L’Aleca toujours en quête d’un partenariat gagnant-gagnant - Dans l’attente de propositions marocaines concrètes

Le troisième round sur l’accord de libre-échange complet et approfondi vient de prendre fin. Plusieurs thématiques ont été débattues lors de cette étape et plusieurs divergences voire quelques déséquilibres ont surgi pour démontrer qu’on est loin du partenariat gagnant-gagnant que les responsables marocains n’ont cessé de véhiculer depuis l’annonce des pourparlers à ce sujet

En fait, Bruxelles a pour objectif de mieux arrimer l’économie marocaine au marché européen et partant permettre une meilleure fluidité des transactions et des échanges dans le cadre d’un système de gouvernance plus transparent et en harmonie avec les impératifs de la mondialisation et la réglementation européenne. 
Certes, le Maroc reste le premier pays de la rive Sud de la Méditerranée à avoir bénéficié d’un aussi important accord complet et approfondi, cependant, il faut souligner qu’il n’est pas bien préparé à ces négociations et comme l’ont affirmé plusieurs sources, la partie marocaine n’a pas présenté une étude sérieuse ni des propositions concrètes. C’est dire que les intérêts du Maroc ne sont pas bien négociés. 
Selon Karima Kabbaj, directrice de l’Union européenne et des processus méditerranéens au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, ce round a porté essentiellement sur les services, le seul grand domaine économique qui n’est pas couvert par les accords actuels entre l’UE et le Maroc. Ledit round a concerné toutes les questions réglementaires du domaine des affaires et des marchés publics, le transport maritime, les mesures de défense (anti-dumping), les mesures sanitaires et douanières ainsi que la thématique de la propriété intellectuelle et la transparence. 
Mais l’accord vise globalement la revalorisation de l’accord d’association existant, qui a déjà atteint sa phase finale de démantèlement tarifaire, le 1er mars 2012. Il vise également l’approfondissement des relations économiques existantes dans un ensemble de domaines qui ne sont pas encore couverts.Ce qui est sûr après ce troisième round, c’est que les choses s’accélèrent à plusieurs niveaux des négociations. Mais du côté du Maroc, on constate que l’on n’est mal organisé faute d’une stratégie idoine au niveau des pourparlers. 
Pour preuve, et contrairement à l’Union européenne, Rabat ne dispose d’aucune étude préalable sur les différents sujets mis sur la table des négociations et fait preuve d’un manque de propositions. Pourtant, les acteurs économiques ainsi que les ONG marocaines ne manquent pas d’idées et d’initiatives pour équilibrer ces négociations.
Pour Karima Kabbaj, ce round a tendance à minimiser ce déséquilibre. « Certes, les Européens nous offrent une chance de nous hisser à leur niveau, mais il faut créer une dynamique et poursuivre la mise à niveau déjà entamée à travers les réformes dans plusieurs secteurs pour être compétitif », a-t-elle expliqué.
Par Kamal Mountassir - Source de l'article Libération Maroc

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