L’huile d’olive en passe de devenir le «pétrole vert»

  • La croissance du marché n’est pas durable au regard du potentiel global
  • Les Grecs en tête, avec 23,1 litres par habitant/an… les Marocains 
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Selon le COI, les oliviers couvrent plus de 11 millions d’hectares dans 47 pays des cinq continents. Notons que la surface totale des oliveraies des pays membres du COI est de 9.954.169 ha de la surface oléicole mondiale, soit 89 % Dans cette superficie cultivable, l’on compte plus de 1,5 milliard de pieds d’oliviers.
Signalons enfin que plus de 6, 7 millions de familles dans le monde ont des oliviers, soit 1,67 ha/famille en moyenne. Les principaux vergers sont recensés en Espagne, Italie, Turquie, Tunisie


Aspect nutritionnel et diététique, goût, passeport santé, valorisation… les arguments encourageant la consommation de l’huile d’olive se sont multipliés ces dernières années. Certains n’hésitent d’ailleurs pas de qualifier ce jus de fruit de «pétrole vert». Conscient de l’importance de l’olivier, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, l’a mis à la tête de ses priorités. En effet, l’ambition du plan Maroc Vert est d’exporter 120.000 tonnes d’huile d’ici 2020, soit 5 fois plus qu’aujourd’hui. Si les objectifs en termes de superficie plantée sont aujourd’hui pratiquement atteints (1 million d’hectares, contre 1,22 prévu par le PMV), la production devrait augmenter progressivement d’ici 3 à 4 ans. 
En fait, grâce à l’appui de l’Etat en amont, les verges sont de plus en plus modernes. Cette stratégie se fortifie par la relation étroite et efficace qui existe entre secteurs public et privé, et qui se traduit par un développement indubitable de la filière oléicole marocaine. En effet, les incitations économiques et réglementaires mises en place par les autorités dans le cadre du plan Maroc Vert et du Millennium Challenge ont suscité et accompagné les investissements d’opérateurs privés, inscrits dans une démarche solidaire avec les petits agriculteurs qu’ils agrègent. Et aussi l’émergence d’une interprofession, outil indispensable pour conforter une filière oléicole marocaine au niveau national et international.

Résultat de recherche d'images pour "huile d'olive"Dans la région Fès-Meknès, à titre d’exemple, plusieurs domaines ont misé aussi bien sur la rénovation de vergers anciens que sur de nouveaux vergers à la pointe du progrès avec des résultats excellents dans les deux cas et mesuré l’ambition d’intégration à l’économie marchande et moderne d’agriculteurs et de moulins traditionnels. Il en est de même dans d’autres régions. De l’avis du Conseil oléicole international (COI), «le Maroc occupe aujourd’hui la 7e place comme producteur au niveau international du secteur oléicole». 
«Le dynamisme de ce secteur, fruit d’une vision commune entre acteurs publics et privés, le portera à un niveau supérieur dans les années qui viennent et qu’il servira d’exemple à de nombreux pays oléicoles», estiment les dirigeants du COI. Et de poursuivre, «le Royaume a engagé des investissements industriels qui apportent des solutions écologiques au développement de la filière et à la gestion des sous-produits des moulins, deux phases qui, demain, seront la règle au niveau international». 
En attendant, la valeur du marché mondial de la consommation de l’huile d’olive, telle qu’elle est exprimée par les prix moyens, ne témoigne pas d’une croissance durable. Ceci est dû à l’absence de stratégies de communication pouvant fournir davantage d’informations scientifiques, nutritionnels et culinaires aux consommateurs potentiels d’huile d’olive dans le but d’influencer la demande globale. 
Car, les pays traditionnellement non consommateurs de l’huile d’olive (États-Unis, Canada, Australie, Brésil, Japon et Chine) représentent une part croissante dans l’évolution du commerce d’huile d’olive. Ce phénomène s’observe également au sein de l’Union européenne (UE), où des marchés comme ceux du Royaume-Uni et de l’Allemagne sont maintenant demandeurs de quantités plus importantes d’huile d’olive.
Ceci étant, la consommation mondiale d’huile d’olive a connu une évolution très importante en l’espace de 25 ans, soit une augmentation de 55% par rapport à la campagne 1990-1991. 
Selon les statistiques du COI, cette consommation a augmenté pour atteindre en 2011-2012 un pic important de 3.085.500 tonnes. Elle a diminué, après, pour arriver aujourd’hui à 2.875.500 tonnes.


La consommation par habitants
En termes de consommation par habitant et par an, la Grèce reste le pays le plus consommateur de l’huile d’olive, avec 23,1 litres par habitant par an, suivie par l’Espagne avec 14 litres, l’Italie avec 12 litres et le Portugal avec 9 litres/habitant. Les autres pays producteurs ont une consommation moindre: 5 litres pour la Tunisie et 2 litres pour le Maroc. Pour les autres pays, y compris les pays non producteurs, on peut noter l’Australie avec 1,4 litre, les Etats-Unis avec 0,7 litre, la Belgique avec 1,4 litre, le Luxembourg avec 3 litres et la France avec une consommation de 2 litres par habitant et par an. Les analystes du COI font remarquer, à ce propos, que dans les pays producteurs d’huile d’olive, la consommation tend à se stabiliser tandis qu’elle est en évolution dans les pays non producteurs. De son côté, la Commission européenne a noté qu’en 2012, la production de l’Union européenne avait une position dominante sur le marché mondial de l’huile d’olive, avec une consommation qui a atteint 2.079.000 tonnes en 2004-2005, avant de diminuer progressivement jusqu’à 1.532.000 en 2014-2015. Enfin, la campagne 2014-2015 a été marquée par une chute de 11% comparable à la consommation européenne en 2013-2014 et de 26% comparable avec la campagne 2004-2005.
Par Youness SAAD ALAMI - Source de l'article l’Économiste

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