Les grandes écoles françaises répondent à l'appel


Paris et Rabat s'apprêtent à signer une série d'accords dans l'enseignement supérieur et la recherche.

C'est l'un des volets clefs de la visite du Premier ministre français au Maroc. Paris et Rabat sont prêts à rapprocher, voire à créer de concert des établissements d'enseignement supérieur et de recherche. Une « feuille de route » couvrant la période 2013-2015 doit être signée entre la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, et son homologue marocain, Lahcen Daoudi.
Pour la France, l'objectif est d'abord de montrer qu'elle soigne son partenaire marocain qui a de vrais besoins de formation. Pour combler le manque d'ingénieurs, de médecins ou d'architectes, Lahcen Daoudi s'appuie sur la coopération internationale - Allemagne, Russie, Canada, Espagne, Italie ont déjà avancé leurs pions. La philosophie du ministre, comme titrait le quotidien marocain « L'Economiste » cet été, est de chercher « des stars internationales ».

Redorer son image

Avec la France, trois chantiers de coopération doivent être lancés : la création de l'Ecole Centrale Casablanca (ECC) ; la création de l'université de sciences et technologies de Tanger Med Tech, avec l'université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis (UVHC) et l'Ecole nationale des ponts et chaussées (ENPC) ; la création d'une école d'architecture et d'urbanisme en septembre 2013 à Rabat, fruit d'un partenariat entre le pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) de Paris Est et l'Université internationale de Rabat.
Autre projet : la mise sur pied d'un « INSA Maroc », véritable établissement franco-marocain qui permettrait la reconnaissance directe des diplômes. Il doit s'appuyer sur le groupe INSA, premier réseau d'écoles publiques d'ingénieurs en France. L'« INSA Maroc » serait ouvert aux étudiants marocains et à d'autres pays d'Afrique et du Machrek. C'est l'autre objectif de la France : toucher les étudiants subsahariens qui vont se former en Chine, en bénéficiant de la stratégie de hub universitaire pour l'Afrique que le Maroc veut mettre en oeuvre. Les formations dispensées « intégreront la possibilité d'effectuer au cours des cursus un ou plusieurs séjours d'études en France », avait promis Geneviève Fioraso en octobre. Un moyen aussi, pour la France, de redorer un peu plus son image après l'abrogation de la circulaire Guéant qui restreignait la possibilité, pour des diplômés étrangers, d'obtenir un statut de salarié en France après leurs études, et qui avait provoqué une véritable levée de boucliers.
Par Marie-Christine Corbier, source de l'article Les Echos

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