Festival d'Aix : quand la scène s'ouvre à la méditerranée plurielle

La passerelle musicale prend forme. Au menu : rencontres Medinéa, scènes de créations par l'OJM, formations et résidences.

De gauche à droite : Emilie Delorme, Bernard Foccroulle, Aicha Sif, Jean-Claude Tourret .
De gauche à droite : Emilie Delorme, Bernard Foccroulle,
Aicha Sif, Jean-Claude Tourret . 
Photo hb
« Pas forcément au monde de l'opéra »... Mais depuis quelques années, le festival d'Aix ouvre des portes artistiques inexplorées avec de nombreux partenariats dans le bassin méditerranéen de l'Albanie au Maroc, Tunisie, Egypte, Grèce, Liban et bien d'autres.

Présenté hier à la Villa Méditerranée où avait lieu une heure plus tard l'hommage à Baalbeck, ce volet désormais incontournable, initié par le réseau Médinea et ses 22 membres en 2008, entend constituer une plate-forme pour l'échange et le développement de la création. Depuis 2014, l'Orchestre des Jeunes de la méditerranée (OJM), qui en est devenu une des chevilles ouvrières, y développe l'insertion professionnelle et le dialogue interculturel en Méditerranée.
Interculturelles

Dans ce programme soutenu par la Région PACA (400 000 euros à l'OJM et 841 000 euros au festival d'Aix), qui s'étoffe au fil des ans, une nouveauté cette année avec la journée des rencontres Médinea ouverte au public le 19 juillet de 14 à 17h à la Villa Méditerranée. Emilie Delorme à la tête de l'Académie du festival d'Aix, explique lors de la conférence de presse: « Le réseau Médinea est fait pour apprendre à se connaître et travailler ensemble. L'idée importante est arriver à border les talents de demain. La journée du 19 juillet sera clôturée par le concert de session interculturelle de l'OJM. La veille, l'OJM donne le même concert à Aix ».

Création interculturelle, menée avec une douzaine de musiciens de l'OJM, sous la direction de Fabrizio Cassol (auteur de Alefba en 2013) ces scènes sont, évoque de son côté, Bernard Foccroulle, directeur général du festival d'Aix: « le fruit d'un travail interdisciplinaire qui n'est ni de la musique traditionnelle ni de la world-musique mais réellement une création collective qui met en avant l'héritage de chacun. Cette manière de travailler ouvre un champ formidable à explorer ».

L'OJM sera également présent ce matin à 11h au GTP (Aix) entouré de 300 choristes amateurs et jeunes solistes professionnels avec le London Symphony Orchestra , sous la direction de Sir Simon Rattle. Les 18 (Aix) et 19 juillet (Marseille), c'est à nouveau sous la direction de Fabrizio Cassol, que l'OJM offrira dans un cadre plus intime, sa session de création. Le 21 juillet, son traditionnel concert sera donné au GTP en présence de 80 musiciens issus de la Méditerranée sous la houlette de Carlo Rizi (Vêpres de verdi et Symphonie 4 de Mahler au programme). Un concert destiné à voyager en Grèce et en Tunisie, même si la situation des pays sème encore le doute: «On fait tout pour aller à Athènes et à El Jem, malgré les nouvelles alarmantes», annonce B. Foccroulle. Enfin, les formations « musiciens-relais », par des intervenants là encore pluriels (De R. Imbert à G. Sorin), auront lieu d'octobre à février.

Mais ce qui anime probablement le festival d'Aix, qui fait de la diversité son leitmotiv, c'est son soutien inconditionnel à la campagne de solidarité lancée par la région Paca «  Nous sommes tous Méditerranéens  », dans un contexte social parfois hostile.

Par Houda Benallal - Source de l'article La Marseillaise

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