Union pour la Méditerranée - La finalisation de l’autoroute maghrébine fait l’objet d’un projet labellisé

Le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), Fathallah Sijilmassi, a indiqué que la finalisation du projet d’autoroute maghrébine, à travers la réalisation de deux tronçons de 102 km au total, fait désormais l’objet d’un projet labellisé par l’Union.

«Il n’est pas insensé, en 2012, d’imaginer que trois capitales comme Rabat, Alger et Tunis soient reliées par une autoroute à laquelle il ne manque que 22 kilomètres entre le Maroc et l’Algérie et 80 kilomètres entre l’Algérie et la Tunisie», a-t-il souligné dans un entretien publié dans le dernier bulletin de l’Institut de Prospective du Monde méditerranéen (IPEMED) basé à Marseille. «Finaliser cette autoroute fait désormais l’objet d’un projet labellisé par l’UpM avec le soutien de toutes les parties concernées», a-t-il annoncé, précisant que cette labellisation «donne une crédibilité politique aux projets, ce qui permet de trouver des financements».
Selon le SG de l’UpM, «la labellisation implique l’approbation des quarante-trois pays membres» de l’Union, alors «l’une des missions essentielles du secrétariat est d’apporter une assistance technique, une expertise aux pays qui en ont besoin afin que les projets qu’ils proposent soient réalisables pour être ensuite labellisés». «Nous nous plaçons sur le terrain de l’identification des projets, de leur promotion, de la finalisation du montage financier et enfin de leur mise en œuvre», a-t-il expliqué.
M. Sijilmassi revient par ailleurs sur ses objectifs et priorités pour l’UpM, soulignant que celle-ci vit aujourd’hui un «nouveau souffle». «L’UpM en 2012 n’est pas la même que celle de 2008, car le contexte a radicalement changé au Nord sur le plan économique et au Sud sur le plan politique», a-t-il estimé. «Aujourd’hui, elle vit une nouvelle impulsion marquée tout d’abord par sa gouvernance, avec une coprésidence des institutions européennes au Nord et de la Jordanie au Sud. Le principe de cette coprésidence est la caractéristique de l’UpM, son véritable ADN, car il s’agit d’une coappropriation par le Sud et par le Nord», a-t-il expliqué. Pour lui, cette nouvelle impulsion s’explique par «le contexte post Printemps arabe avec l’émergence, dans certains pays, de nouveaux régimes, de nouveaux besoins et de nouveaux paramètres de temps».
«La prise en compte des urgences doit désormais s’inscrire dans les politiques de moyen et long terme», a-t-il souligné notant que cette réalité donne de ce fait des responsabilités aux gouvernements élus, notamment celle de répondre aux exigences de la population» en termes d’emplois, d’une meilleure justice, d’accès à la santé et à la citoyenneté. «Dans cette réalité nouvelle, l’UpM trouve toute sa raison d’être (...) L’accélérateur de croissance viendra de l’intégration régionale et une entité comme l’UpM, dont le mandat est d’investir dans ce domaine, justifie plus que jamais son existence», a-t-il ajouté.
Quant au niveau d’exigence demandé à l’UpM, il a souligné son rôle comme «plateforme de dialogue, d’échanges, de connaissances» ayant pour objectif de «permettre la mise en œuvre de projets de coopération régionale à travers un travail de lobbying et de coordination». «Donc une UpM facilitatrice et mobilisatrice à travers des projets catalyseurs qui contribuent à la paix et à la sécurité en Méditerranée», a-t-il ajouté. Le travail sur les projets, mené par le secrétariat de l’UpM, «s’inscrit dans une stratégie de confiance qui permet des rapprochements», a-t-il dit.
S’agissant des projets de son mandat à la tête de l’UpM, M. Sijilmassi a cité «Med for jobs», qui est «une grande initiative qui devrait être labellisée en décembre et lancée à Tunis en mars 2013». «L’idée est de travailler sur trois piliers : l’employabilité (éducation, formation), l’intermédiation entre l’offre et la demande d’emploi, la création d’entreprises. Notre objectif est d’identifier les meilleures pratiques en termes de projets créateurs d’emplois et de les transférer dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée», a-t-il expliqué. Une équipe d’experts de l’UpM effectue actuellement des visites dans la région pour identifier les partenaires et les premiers projets qui verront le jour dans le cadre de cette initiative, a-t-il précisé.
Source de l'article MAP & LeMatin

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