La BERD soutient la croissance des PME dans les démocraties arabes grâce à l'offre de conseils et à des investissements



Lors d'une réunion en son siège, à Londres, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ainsi que d'autres banques multilatérales de développement ont évoqué les grandes lignes du projet visant à soutenir le développement des PME dans les pays arabes en transition. 
 
Cette réunion, organisée le 1er novembre, réunissait les pays en transition du partenariat de Deauville – Égypte, Jordanie, Maroc, Tunisie, Libye et Yémen – les nations du G8, des institutions financières internationales, dont la BERD, et d'autres organisations économiques et financières. Dans son discours d'ouverture, le Président de la BERD, Sir Suma Chakrabarti, a souligné l'importance du secteur des PME dans la région du Sud et de l'Est de la Méditerranée (SEMED) et le rôle que la BERD pourrait jouer dans le développement de ce secteur.
 
«Nous allons certainement nous employer à améliorer l'accès des PME au financement par le biais de canaux traditionnels que sont le financement de la dette publique et des fonds propres,  de lignes de crédit indirectes via des banques partenaires ou d'investissements dans des fonds de capital-investissement axés sur les PME. Mais nous ferons également de notre mieux – dans le cadre de notre mission de consultance – pour aider les gouvernements partenaires à mettre en place les cadres les plus aptes à libérer le formidable potentiel de croissance des PME,» a-t-il ajouté.
 
Le Partenariat de Deauville, créé en 2011 sous les auspices du Groupe des Huit (G8), est la réponse apportée à la communauté internationale aux changements politiques dans certains pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.
 
La réunion organisée à Londres avait été convoquée par les États-Unis qui président actuellement le G8 et coprésidée par le sous-secrétaire d'État aux affaires économiques, à l'énergie et à l'environnement, Robert Hormats, et la Conseillère spéciale du président américain pour les affaires économiques internationales, Caroline Atkinson. Les pays de transition, ainsi que l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont dressé une liste d'actions à court terme qui doivent être prises pour stimuler la croissance des PME.
 
Ces mesures couvrent des domaines comme le renforcement de l'accès au financement, la diminution de la charge administrative et la simplification de l'environnement réglementaire pour les PME,  un accès plus aisé aux marchés publics, l'amélioration des politiques en faveur de l'entrepreneuriat, notamment la création d'entreprises par des femmes ainsi qu'un soutien aux PME en vue de leur intégration dans les chaînes de valeurs mondiales et le développement des capacités en vue de l'introduction des meilleures pratiques dans la gestion des PME.
 
La BERD s'est déclarée prête à démarrer des discussions sur une série d'activités afin d'examiner, entre autres, comment:
- faciliter l'accompagnement des jeunes femmes entrepreneurs en Tunisie;
- améliorer les mécanismes de suivi et d'évaluation de la réglementation en Égypte;
- stimuler davantage les fonds de participation public-privé au Maroc;
- soutenir la mise en œuvre et la bonne gouvernance du Credit Bureau jordanien.
 
Ces initiatives compléteront les investissements déjà réalisés par la BERD dans la région SEMED.
 
Dès le début de son engagement dans cette région, la Banque a rapidement proposé des opérations de soutien aux petites entreprises en conseillant ces dernières sur des questions relatives au changement managérial et structurel et en offrant des services de consultance aux petites entreprises. La BERD a également étendu à la région SEMED son mécanisme en faveur de l'entreprise locale. Cet instrument d'investissement, doté de 400 millions d'euros, a déjà permis de fournir aux PME des Balkans et de Turquie des instruments de financement sur mesure.
 
La communauté internationale avait appelé la BERD à jouer un rôle dans le développement économique des démocraties arabes émergentes en raison de ses 20 années d'expérience dans le soutien au processus de transition vers l'économie de marché dans l'ancien bloc communiste de l'est. 
 
La BERD a joué un rôle clé en s'associant à l'élaboration de la législation et à la création d'institutions qui soutiennent l'économie de marché dans les anciens pays du bloc communiste.  Le développement des petites et moyennes entreprises (PME) a été un aspect clé au cours de ces années de transformation et de modernisation économiques. Les PME sont l'épine dorsale des économies; elles sont les mieux placées pour offrir des possibilités d'emplois aux sociétés à la recherche d'un avenir économique plus prospère. Or, la région du Sud et de l'Est de la Méditerranée (SEMED) – où le chômage des jeunes en particulier est le problème social majeur – a absolument besoin de nouveaux emplois. La BERD a donc commencé à investir en Jordanie, au Maroc et en Tunisie – l'Égypte devant très bientôt profiter à son tour des investissements.
 
La BERD prévoit d'investir jusqu'à 2,5 milliards d'euros par an dans les démocraties arabes émergentes d'ici 2015. Malgré l'importance de ces flux financiers en direction des pays du Printemps arabe, il ne faut pas sous-estimer celle des politiques que la BERD aidera à mettre en place pour créer des conditions propices à une croissance économique durable.
 
La BERD a été créée en 1991 en réponse aux changements politiques et économiques majeurs qui se sont produits en Europe centrale et orientale à la suite de la chute du mur de Berlin. L'année dernière, suite aux événements du printemps arabe, elle a accepté d'étendre ses activités à la région du Sud de la Méditerranée. La BERD finance des projets, essentiellement dans le secteur privé, qui ont pour objectif de faciliter la transition vers l'économie de marché et des sociétés démocratiques et pluralistes. Elle est gérée par 61 pays, l'Union européenne et la Banque européenne d'investissement. 
 
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