Le Centre Sismologique Euro-Méditerranéen (CSEM)(1) peut localiser un séisme en moins de deux minutes grâce au "Flash-sourcing "

Le Centre Sismologique Euro-Méditerranéen (CSEM)(1) peut localiser un séisme en moins de deux minutes grâce au « Flash-sourcing », une méthode innovante, simple et fiable de détection rapide des séismes ressentis, qui se base sur l'analyse des augmentations de trafic observées sur son site d'information sismologique en temps réel.

Lorsqu'un séisme survient et que le réseau est toujours disponible, de très nombreux témoins des secousses se rendent sur Internet pour en savoir plus sur la catastrophe et pour partager leur expérience. Profitant de sa position de second site d'information sismologique au monde après l'USGS, le site Internet du CSEM connait un accroissement brutal et significatif de sa fréquentation quelques dizaines de secondes seulement après un tremblement de terre.

Or, cette hausse d'audience peut être géolocalisée. En effet, chaque terminal de connexion à Internet (ordinateur personnel, smartphone...) possède une adresse IP unique qui contient, indirectement, une information géographique. Ainsi, lorsque vous surfez sur le web, il est tout à fait possible, en récupérant les informations de votre adresse IP (qui est publique) de savoir à partir de quel endroit, dans le monde, vous êtes connecté(2). La précision, de l'ordre de la commune, est suffisante pour situer géographiquement la région où a eu lieu le séisme. Ainsi, lorsqu'un séisme survient, le CSEM analyse les adresses IP qui sont à l'origine de l'afflux soudain de visiteurs sur son site Internet pour déterminer la zone où a eu lieu le tremblement de terre.

L'intérêt de cette méthode est qu'elle s'avère plus rapide que les remontées d'informations provenant des différents stations sismologiques. En effet, le CSEM collecte et fusionne en temps réel les données de 70 réseaux sismologiques pour offrir une information rapide (délai d'environ 8 minutes), fiable et accessible sur les tremblements de Terre. Grâce aux internautes qui visitent le CSEM il suffit de moins de deux minutes pour localiser le séisme.

Les résultats sont automatiquement publiés sur Twitter https://twitter.com/#!/LastQuakeen moyenne dans les 90 secondes qui suivent le séisme.

Et si les dégâts interrompaient la connexion Internet ? Le CSEM nous indique que les zones fortement endommagées peuvent aussi être cartographiées grâce aux fermetures de sessions Internet qu'elles engendrent. En effet, dans ce cas, les visiteurs en provenance de la région affectée sont instantanément déconnectés au moment du séisme. C'est aujourd'hui le moyen le plus rapide de collecte d'information sur les dégâts causés par un séisme
Le Flash-sourcing est une méthode peu coûteuse et facile à implémenter. Son nom rappelle les idées de « flash crowd » (augmentation de trafic sur un site web) et de « crowd sourcing » (travail fait par un groupe de personnes). Cette technique accélère et améliore la communication publique sur les tremblements de Terre en complétant les informations classiques de magnitude et de localisation par une description des effets du séisme.

Cependant, cette méthode ne permet pas de connaître précisément l'intensité du tremblement de terre, même si la coupure ou non du réseau est une indication. C'est pourquoi, le CSEM propose à tout témoin d'un tremblement de terre de partager son expérience et ses photos via un questionnaire en ligne.

Ces initiatives font partie du projet de sismologie citoyenne, qui vise à impliquer les citoyens pour améliorer l'information, la communication et la compréhension des séismes.

Un exemple récent de ce dispositif est le tremblement de terre de magnitude 4,9 survenu au nord de l'Italie ce mercredi 25 janvier matin. Près de 200 témoignages permettent de qualifier cette catastrophe dont les conséquences sont heureusement très faibles.

Notes
1.Le CSEM est une ONG scientifique à but non lucratif crée en 1975. Il fédère les observatoires sismologiques de la région Euro-Méditerranéenne. Grâce aux 84 instituts membres dans 55 pays différents, le CSEM offre un service d'information sismique en temps réel sur son site Internet et au travers de son service de notification par courriel.

2.Vous pouvez faire le test en vous rendant sur cette page où votre adresse IP est géolocalisée puis positionnée sur une carte interactive de la Terre.

1 commentaire:

Rubis a dit…

Témoignage from Nice :
Ce matin à 4h05' (dimanche 20 mai 2012) j'ai ressenti deux secousses suivies plus faibles mais d'une durée cumulée supérieure à la toute dernière secousse de 7 secondes!
La fois précédente j'ai eu la confirmation sur Internet 10 à 15 mn après la secousse.