Montpellier : coup de jeune sur Cinemed

Le 36e Festival international Cinéma Méditerranéen Montpellier à un programme qui favorise le renouveau des cinéastes et du public. Mélanie Laurent, Leïla Bekhti, Romain Duris figurent parmi les invités. Fellini et Berlanga sont aussi de la fête.


Dans un paysage culturel montpelliérain en pleine mutation, le Festival international Cinéma Méditerranéen se régénère en misant sur la jeunesse, ligne de force de la 36e édition (25 octobre au 1er novembre) concocté par notre confrère Jean-François Bourgeot. Le "renouvellement" est aussi un vœu exprimé par Bernard Travier, conseiller culture de la Communauté d'Agglomération de Montpellier, tutelle de Cinemed. Ce rajeunissement sera illustré, dès l'ouverture, par Respire, deuxième réalisation de l'actrice Mélanie Laurent, film tourné en région (principalement à Béziers) et centré avec sensibilité sur les fragiles émois de l'adolescence. Collégiens et lycéens devraient s'y retrouver.

La jeunesse c'est aussi un coup de chapeau à Leïla Bekhti. Nouveau et beau visage du cinéma français, égérie de L'Oréal, elle a tracé un joli bout de carrière depuis son apparition à l'écran dans Un prophète. "Pour la première fois, elle ne porte pas un prénom maghrébin mais s'appelle Juliette dans Maintenant ou jamais, tout un symbole" précise Jean-François Bourgeot qui rappelle les liens étroits des cinéastes et acteurs arabes avec le festival. Le souffle de la jeunesse viendra aussi de la “nouvelle vague du cinéma grec”. Elle reflète évidemment la crise sociale et économique qui frappe ce pays mais conserve de l'optimisme. Son chef de file est Panos Koutras, auteur du récent Xenia qui a bien marché. On pourra voir également de lui L'Attaque de la moussaka géante et Strella.

Centrée sur des premiers ou des seconds films, la compétition de l'Antigone d'Or fait souvent la part belle à de jeunes réalisateurs. Avec la section Panorama, c'est une vitrine du cinéma méditerranéen actuel. "Des films tunisiens, marocains, ou turcs, qu'on ne voit pas ailleurs et qui font la spécificité de Cinemed depuis sa création" précise Henri Talvat, le président cofondateur du festival.

L'autre “père” du Cinemed était Pierre Pitiot, décédé en juillet dernier. La 36e édition lui est dédiée. Une soirée spéciale saluera ce monument de la cinéphilie montpelliéraine avec la projection de Mes chers amis, de Mario Monicelli, suivi du Grand Embouteillage de Luigi Comencini. Voilà qui nous conduit vers le volet ciné-club, l'ADN du festival. Deux hommages seront rendus respectivement à l'Italien Antonio Pietrangeli, chantre de l'émancipation féminine, et à l'Espagnol Luis Garcia Berlanga qui a longtemps joué au chat et à la souris avec la censure franquiste.

Cinemed c'est aussi une série d'avant-premières


Un troisième gros plan est consacré à un producteur, Daniel Toscan du Plantier, flamboyant patron de la Gaumont des formidables années 80. Cet élégant moustachu au phrasé chic fut à l'initiative de Don Giovanni de Joseph Losey, La Nuit de Varennes d'Ettore Scola, Carmen de Francesco Rosi, La Peau de Liliana Cavani... Marie-Christine Barrault, une des anciennes épouses de Toscan, viendra évoquer cette attachante personnalité. Autre séquence rétro, L'homme qui aimait les femmes, tourné à Montpellier, permettra de marquer le trentième anniversaire de la mort de François Truffaut. Mais Cinemed c'est aussi une série d'avant-premières parmi lesquelles Une nouvelle amie, dernier opus de François Ozon, en présence du réalisateur et de son acteur fétiche et sexy Romain Duris : il devrait attirer les jeunes filles en fleurs. 

Source de l'article le Midi Libre
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