Un rapport de la BERD met en avant les graves problèmes économiques auxquels doivent faire face les nouvelles démocraties arabes



La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), dont les activités ont été récemment étendues pour inclure l'Égypte, le Maroc, la Tunisie et la Jordanie, a publié un nouveau rapport sur les perspectives économiques régionales. Elle y insiste sur le fait que les pays du sud et de l'est de la Méditerranée restent confrontés à de graves difficultés macroéconomiques, dans un climat d'incertitude croissante.

Le rapport constate : «Les économies des ces pays ont pâti du recul du tourisme, des IDE (Investissements directs étrangers), des échanges commerciaux et de l'attentisme observé par les investisseurs, du moins sur le court terme.»  Le rapport souligne que dans les pays où la BERD investit déjà, le ralentissement de l'économie sera plus prononcé que prévu en 2012 et en 2013, essentiellement en raison d'une révision à la baisse des perspectives de croissance en Russie. D'une manière générale, cette région est toujours touchée par la crise de la zone euro.
 
Le rapport met également en avant un ralentissement prononcé de la croissance économique dans la région de la SEMED (southern and eastern Mediterranean, sud et est de la Méditerranée). Suite aux revendications sociales, tous les pays du sud et de l'est de la Méditerranée avaient augmenté les dépenses publiques, en multipliant les allocations sociales et les subventions, ce qui a eu pour effet de creuser les déficits budgétaires.
 
Le chômage, notamment le chômage des jeunes, reste un problème chronique dans les quatre pays; mais cette situation risque vraisemblablement de perdurer vu le ralentissement de l'activité économique.
 
Le rapport explique par ailleurs que l'économie égyptienne a souffert de la crise dans le secteur des transports, du tourisme et de l'industrie manufacturière. Et il ajoute : «Les IDE n'ont pas encore repris et l'Égypte affiche donc toujours une mauvaise balance extérieure.»

Malgré le ralentissement de l'économie jordanienne, en raison de sa vulnérabilité aux chocs exogènes, le pays a bénéficié d'une croissance économique «étonnante» de 3% au cours du premier trimestre 2012. Le déficit de la balance courante s'est considérablement aggravé au cours du premier trimestre de l'année en raison de l'instabilité politique dans la région et de la flambée du prix de l'énergie.
 
Au Maroc, la BERD s'attend à un ralentissement de la croissance en 2012 en raison des liens étroits de ce pays avec la zone euro. La croissance réelle du PIB est tombée à 2,8% au cours du premier trimestre, creusant encore le déficit de la balance courante marocaine durant ce trimestre.
 
La Tunisie a été le seul pays à montrer des signes de reprise économique durant le premier trimestre 2012, avec une croissance du PIB réel de 4,8% en un an. Cette reprise semble concerner tous les secteurs et le rapport de la BERD met en évidence une croissance de 33% dans le secteur du tourisme et de 29% des investissements directs étrangers au cours des trois premiers mois de 2012.
 
Toutefois, le rapport souligne la pression fiscale toujours plus forte, conséquence de l'augmentation des dépenses sociales.  
 
Pour en savoir plus
Rapport de la BERD  Perspectives économiques régionales   

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