Stratégie pour l’eau de l’Union pour la Méditerranée, premiers projets

Stratégie pour l’eau de l’Union pour la Méditerranée, premiers projets. Les projets pour une future labellisation par le Secrétariat Général de l’Union pour la Méditerranée (UpM) sont entrain d’être identifiés dans le domaine d’accès à l’eau et de l’assainissement, de développement des technologies et des usages efficients de l’eau, de protection et de réhabilitation des milieux naturels et de la dépollution de la Méditerranée.
En 2000, les pays riverains de la Méditerranée totalisaient 427 millions d’habitants, dont 55% sur la rive Sud. D'après les projections démographiques du Plan Bleu pour 2025, la population des pays riverains de la Méditerranée devrait atteindre 523 millions d'habitants, dont 60% sur la rive sud.
Plus précisément, plus de 150 millions d'habitants sont concentrés sur les rives de la Méditerranée (auxquels s’ajoutent chaque année quelque 200 millions de touristes). Le taux d’urbanisation des rives de la Méditerranée qui est de 50 % aujourd’hui, devrait atteindre 80 % dans 20 à 30 ans.
La demande en eau potable augmente en raison d’une urbanisation accélérée : aujourd’hui 50 % de la population totale vit en ville et ce taux devrait donc atteindre un plafond de 80 % dans tout le bassin méditerranéen d’ici 20 ou 30 ans.
Les projets pour une future labellisation par le Secrétariat Général de l’Union pour la Méditerranée (UpM) sont entrain d’être identifiés dans le domaine d’accès à l’eau et de l’assainissement, de développement des technologies et des usages efficients de l’eau, de protection et de réhabilitation des milieux naturels et de la dépollution de la Méditerranée.
En 2000, 108 millions de personnes dans cette région ont été dans la situation de « stress » hydrique et 45 millions de personnes ont souffert de « pénurie en eau ». Selon différentes études, en 2025, il y aura 63 millions de personnes en situation de pénurie de l’eau.
La Méditerranée supporte 30 % du trafic maritime mondial et 22% du trafic pétrolier. Il semble toutefois que les pollutions par hydrocarbures ne soient pas les principales impliquées dans la pollution de la Méditerranée : 80 % des pollutions seraient de source continentale, 70 % des eaux usées déversées chaque année dans la Méditerranée n’étant pas traités.
En mars 2008 était approuvée par le Conseil européen l’initiative d’une Union pour la Méditerranée. L’UpM, qui réunit les Etats membres de l’Union européenne et les états riverains de la Méditerranée qui n’en sont pas membres, soit 43 pays au total, a officiellement vu le jour en juillet 2008.
Il faut rappeler que l’UpM a été créée sur la base de ce qui avait été acquis dans le cadre du Processus de Barcelone (1995). L’énergie et l’environnement sont les thèmes essentiels de l’UpM. Les autres thèmes tels que l’eau, l’énergie solaire, la dépollution de la Méditerranée et les autoroutes de la mer sont également au coeur du projet.

La France a organisé, lors de sa Présidence de l’Union européenne et de sa Co-présidence avec l’Egypte de l’Union pour Méditerranée, une conférence des Ministres en charge de l’eau, qui s’est tenue en Jordanie le 22 décembre 2008.
Les Ministres ont alors adopté les orientations d’une Stratégie pour l’eau en Méditerranée (qui sera présentée pour adoption à ces mêmes ministres et aux chefs de gouvernement en 2010) afin de répondre aux effets du changement climatique en s’attaquant à des problèmes qui nécessitent l’implication de plusieurs pays et/ ou organisations.
En effet, le climat méditerranéen, qui compte déjà de courtes périodes de pluie, devrait voir ces précipitations estivales diminuer de 25 %, conséquence des modifications climatiques.
Cette stratégie commune vise la préservation de la quantité et de la qualité des eaux tout en réduisant la pression sur les ressources en eau par des usages plus économes.
Les projets pour une future labellisation par le Secrétariat Général de l’Union pour la Méditerranée (UpM) sont entrain d’être identifiés dans le domaine d’accès à l’eau et de l’assainissement, de développement des technologies et des usages efficients de l’eau, de protection et de réhabilitation des milieux naturels et de la dépollution de la Méditerranée.

Dans la perspective d’inscrire durablement la participation active des autorités régionales et locales et de la société civile dans la mise en oeuvre des projets liés à l’eau dans l’espace méditerranéen, Jean-Louis Borloo a proposé que ce soit organisé en France, le 23 novembre dernier, avec l’appui des autorités locales et régionales de le Méditerrané, une conférence internationale dédiée à « La contribution des autorités locales et régionales à la Stratégie pour l’eau de l’Union pour la Méditerranée ».
Focus sur l’un de ces projets : Accompagner et anticiper durablement les effets des changements climatiques dans la région Souss Massa Drâa au Maroc (pour les secteurs urbains / littoraux [Agadir], les secteurs agricoles de la plaine du Souss, les secteurs ruraux de l’Anti–Atlas).
La région du Souss Massa Drâa compte parmi les régions les plus importantes du Maroc. Ses potentialités agricoles, touristiques et économiques peuvent induire un nouvel élan pour surmonter les défis actuels. L’une des contraintes majeures, constituant un facteur limitant, est la disponibilité en eau. L’équilibre ressources / demandes, reste très précaire dans cette région. Il est encore affaibli par les sécheresses de plus en plus sévères que connaît la région depuis les années 1970.
Dans la région du Souss Massa Drâa, l’eau est un facteur essentiel du développement, en particulier dans la vallée de l’oued Souss, caractérisée par d’importantes productions agricoles. La nappe du Souss est cependant surexploitée et la région dans son ensemble, y compris les villes d’Agadir et de Ouarzazate, est aussi soumise aux risques d’inondations soudaines et violentes.
Le Conseil régional du Souss Massa Drâa en association avec l’Agence du bassin hydraulique du Souss Massa et du Drâa a engagé une politique de développement et d’économies des ressources en eau, en particulier par la modernisation de l’irrigation dans la plaine du Souss et l’apport d’eau de barrages. Un accord cadre est intervenu en mai 2008 entre le Conseil régional Souss Massa Drâa, le Conseil général de l’Hérault, l’Agence de bassin hydraulique du Souss Massa et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse.
Le projet présenté par le Conseil régional du Souss Massa Drâa vise à préserver une ressource en eau pour les populations actuelles et leurs activités, et à garantir les conditions de développement de la région Souss Massa Drâa au bénéfice des générations futures.
Le projet vient en renfort de la politique imaginée pour enrayer l’exode rural des zones de montagne : améliorer le cadre de vie des populations (alphabétisation des femmes, scolarisation des enfants…), notamment grâce à l’alimentation en eau potable, à l’assainissement et aussi par le développement de l’irrigation, la création de coopératives de produits du terroir, la valorisation de la forêt d’arganiers et le tourisme.
Le projet, qui s’étend sur une zone géographique large, sera mis en oeuvre autour de différents axes. Il s’agira d’accompagner l’élaboration et la mise en oeuvre du Contrat de nappe et de valoriser la production agricole liée à une gestion rationnelle de l’eau par une meilleure prise en compte de la fertilité biologique des sols.
Une procédure de gestion concertée de type SAGE (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) sera mise en place : approche de gestion intégrée, incluant notamment l’alimentation en eau potable des quatre Douars de la commune, la protection de la ressource, l’assainissement, la gestion du risque inondation et une réflexion sur les spéculations agricoles associées à une évolution des technologies d’irrigation et à leur mode de commercialisation. Le projet participera également à la réalisation d’une opération concertée de type « pluies provoquées » (technique d’ensemencement des nuages, qui vise à modifier leur structure afin de les faire pleuvoir).
Les résultats escomptés :
- Economie et valorisation de l’eau de l’irrigation, mobilisation des eaux de surface, développement et mobilisation des eaux souterraines ;
- Recherche scientifique : synergie entre recherche et professionnels, acquis des sites pilotes, volets formation
initiés ;
- Gouvernance, monitorage quantitatif et qualitatif de la ressource en eau, indicateurs de progrès ;
- Modernisation des systèmes d’irrigation, nouveaux modes de culture, économie de marché générée.
Les partenaires :
- Des opérateurs marocains : le Conseil régional Souss Massa Drâa, Agrotech (organisme de recherche appliquée, partenaire du Conseil régional), l’Agence de bassin hydraulique du Souss Massa et du Drâa, la Direction de la météorologie nationale.
- Des opérateurs français : le Conseil général de l’Hérault, le Conseil régional d’Aquitaine, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse, le Syndicat mixte de la nappe de l’Astien, Verseau Développement, pS-Eau, Valorhiz, Coopérative fruits-légumes d’Aquitaine, Chambres d’agriculture Dordogne et Hérault, l’Association climatologique de la moyenne Garonne et du Sud-Ouest / Agralis, l’Association Climatologique de l’Hérault.
- Un opérateur international : l’Association Arc Latin.
Par Pierre MELQUIOT - actualites-news-environnement.com - le 27 novembre 2009

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