"L’Algérie se doit d'injecter de l’argent dans l'économie tunisienne" - A. Hadj Nacer sur Radio M

S’exprimant ce mardi dans l’émission « Invité du Direct » de Radio M, la web radio de Maghreb Emergent, l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie Abderrahmane Hadj Nacer, estime que l’Algérie peut aider la Tunisie en « imbriquant » les intérêts des deux pays. 

Selon lui, il faut prendre des participations dans des entreprises tunisiennes et non pas « déverser cet argent dans le Trésor public ».


L’Algérie a fait un don de 100 millions de dollars à la Tunisie en 2011 et octroyé un prêt de 40 millions de dollars à 1% sur 15 ans et un autre de 50 million sans intérêt. L’ex- Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal avait annoncé, lors de son déplacement début février dernier à Tunis, à l'occasion de l'adoption de la nouvelle constitution tunisienne, de nouvelles aides pour la Tunisie dans différents domaines.
Pour Hadj Nacer, l’Algérie ne doit pas oublier « ses intérêts » dans ses plans d’aide au pays voisins. L’ex-gouverneur de la Banque d’Algérie, a révélé que lors de sa visite à Alger la semaine dernière, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry a suggéré aux autorités algériennes d’aider financièrement la Tunisie, la France également en difficulté ne pouvant remplir cette tâche. 

Investir dans l’économie tunisienne
Selon l’orateur, l’Algérie qui dispose d’importantes ressources financières ne doit pas donner de l’argent n’importe comment. « Il faut l’injecter dans l’économie tunisienne pour assurer la traçabilité des financements algériens demain », a-t-il précisé, rappelant l’Algérie doit retenir les leçons des années 1980.
Pour le banquier d’affaires, la Tunisie a échappé au rééchelonnement de sa dette en 1986 grâce à l’Algérie, qui a conçu des usines à la frontière « pour financer la Tunisie ». Selon lui tout a été fait pour que ces opérations ne paraissent comme des dons, regrettant au passage que les Tunisiens n’aient pas fait de même lorsque l’Algérie était en difficulté. Pis, les Tunisiens ont essayé, selon lui, de profiter de la faiblesse de l’économie algérienne « pour essayer de nous remplacer dans notre position au niveau du Fonds Monétaire international (FMI) ».
Source de l'article Maghebemergent

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