Deuxième Forum économique de la méditérranée

Durement touchée par la crise économique mondiale, l’Italie est en passe d’investir fortement les marchés de la rive sud de la Méditerranée. C’est du moins le message qu’ont voulu transmettre les autorités et chefs d’entreprise italiennes lors du 2e Forum économique de la Méditerranée tenu les 25 et 26 février dernier à Rome.
Une rencontre marquée par la présence de quelque 260 entreprises dont 200 venues de 13 pays de la rive sud de la Méditerranée, comme l’Algérie, le Liban, la Libye, la Tunisie, le Maroc, Chypre, l’Egypte, la Jordanie, la Turquie et les territoires palestiniens.
Du côté algérien, la forte délégation, composée de 25 entreprises dont Cosider, Cevital, Distribat et des présidents des deux organisations patronales FCE et CGEA, a marqué la rencontre par des interventions de qualité compensant ainsi une défaillance institutionnelle criante pour vendre la destination Algérie.
Pour Samuel Porsia, directeur de l’ICE à Alger, quelque 162 rencontres bilatérales ont été organisées entre les entreprises algériennes et italiennes pour nouer des relations d’affaires. « L’Italie, dit-il, veut se tourner résolument vers la Méditerranée après avoir privilégié durant les années passées l’axe Chine, Inde, Brésil et Russie. Nous avons compris que notre développement naturel, qu’il soit commercial ou industriel, est en Méditerranée. »
Un avis que partage le président du FCE, Réda Hamiani, pour qui l’avenir économique de l’Algérie se joue aussi en Méditerranée. Evoquant le nouveau contexte économique du pays, suite aux récentes mesures prises par le gouvernement pour réduire la facture salée des importations, le président du FCE a estimé que l’Algérie, qui veut diversifier son économie et qui privilégie des coopérations bilatérales devant des processus d’intégration boiteux, à l’image de l’Union pour la Méditerranée, trouve en l’Italie un partenaire fiable et constant.
En dépit de quelques appréhensions des entrepreneurs italiens qui évoquent des problèmes de financement et la loi des 51/49% imposée du côté algérien pour s’installer sur le marché algérien, pour le président du FCE, l’embellie financière du pays est faite de réserves importantes en devises et les nouveaux instruments financiers tels que le leasing, la surliquidité au niveau des banques et la création de fonds d’investissements sont à même de pallier à ces difficultés.
M. Hamiani dit ne pas comprendre d’ailleurs pourquoi aucune banque italienne n’est venue s’installer en Algérie, répliquant ainsi au président de l’Association bancaire italienne (ABI), Corrado Faissola, pour qui « les banques italiennes veulent travailler avec les pays méditerranéens ».
Cette 2e édition du forum tenue après celle de 2006 à Palerme a été marquée par « environ 1200 réunions bilatérales entre les entreprises italiennes et leurs homologues de la Méditerranée », selon Umberto Vattani, président de l’Institut italien pour le commerce extérieur (ICE). « A terme, notre objectif est de créer une zone de libre-échange dans la région. Un espace d’économie réelle, de logistique, d’échanges commerciaux et de connaissances. Un espace de production capable de faire évoluer nos économies respectives », a déclaré de son côté Gianni Alemano, le maire de Rome.
Pour des raisons historiques, l’Italie reste un pays résolument tourné vers la Méditerranée. « Notre pays représente 20% des échanges commerciaux de l’UE avec la Méditerranée. En 2008, nous avons exporté 27 milliards d’euros dans cette région.
Quant à nos importations, elles dépassent les 39 milliards d’euros », a indiqué Claudio Scaiola, ministre italien du Développement économique.
Par M. Mamart - E
lwatan.com - le 2 mars 2010
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