Alger négocie avec l'UE pour un approvisionnement gazier

Des négociations sont en cours entre l'Union européenne (UE) et l'Algérie pour un accord commercial garantissant l'approvisionnement de l'UE et la stabilisation des ventes algériennes, selon plusieurs journaux algériens qui relayaient en début de semaine une information du "Financial Times".

Tout l'enjeu pour l'Algérie est d'arriver à concurrencer la Russie en matière de gaz pour l'Europe.À Bruxelles, la Commission européenne précise qu'elle n'est pas impliquée en tant que telle dans les négociations d'accords commerciaux. 
Mais elle n'en observe pas moins le cours. Le quotidien El-Watan fournit de plus amples informations sur les négociations en cours qui visent, selon lui, à accroître les importations en gaz algérien dans l'UE pour réduire la part des importations de gaz russe. 
Ce journal précise que la question devait être évoquée lors d'une réunion des ministres de l'Énergie de l'Espagne, de la France et du Portugal et le commissaire européen Miguel Arias Canete dans le cadre du groupe d'interconnexion pour l'Europe du Sud-Ouest, mardi 30 juin, notamment pour examiner les moyens d'utiliser de façon optimale les liaisons existantes et le projet de gazoduc Midcat, qui reliera la Catalogne au midi de la France. En mars dernier, la Commission et la BEI avaient convenu de la relance du projet et décidé "d'évaluer dans les six mois la faisabilité" de l'ouvrage, dont le coût total serait de 1,782 milliard d'euros.

La DG énergie de la Commission indique sur son site que "la partie occidentale du projet sera opérationnelle en 2015, tandis que la partie orientale devrait entrer en activité en 2016". L'objectif du projet est de développer le réseau gazier à haute pression en France afin de renforcer l'axe d'interconnexion gazière Afrique-Espagne-France. El-Watan rappelle que l'Algérie est "reliée à l'Europe par deux gazoducs: Galsi, avec l'Italie, et Medgaz, avec l'Espagne. Le nouveau plan européen a été négocié par Miguel Arias Canete, commissaire européen à l'Énergie, qui a séjourné à Alger durant le mois de mai dernier" et s'est efforcé de convaincre la société nationale algérienne des hydrocarbures, Sonatrach, "de 's'ouvrir davantage' à l'investissement étranger, notamment en ce qui concerne les parts des étrangers dans l'amont (exploration et production)", ajoute le journal.

D'après un expert en économie de l'énergie, l'Algérien Dr Abderrahmane Mebtoul, joint par l’agence, "l'Algérie est actuellement confrontée à une forte consommation intérieure et à une baisse en volume physique par rapport à 2007". Il en résulte que «le grand gazoduc Transmed, dont la capacité prévue était de 35 milliards de mètres cubes via l'axe Italie-Tunisie, est sous utilisé". La situation serait meilleure dans l'utilisation de Medgaz, via l'Espagne, mais dont la capacité est moindre, "seulement 8 milliard de mètres cubes" y sont acheminés, précise-t-il, pour qui "tout dépendra du prix de cession, du fait que le cours du gaz est indexé sur celui du pétrole".

Il explique le problème, pour les Algériens, de devoir baisser davantage les prix, "car, pour les grands gisements, Hassi R’mel, pour le gaz, et Hassi Messasoud, pour le pétrole, les coûts sont élevés par rapport à d'autres concurrents notamment Gazprom et le Qatar, en attendant l'entrée de l'Iran". Ces trois concurrents "totalisent plus de 55% des réserves mondiales de gaz traditionnel alors que l'Algérie (ne compte que) 2% pour le gaz et moins de 1% pour le pétrole traditionnel. Sans oublier également l'entrée du Mozambique, 3ème réserve mondiale dès 2017, et le pétrole/gaz de schiste américain". Pour de nouveaux projets, "le coût d'amortissement est élevé. Donc, tout dépend d'un accord qui puisse arranger à la fois l'Europe et l'Algérie".

Source de l'article  Agence Europe & LeMatindz

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