Les deux rives de la Méditerranée face à la crise

C’est à l’occasion de la troisième édition du Forum économique et financier pour la Méditerranée, qui s’est tenu à Milan lundi et mardi, que la délégation libanaise, formée de responsables des secteurs privé et public, a réitéré l’importance de resserrer les liens entre les deux rives afin de surmonter une phase critique autant dans la région que dans le monde.

Pour la troisième année consécutive, la Chambre de commerce de Milan a organisé le Forum économique et financier pour la Méditerranée, en partenariat avec la société Promos et avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et du ministère du Développement économique italien et de la région Lombardie ; de la présidence du Conseil des ministres italien; du ministère italien de l’Économie et des Finances ; et du ministère des Infrastructures et des Transports.
Cette initiative vise à établir un partenariat fructueux entre les organismes publics et privés en faveur des microentreprises et des petites et moyennes entreprises de la zone euro-méditerranéenne, afin d’améliorer les compétences communes et fournir un soutien efficace, en vue d’accroître le développement économique et financier entre les deux rives de la Méditerranée. 
Les secteurs prioritaires représentés à cette rencontre sont les suivants : la construction, l’agro-alimentaire et agro-industrie, le secteur des cosmétiques, de la santé, de l’énergie et des énergies renouvelables, les machines et équipements, et enfin la métallurgie.
Quarante-trois pays prennent part à ce forum, dont une délégation libanaise présidée par le ministre de l’Économie et du Commerce Nicolas Nahas et formée de 30 représentants des secteurs privé et public. À l’occasion de la session d’ouverture qui a eu lieu lundi, le ministre de l’Économie Nicolas Nahas a insisté sur la nécessité de consolider les liens entre les deux rives de la Méditerranée qui passent chacune par des « crises historiques qui vont avoir des conséquences irrévocables sur tous les pays du bassin méditerranéen ». 
Après avoir rappelé les conséquences du printemps arabe sur les pays de la région du Proche-Orient, à savoir un frein de la croissance, une baisse des investissements et une confiance des investisseurs de plus en plus en berne, M. Nahas est revenu sur la crise de l’euro et les défis auxquels font face les pays de la rive nord de la Méditerranée. « Aujourd’hui, plus que jamais, il faut unir nos forces afin de ne pas creuser davantage le fossé qui sépare les deux rives », a-t-il souligné en indiquant que le modèle méditerranéen pourrait servir de référence en matière d’intégration économique. 
« Pour cela, il faut mettre en place un véritable marché créateur d’emplois et d’opportunités, améliorer l’environnement des affaires et revoir les structures juridiques et administratives qui régissent la chose économique, a ajouté le ministre Nahas. Le gouvernement libanais soutient les PME mais a toutefois besoin de l’aide de l’Union européenne afin d’avoir un échange de compétences et de savoir-faire qui serait bénéfique à l’économie libanaise, a-t-il indiqué. Les PME doivent être les leaders de l’innovation et de l’entreprenariat, des incubateurs de croissance économique », a souligné le ministre Nahas.
De son côté, l’homme d’affaires libanais Fouad Makhzoumi, président de la société Future pipes, a souligné dans son allocution que les conséquences des soulèvements de certains pays arabes n’amélioreront pas nécessairement, dans l’immédiat, les relations entre les deux rives de la Méditerranée. « Néanmoins, plus que jamais une coopération entre les pays du bassin méditerranéen est nécessaire, même si elle sera plus chaotique dans un premier temps, a-t-il ainsi expliqué. Les nouveaux gouvernements mis en place doivent se pencher de près sur les questions d’ordre socio-économique, à commencer par une pauvreté galopante », a indiqué M. Makhouzi qui a insisté sur l’importance des partenariats privé-public comme vecteur de croissance socio-économique et sur le soutien des dirigeants politiques et des institutions financières.
« Les investissements augmenteront une fois que la stabilité politique aura été instaurée dans la région », a en outre indiqué Makhzoumi, en mettant toutefois l’accent sur l’importance de réprimer les pratiques de corruption et les délits liés aux produits avariés, notamment les produits alimentaires. « La plupart des pays arabes importent 60 à 80 % de leurs besoins en nourriture, il est essentiel que les marchés de ces produits ne s’engagent pas dans des spéculations qui auraient des effets désastreux », a ajouté l’homme d’affaires libanais qui a tenu à préciser que le coût des produits alimentaires importés dans les pays arabes atteindra 115 milliards de dollars d’ici à 2020.
La délégation libanaise regroupait, aux côtés du ministre de l’Économie et du Commerce, le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban, Mohammad Choucair, le président de l’autorité de développement des investissements IDAL Nabil Itani, le président de Kafalat, Khater Abi Habib, ainsi que plusieurs responsables et hommes d’affaires libanais.
Source de l’article l’Orient leJour

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