Le MucEM revoit déjà sa copie

En 2014, 650.000 personnes ont visité les expositions et près d'un million et demi se sont rendus sur la passerelle, le fort Saint-Jean ou les alentours du MuCEM.

Un an et demi après son ouverture, le musée phare de Marseille va présenter autrement ses collections permanentes.

La présentation de la collection permanente du MuCEM (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée), à Marseille, est un sujet de perplexité pour la plupart des visiteurs et de critiques pour les spécialistes. Déclinée en quatre temps - «naissance de l'agriculture», «citoyens», «Jérusalem» et «invitation au voyage» -, cette dernière est censée donner des clés sur ce qui fait la civilisation euro-méditerranéenne, à laquelle le musée est en principe consacré. Or, admet le nouveau directeur du lieu, Jean-François Chougnet, «le public est un peu perdu» lorsqu'il déambule dans la Galerie de la Méditerranée, située au rez-de-chaussée de l'immense bâtiment imaginé par Rudy Ricciotti.

Parcours «trop intello»

Passe encore qu'on lui parle de la vigne et des transhumances, mais que comprendre face à cette maquette du Saint-Sépulcre, aussi précieuse soit-elle, ou face à ces masques africains? D'ici à 2016, ce parcours ressenti comme «trop intello» par la foule devrait évoluer et être confié à un seul scénographe. Il devrait gagner en simplicité, se concentrer sur le monde rural et la Cité.

On ne sait pas encore comment seront utilisés les objets que possède le musée, qui sont largement issus du fonds de l'ancien Musée des arts et traditions populaires et ne sont donc pas tous exploitables si on veut parler de la Méditerranée. Mais ce changement, au départ prévu pour 2018, montre que le musée est entré dans une phase de maturité.

Lieux saints

En 2014, 650.000 personnes ont visité les expositions et près d'un million et demi se sont rendus sur la passerelle, le fort Saint-Jean ou les alentours du MuCEM. Bel objet, le musée est devenu un pôle d'attraction en soi. Des grandes expositions dont une sur l'Algérie, une sur la scène artistique tunisienne ou une autre encore sur les lieux saints communs à plusieurs religions devraient maintenir cet intérêt en 2015. Ainsi qu'un très opportun cycle de débats sur «La Peur», qui se déroulera entre février et juin.

Source de l'article Le Figaro

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