Au Forum de l'UpM : « Rendre l'espoir à la jeunesse de la Méditerranée »

Fathallah Sijilmassi, Secrétaire général de L'Union pour la Méditerranée (UpM), entouré d'un groupe de jeunes participant au 2e Forum de l'UpM, à Barcelone, les 23-24 janvier 2017.
Fathallah Sijilmassi, Secrétaire général de L'Union pour la Méditerranée (UpM), entouré d'un groupe
 de jeunes participant au 2e Forum de l'UpM, à Barcelone, les 23-24 janvier 2017. (Crédits : DR)
L'emploi des jeunes, la promotion des femmes : deux thèmes chers depuis des années au Secrétariat général de l'Union pour la Méditerranée, et affirmés une fois de plus avec vigueur au deuxième Forum de l'UpM, qui vient de se tenir à Barcelone.

« La jeunesse est LE défi de notre époque », constate Frederica Mogherini, haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sûreté et vice-présidente de la Commission européenne. Et d'ajouter aussitôt : « Je ne vois pas la jeunesse comme un problème mais comme un potentiel ».
En fait, chaque année 2,8 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail dans la région sud méditerranéenne - dont 60% de la population a moins de 30 ans - et selon l'UpM, une diminution de 50 % du taux de chômage chez les jeunes (chômage qui culmine à 49,9 % en Espagne) pourrait générer une augmentation du PIB de 25 milliards d'euros.
Plus d'une trentaine de délégations au niveau ministériel d'États membres de l'UpM étaient présentes à Barcelone, lundi 23 et mardi 24 Janvier, pour participer à ce deuxième forum régional de l'Union pour la Méditerranée au palais de Pedralbes à Barcelone. Parmi elles, on a pu remarquer notamment les délégations israélienne et palestinienne, turque et chypriote...
Ayman Al Safadi, ministre des Affaires étrangères du Royaume hachémite de Jordanie, et coprésident de ce forum, a résumé l'engagement de tous en une phrase : il faut « rendre l'espoir à la jeunesse de la Méditerranée ». Un espoir, selon lui, « rare et bafoué par Daech » mais un ingrédient incontournable au  développement d'un espace  commun de paix et de prospérité en Méditerranée.

Génération Entrepreneur bénéficiera à 79 000 jeunes

Divers intervenants ont insisté sur l'établissement de systèmes éducatifs inclusifs, ainsi que sur l'intégration des jeunes dans les dialogues politiques, démarche indispensable notamment pour éviter leur radicalisation.
La diffusion de la culture entrepreneuriale, l'autonomisation et la sortie de la logique du salariat peuvent aussi représenter des éléments de réponse au mal-être de la jeunesse, a estimé Nacera Haddad, vice-présidente du Forum des chefs d'entreprises (FCE) algérien.
Dans cette perspective d'une meilleure inclusion de la jeunesse, souhait et objectif partagés par tous, une avancée significative de ce Forum aura été le lancement officiel du projet « Génération Entrepreneur » dans le cadre de l'initiative méditerranéenne pour l'emploi (Med4Jobs). Ce projet consiste en un programme de formation pour l'emploi et pour la création d'entreprises dont bénéficieront 79 000 étudiants d'écoles et d'universités d'Algérie, d'Égypte, de Jordanie, du Liban, du Maroc, de Palestine et de la Tunisie, et qui devrait créer des opportunités d'emploi au travers de programmes de mentorat et d'incubation de startups.

Agir pour l'émancipation des femmes

Un autre défi pour un développement inclusif de la région est celui de l'émancipation des femmes. À ce sujet, le Secrétariat général de l'UpM et la Swedish International Development Agency ont signé un accord aux termes duquel l'agence suédoise contribue à financer, à hauteur de 6,5 millions d'euros et pendant plusieurs années, les activités principales de l'UpM, les renforcer ou les réaliser. C'est le premier accord de ce genre ; il se concentrera sur les trois sujets clés de la région, et notamment l'émancipation des femmes et l'équité des genres, mais aussi les actions pour l'environment et la "blue economy".
« Le mouvement des femmes est en marche, elles sont en progression et sont plus diplômées », constate Nacéra Haddad. « Le souci est de faire que cette force se retrouve ensuite sur le marché du travail. Nous avons besoin d'un dispositif qui permette aux femmes d'exploiter leur savoir faire. »

Le reconnaissance de l'Union européenne

À ce propos, deux autres projets soutenus par l'UpM ont été remarqués lors de ce forum : le WOMED (Women of the Mediterranean, next Generation of Leaders), promu par Sciences Po Paris, aide 66 femmes entre 25 et 35 ans, choisies pour leur ambition et leur excellence, en stimulant leur carrière professionnelle à l'aide de conseils, de résautage et de partage de bonnes pratiques. Par ailleurs, l'UpM lance dans neuf écoles du Maroc, de la Tunisie et de l'Égypte un programme de sensibilisation à l'équité des genres et de prévention face à la violence faite aux femmes. Plus de 3000 étudiants prendront part à cette formation.
Ce ne sont-là que quelques exemples parmi les 47 projets de coopérations régionales labellisés par l'UpM pour un montant  de 5,5 milliards d'euros. Désormais, « L'Union Européenne parle de l'UpM comme un outil valide dans la stratégie globale », déclare l'ambassadrice Delphine Borione, secrétaire générale adjointe de l'UpM. « Pour continuer à avancer dans ce sens, nous avons besoin de leadership de la part des gouvernements, de relais, d'outils et de volonté politique » conclut-elle.
Par Camille Ayral - Source de l'article La Tribune

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