Projet MED-JELLYRISK : vers un système d’alerte précoce pour détecter les essaims de méduses

Le changement climatique, la pollution de la mer et la surpêche font partie des principales théories utilisées par la communauté scientifique pour expliquer l’augmentation de la population de méduses.

C’est donc sans surprise que d’énormes bancs de méduses - dont certains s’étendent sur plusieurs centaines de mètres - se forment régulièrement en Méditerranée, notamment durant l’été. 
Quand les essaims atteignent les côtes, des milliers de méduses se déversent sur les plages. Cette situation peut perturber les vacances de nombreuses personnes sans compter les conséquences pour les entreprises locales liées au tourisme.

Au fur et à mesure que la menace posée par les méduses augmente, il est nécessaire de renforcer les réponses humaines.

Prévoir les essaims de méduses à Malte 

« Les méduses ont dévoré mes vacances », s’exclame un voyageur sur Trip Advisor suite à un séjour à Malte. Comme le souligne Stefano Piraino, professeur à l’Université du Salento et coordinateur du projet MED-JELLYRISK, l’impact socio-économique des méduses dans les zones touristiques est énorme. « Nous risquons de perdre des millions d’euros », s’inquiète M. Piraino.

Contribuant à près de 15 pour cent du produit intérieur brut national, le tourisme à Malte est un secteur important de l’économie du pays. Et les activités liées à mer le sont d’autant plus. Dans le but de mieux prévoir et suivre les essaims de méduses, le projet MED-JELLYRISK a entamé une campagne qui permettra de comprendre le déplacement des bancs de méduses. Trois bouées dérivantes ont été récemment déployées au large de la baie de Mellieha, une station balnéaire appréciée de la population maltaise et des vacanciers.

Grâce à un suivi par satellite, les informations recueillies par les bouées dérivantes - en particulier courants marins (direction et force) et température en surface - permettront aux scientifiques du projet MED-JELLYRISK de valider un modèle mathématique en mesure de simuler la propagation des méduses et prévoir leur incidence dans les zones côtières. « Le modèle de propagation des méduses constitue l’élément de base d’un système pilote conçu pour fournir une alerte précoce quand les bancs de méduses menacent nos plages », explique le professeur Alan Deidun de l’Université de Malte.

Une réponse intégrée à l’explosion de la population de méduses

En plus des nuisances pour les vacanciers, l’augmentation de la population de méduses signifie que quelque chose ne va pas dans la mer Méditerranée. « La question des méduses doit être prise au sérieux », souligne Stefano Piraino. « La croissance rapide de ces créatures au cours des dernières décennies est un signe de l’aggravation de la santé de l’environnement marin de la Méditerranée ».

La communauté scientifique s’inquiète aussi du projet égyptien d’agrandissement du canal de Suez. «Le canal Suez constitue un couloir pour l’invasion d’espèces marines exogènes », explique M. Piraino dans un article publié dans la revue scientifique The Conversation. Un canal plus grand signifie plus d’espèces envahissantes en provenance la mer Rouge. Et donc plus d’espèces de méduses arrivant en Méditerranée, un environnement sensible caractérisé par une vie sauvage unique.

Afin de prévenir les dégâts causés aux activités touristiques lorsqu’un banc de méduses atteint la côte, le projet MED-JELLYRISK soutient l’utilisation de filets qui forment une barrière contre les méduses, le développement d’applications mobiles qui fournissent des informations sur l’éventuelle présence de méduses sur un grand nombre de plages ainsi que l’organisation de campagnes de sensibilisation.

Permettre aux autorités publiques, entreprises locales et amateurs de plage de cohabiter avec les méduses et adapter nos réponses à la menace croissante de ces créatures fascinantes : telle est la mission des scientifiques italiens, maltais, espagnols et tunisiens engagés dans le projet MED-JELLYRISK.

Site Internet.: www.jellyrisk.eu

Source de l'article Enpibcmed

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