Les associations de protection de la nature disent « Non aux forages d’hydrocarbures en Méditerranée »

Des associations et fondations de protection de la nature ont récemment publié un communiqué de presse afin de demander au gouvernement un moratoire sur les permis de prospection d’hydrocarbures afin d’élaborer un projet d’avenir durable et cohérent pour la Méditerranée.

Des associations et fondations de protection de la nature ont récemment publié un communiqué de presse afin de demander au gouvernement un moratoire sur les permis de prospection d’hydrocarbures afin d’élaborer un projet d’avenir durable et cohérent pour la Méditerranée.

Les associations signataires du communiqué de presse demandent aussi à l’État de ne pas renouveler le Permis Rhône Maritime et d’effectuer un geste fort en faveur de la cohérence de son action pour la protection de la Méditerranée depuis 50 ans.

La Méditerranée est menacée. Mer fragile, semi-fermée, elle est d’une très grande richesse en termes de biodiversité et abrite un très grand nombre d’espèces endémiques. Ces raisons ont conduit l'État, depuis plus de cinquante ans, à multiplier les zones de protection (Parc national de Port-Cros, Parc national des Calanques, réserve de Scandola en Corse, Parc naturel marin du Golfe du Lion créé en octobre dernier, sanctuaire international Pelagos de protection des cétacés, zones Natura 2000 en mer…). Une Zone de Protection Écologique (ZPE) a même été créée en 2003 pour interdire les dégazages des navires au large de ces zones protégées », expliquent les organismes dans leur communiqué.

Il faut savoir que depuis 2000 un Permis exclusif de recherches d'hydrocarbures liquides ou gazeux P569 dit de Rhône Maritime a été accordé sur une zone de plusieurs milliers de km2 à quelques kilomètres seulement au large des côtes provençales, en plein milieu de la ZPE.

La société Melrose Mediterranean Limited est titulaire de ce permis exclusif de recherches, qui a été accordé initialement par arrêté ministériel du 11 novembre 2002 à la société TGS NOPEC, au titre du code minier. Le renouvellement de ce permis est en cours d'instruction pour une décision ministérielle attendue d'ici début 2012. Dans le cadre de l'actuel titre minier et en conformité avec l'article L. 142-6 de la partie législative du code minier, la société Melrose a obtenu, le 3 août 2010, l'autorisation préfectorale de mener des travaux de recherche consistant en une campagne géophysique sur le plateau continental au large des départements du Var et des Bouches-du-Rhône, à environ 30 km des côtes.

L'article susmentionné précise qu'à la date d'expiration de la période de validité en cours, s'il n'a pas été statué sur la demande de prolongation, le titulaire du permis reste seul autorisé, jusqu'à l'intervention d'une décision explicite de l'autorité administrative, à poursuivre ses travaux dans les limites du ou des périmètres sur lesquels porte la demande de prolongation. Il convient de rappeler que le permis d'exploration et l'autorisation de travaux ont été accordés après consultation, au niveau local, de l'ensemble des services déconcentrés concernés.

Ainsi, après plusieurs changements de titulaires et une campagne sismique menée en 2010 et entachée d’irrégularités le renouvellement de ce permis est actuellement à l'instruction pour sa 3e et dernière période (19/11/2010-19/11/2015) auprès d'Éric Besson ministre de l’Industrie, chargé des Mines.

Mais pour les organismes : « Si ce renouvellement est accordé, le nouveau titulaire principal du Permis, Noble Energie France SAS, réalisera une campagne d'acquisition de données sismiques 3D dont les ondes sonores très puissantes sont extrêmement novices pour les cétacés. Mais surtout il entreprendra dès 2013 trois forages tests en offshore ultraprofond (-2600m) du type du tristement célèbre Deepwater Horizon à quelques kilomètres seulement des côtes françaises. Outre Deepwater Horizon (BP) dans le golfe du Mexique, une plateforme de la Shell (gisement Bonga) a causé une marée noire de grande ampleur le 17 décembre dernier dans le golfe de Guinée par - 2500m ».

« Les risques de dommages irréversibles à l’environnement sont fondés dès lors qu’il s’agit d’hydrocarbures et quelle que soit leur nature liquide ou gazeuse. Un accident dans cette zone constituerait une catastrophe majeure pour l’économie touristique des trois régions méditerranéennes françaises », expliquent-ils.

C’est pourquoi, les associations et fondations signataires restent vigilantes et se réservent le droit d’engager tout moyen juridique pour obtenir l’annulation du renouvellement du Permis Rhône Maritime en se fondant notamment sur les irrégularités qui entachent ce dossier.

Par Jean-Charles BATENBAUM - Actualites-news-environnement

Aucun commentaire: