Le Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse 2012 attribué à un journaliste jordanien et une journaliste égyptienne

Un journaliste jordanien et une journaliste égyptienne ont remporté l’édition 2012 du Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse. Grâce à leurs articles, ils empochent chacun un prix de 10.000 euros, respectivement dans la catégorie Meilleur article d’opinion et Meilleur article d’enquête-reportage. Les articles des deux lauréats ont été sélectionnés sur un total de 160 contributions.
Les deux journalistes ont reçu leur prix samedi dernier des mains du Chef de la délégation de l’Union européenne au Liban, l’Ambassadrice Angelina Eichhorst, en présence de Mme Gisèle Khoury-Kassir, veuve de Samir Kassir et Présidente de la Fondation qui porte le nom de son mari défunt.
Suleiman al-Khalidi, journaliste jordanien, a remporté le prix dans la catégorie "Article d'opinion" pour son article : "Shattered humanity inside Syria's security apparatus"(L'humanité brisée au sein des services de sécurité syriens)publié en anglais par Reuters le 26 mai 2011. C'est un article d'opinion rare, basé sur l'expérience viscérale et brutale du journaliste. La conclusion d'Al-Khalidi représente l'apogée de ses expériences, évoquées d'une manière universelle et à la fois profondément personnelle : "Je suis hanté par le coût humain des révolutions dans le monde arabe pour ces peuples qui revendiquent des libertés que d'autres, ailleurs dans le monde, prennent pour acquises".
Pakinam Amer, journaliste égyptienne, a remporté le prix dans la catégorie "Enquête-reportage" pour son article : "The curious case of Reda Hilal" (La curieuse affaire de Rida Hilal) publié en anglais dans le quotidien Al Masry Al Youm le 1er juillet 2011. L'article contient une investigation détaillée et bien structurée du cas d'un journaliste égyptien disparu. Bien que le sujet soit hautement sensible, il est traité avec audace et sensibilité. De plus, l'article parvient à refléter de manière élégante les émotions et les frustrations que doivent ressentir les amis et les familles de milliers de personnes soumises à des situations similaires, en Egypte et ailleurs.
L'Ambassadeur Angelina Eichhorst a indiqué: "Le Prix a été créé en 2006 par l’Union européenne pour réaffirmer notre engagement à commémorer l'assassinat de Samir Kassir, sa lutte pour la liberté d’expression, et, à travers son nom, notre soutien à tous ceux qui, comme lui, se battent pour leurs libertés. Cette 7ème édition se déroule alors que de nombreux journalistes, en particulier dans la région, continuent de payer un lourd tribut pour leur travail". Insistant sur la résonnance particulière de l'édition 2012 du Prix Samir Kassir, elle a ajouté : "Alors que les révoltes arabes demeurent au cœur de l’actualité, malheureusement, de nombreux journalistes et autres professionnels des médias continuent de payer le prix fort pour leurs reportages. Dans cette région et depuis le début des révoltes, un professionnel des médias meurt tous les 12 jours".
Le Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse, décerné par l'Union européenne, récompense des journalistes qui se sont distingués par la qualité de leur travail et pour leur engagement en faveur de la démocratie et de l'Etat de droit. Organisé tous les ans depuis 2006, il rend hommage au journaliste libanais Samir Kassir, assassiné le 2 juin 2005 à Beyrouth. Le concours est ouvert aux ressortissants de dix-huit pays d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et du Golfe.
Comme tous les ans, la présélection des lauréats est confiée à un jury indépendant de sept personnalités de la presse arabe et européenne.
Pour en savoir plus
- Prix Samir Kassir – site web
- EU Neighbourhood Info Centre – Soutenir la liberté de la presse et le dialogue

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