous lire ces histoires qui lui tiennent tant à cœur, accompagné du musicien Malik Ziad.



François Beaune nous a dévoilé durant cette soirée ses talents – jusque-là cachés – de chanteur et de guitariste pour donner encore plus de vie et de cadence à cette panoplie d’histoires faites de mémoires et d’anecdotes de Tunisie, d’Algérie, d’Italie, d’Espagne, de France, de Palestine, de Turquie… Certaines sont tristes et émouvantes, d’autres sont plutôt intrigantes ou cocasses. Si les textes divergent dans leurs thèmes (l’amour, la famille, l’exil, la guerre, le voyage, l’immigration…), ils se rejoignent pour témoigner de la grande humanité de ces personnes anonymes et de leur désir de faire partager leur vécu avec le reste du monde.

Malik Ziad et François Beaune.

François Beaune a su donner à travers ce projet une dimension universelle à des confessions toutes simples et personnelles pour nous les faires présenter sous forme de légendes contemporaines. «Comme disait mon grand-père, on n’a pas tous un roman à écrire, mais on a tous une histoire vraie à partager», affirme l’écrivain.

L’exposition «Histoires vraies» se poursuit jusqu’au 25 août 2017 à la galerie de l’IFT, à Tunis.

Source de l'article Kapitalis

Aucun commentaire: