Algérie - Union Européenne : pour une relation équilibrée


Signature du document final portant sur les conclusions de l’évaluation conjointe de la mise en œuvre de l’Accord d’association.
L’Algérie est le premier pays d’Afrique du Nord à avoir finalisé la Politique européenne de voisinage (PEV)
Prochaine installation d’une instance parlementaire mixte.

Même s’il s’agit d’un rendez-vous politique institutionnel avec l’Union européenne devenu cyclique dans le cadre d’association, cette 10e session est particulière et représente une étape majeure dans ce cycle de négociations décennales. Cette réunion qui se tiendra demain à Bruxelles sera co-présidée par M. Lamamra, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, et du côté européen, par la Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini. Lors de cette session, deux documents seront validés.
Le premier concerne les conclusions de l’évaluation conjointe de mise en œuvre de l’accord d’association sur une période de dix ans depuis la première signature. Le second, fixe les priorités conjointes au titre de la Politique européenne de Vvoisinage (PEV). Concernant le premier document, rappelons que c’est à l’initiative de l’Algérie que les deux parties ont travaillé durant une année pour finaliser ce texte qui comporte une trentaine de mesures opérationnelles pour recadrer cet accord, nous a indiqué hier, M. Ali Mokrani, directeur de la coopération avec l’Union européenne auprès du ministère des Affaires étrangères. Ce document met l’accent sur la nécessité de réorienter le commerce vers la coopération économique. Un enjeu central pour l’Algérie qui a fait de la diversification de son économie et de la valorisation de ses hydrocarbures, la colonne vertébrale de son nouveau modèle économique. 
La partie européenne a tout intérêt à ce que l’Algérie construise une base industrielle, pérenne et compétitive articulée sur la logique du partenariat. Avec la mondialisation, la concurrence féroce que se livrent les économies des quatre coins de la planète et le souci de diversification de nos fournisseurs, la partie européenne a toutes les raisons du monde de consolider sa place chez nous en investissant dans un partenariat gagnant-gagnant.
Des entreprises mixtes dans un environnement accueillant, représentent un triple avantage pour les deux parties. D’abord avec une production locale qui réduira notre facture d’importation, une production de qualité dans des secteurs variés qui seront exportés en Europe et représenteront une alternative aux produits des pays émergents d’Asie, une protection de leur part de marché puisque des entreprises de l’espace européen seront installées chez nous. Bien sûr, ce schéma pratique ne peut se réaliser que si en Algérie une économie compétitive se construit pour pouvoir faire face à la concurrence et permettre à la production locale de répondre à la demande domestique, de vendre dans les pays du voisinage et d’investir des marchés « lointains » y compris africains. L’Algérie dispose d’avantages comparatifs certains.
La partie européenne a très bien saisi les enjeux d’un challenge pareil. Si les Européens veulent protéger leur part de marché, ils n’ont qu’à venir s’installer chez nous .Ce document finalisé sera donc validé et signé demain. In fine « Un signal fort en direction des opérateurs économiques quant à la ferme volonté des deux parties de saisir les nombreuses opportunités qu'offre l'Accord d'association en vue d'en faire un instrument au service d'un développement harmonieux et équilibré des relations de partenariat mutuellement bénéfique entre l'Algérie et l'UE».
En somme ce document corrige l’asymétrie des relations entre l’Algérie et l’UE. L’accompagnement et le soutien par notre partenaire européen de notre nouveau modèle économique est d’une portée stratégique concernant le volet énergétique qui reste au cœur de notre relation commerciale. L’Algérie est un fournisseur fiable qui a toujours honoré ses engagements. Aussi, l’accompagnement dans la diversification économique qui est noté dans le document en question intègre la transition énergétique et la valorisation des hydrocarbures. Des sources énergétiques dont l’Europe dépendante ne peut s’en passer et l’Algérie par son potentiel, sa proximité et sa stabilité est un atout stratégique.
Voilà en ce qui, concerne le premier document nous explique, M. Mokrani qui nous souligne que le second document qui sera également signé au cours de cette session est complémentaire au premier puisqu’il fixe les priorités conjointes au titre de la Politique européenne de voisinage (PEV) . Notons que l’Algérie est le premier pays d’Afrique du Nord a avoir finalisé la PEV. Ce deuxième document est articulé autour de cinq axes. Primo, l’appui à la gouvernance et à la modernisation institutionnelle sachant que l’Algérie a révisé sa Constitution. secundo, l’appui à la diversification économique. tertio, le partenariat énergétique, quatro, le dialogue sécuritaire et les défis communs et cinquo, la dimension humaine qui inclut la circulation des personnes, la protection de notre communauté établie en Europe et la coopération cultuelle.
Cette réunion « coïncide aussi, au plan bilatéral, avec la fin du Cycle budgétaire 2014-2017, qui a consacré à notre pays plusieurs programmes d'appui sectoriels et thématiques engagés dans des domaines aussi importants que l'emploi, la formation, la justice et la diversification de l'économie nationale, ainsi que le lancement de nouvelles discussions en prévision de l'élaboration de la prochaine programmation financière pluriannuelle 2018-2020. Il sera procédé, à cette occasion, à la signature de trois nouvelles conventions de coopération dans les domaines des énergies renouvelables, des réformes des finances publiques et de la poursuite de l'accompagnement de la mise en œuvre de l'Accord d'association d'un montant total de 40 millions d'euros au titre du Plan d'action 2017 »

Par Mohamed Koursi - Source de l'article Elmoudjahid

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