Plan Solaire Méditerranéen - La Tunisie s'engage dans les ENR

Afin de parvenir à l’autonomie énergétique, condition de son développement économique dans le futur, la Tunisie a engagé une politique basée sur les énergies renouvelables qui passe par le développement de nouvelles filières énergétiques propres. Un “Plan solaire” sans précédent de 2 Mds d’euros (3,6 Mds Dinars)qui compte une quarantaine de projets a été mis en place. Ce plan s’inscrit directement dans les initiatives en faveur des énergies renouvelables comme le Plan solaire méditerranéen.
Le plan solaire Tunisien (PST) traduit l’ambition de la Tunisie de devenir une plateforme internationale de production et d’exportation industrielle et énergétique dans l’énergie solaire. Le PST se compose de 40 projets complémentaires couvrant de nombreux domaines : énergie solaire, énergie éolienne, efficacité énergétique, interconnexion électrique avec l’Italie, fabrication de panneaux photovoltaïques …
La plupart de ces projets seront menés en mode collaboratif entre entreprises publiques et privées sur financements issus de la coopération internationale, à l’instar du projet baptisé Elmed. Ce projet consiste à la réalisation d’une liaison en câble sous marin d’une capacité de transit de 1000 MW et la construction d’une centrale électrique de 1200 MW intégrant une composante renouvelable dans sa capacité. Cette centrale exportera les 2/3 de sa production vers l’Italie. A plus grande échelle, la Tunisie est impliquée dans le projet mondial Desertec, projet d’envergure qui consiste à l’exploiter l’énergie solaire générée dans les régions désertiques pour l’exporter vers les grandes zones de consommation de la planète.
Point de passage pour l’exportation de cette énergie entre l’Afrique et l’Europe, la Tunisie entend jouer un rôle structurant dans ce projet. Raison pour laquelle elle doit se doter d’infrastructures et de filières performantes.

Un potentiel d’économie d’énergie à l’horizon 2030 estimé à 100 millions de Tep
Avec ce plan solaire, les autorités tunisiennes ambitionnent une économie d’énergie de 22% de l’objectif de réduction globale de la consommation énergétique nationale en 2016 ainsi qu’une économie de 1,3 million de tonnes par an de CO2. Le secteur privé devrait investir 1390 millions d’euros sur les 2000 millions prévus par le plan, financé en partie par le Fonds National de Maîtrise de l’Energie (FNME).
« Le PST montre l’engagement de la Tunisie dans cette démarche et offre des perspectives réelles au renforcement de la coopération avec les partenaires étrangers » expliquait le 24 février dernier à Tunis, Abdelaziz Rassaa, Secrétaire d’Etat chargé de l’Énergie Renouvelable et des Industries Alimentaires à l’occasion d’un déjeuner/débat sur le plan solaire tunisien. La Tunisie a mis en place depuis plus de 20 ans une politique nationale de promotion de l’utilisation rationnelle de l’énergie et des énergies renouvelables. Selon le Ministre, le potentiel d’économie d’énergie réalisable à l’horizon 2030 est estimé à 100 millions de Tep (tonnes équivalent pétrole). Ces cinq dernières années, deux programmes d’économie d’énergie ont été mis en place.
Le Programme Triennal de Maîtrise de l’Énergie (2005-2007) visant à développer le solaire thermique pour le chauffage de l’eau sanitaire et l’éolien pour la production électrique, la substitution au gaz naturel, l’utilisation rationnelle de l’énergie et la cogénération dans le secteur industriel a permis une économie d’énergie de 2.2 Mtep sur cette période. La consommation des produits pétroliers s’est stabilisée au profit du développement de la consommation du gaz naturel. Un nouveau programme de maîtrise d’énergie a été adopté en 2008. Ses objectifs : économiser 2.5 Mtep entre 2008 et 2011 en réduisant de 12% la demande d’énergie en 2011 (soit 1.1 Mtep) afin d’atteindre une part des ENR dans la consommation nationale d’énergie de 13% en 2011, comparable aux objectifs de l’UE pour l’année 2020 (hors énergie hydraulique). Désormais, avec le Plan solaire, la Tunisie passe à la vitesse supérieure !
1 Tep = 7,33 barils de pétrole ou 1000 m3 de gaz.
Par Magazine.classe-export.com - mars 2010


Aucun commentaire: