Maroc - En expansion, le marché des fruits rouges vire au bleu



En expansion, le marché des fruits rouges vire au bleu

L'offre de framboises, de myrtilles et de mûres grandit en Europe, le marché des fruits rouges se diversifie de la simple fraise.

Sur les étals des marchés européens, de plus en plus de myrtilles et de mûres côtoient, avec les framboises de toutes les couleurs, les habituelles fraises du printemps.

Il y avait trop de concurrence sur le marché de la fraise, avec l’allongement du calendrier de production en Europe. Si l’Espagne reste le principal fournisseur de fraises de l’Union européenne avec ses 300 000 tonnes exportées, elle a opté pour des variétés de fraises plus qualitatives et elle s’est résolument tournée vers les petits fruits rouges.

Après les framboises, dès le début des années 2000, c’est au tour des myrtilles et des mûres de s’étendre dans la région andalouse de Huelva, avec un rythme de croissance de 25 et 30 % cette année. Les myrtilles ont l’avantage de se conserver plus facilement, les surfaces espagnoles de myrtilles, plus de 2 500 hectares pour environ, 20 000 tonnes de fruits désormais, ont dépassé celles de framboises, 20 000 tonnes également, selon le magazine du Cirad, FruiTrop. Le marché des fruits rouges vire au bleu !

Risque de saturation à terme

Mais là aussi la compétition s’accroît : le Maroc a fait de tous ces petits fruits rouges, tant prisés aujourd’hui en Europe, un axe de son plan Maroc Vert. Dans la région de Larache au nord-ouest du pays, on est passé en dix ans de 30 à 500 hectares de framboises, et autant de myrtilles, soit environ 5 000 tonnes de chaque aujourd’hui. L’objectif est de multiplier ce volume par six d’ici 2020.

Le risque de saturation du marché est réel à terme, étant donné l’offre de myrtilles de la Pologne (potentiellement 30 000 tonnes) et de la Chine (environ 100 000 tonnes). Un risque déjà pris par les concurrents d’Amérique du Sud, qui produisent des petits fruits rouges de contre-saison et où 10 000 hectares ont été plantés en une décennie. Le Chili, pionnier de ces cultures dans les années 1980, peut en produire 100 000 tonnes aujourd’hui. Le Pérou lui emboîte le pas avec l’ambition de produire 70 000 tonnes en 2021 et de tirer de la myrtille pas moins d’un milliard de dollars de revenus annuels.

Par Claire Fages- Source de l'article RFI

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