La musique pour fédérer la Méditerranée

Voilà quatre ans que le chef d'orchestre Michel Plasson organise en fin d'été un événement dans sa propriété de Poilhes, au bord du canal du Midi.
Un lieu magique devenu le temps d'une soirée, dans la cour du domaine, théâtre d'un concert. Plusieurs centaines d'invités triés sur le volet, à qui le musicien offre une succession de prestations d'artistes de renom, chanteurs et musiciens.
Il leur fait aussi depuis l'an dernier partager son « rêve », celui de l'union de la Méditerranée (lire en page Région), autour avant-hier soir du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et du conseiller du roi du Maroc, André Azoulay. Une quinzaine d'artistes ont ainsi présenté un programme mêlant Piazzolla, Debussy, Massenet ou encore Saint-Saëns.
Seul le vent perturba un peu la fête. Mais l'idée de cette réunion en musique n'avait pu que séduire Frédéric Mitterrand dans cette perspective d'union méditerranéenne : « L'écriture des notes est la même au nord comme au sud, à l'est comme à l'ouest ». Michel Plasson lançait pour sa part : « J'ai une telle confiance dans la musique que je lui confie mon rêve ».
Par Midilibre.com - le 30 août 2009

Open Sky, la Tunisie renégocie ses accords avec l’Europe

L’annonce de l’adhésion de la Tunisie aux accords «Open Sky » été précédée par un long processus, dont l’aboutissement sera pour 2010 et s’étalera sur trois ans. Parallèlement, la Tunisie a été choisie pour faire partie du projet Bluemed, visant la réalisation d’un espace aérien fonctionnel au-dessus de la zone méditerranéenne.
La politique des étapes, c’est l’une des singularités de la Tunisie. Tous les grands projets, un peu révolutionnaires sur les bords, sont annoncés avec cette promesse de progressivité, dans l’espoir de ne pas provoquer des brèches subites, aux conséquences imprévisibles.
Il en va ainsi de l’Open Sky voué à changer de fond en comble les lois du ciel tunisien. La Tunisie soutient "une libéralisation progressive, graduelle et ordonnée de la réglementation du transport aérien", nous indique le ministère du Transport, et ambitionne de se transformer en une plate-forme régionale de transport aérien. En annonçant son adhésion à l’open Sky, la Tunisie n’a fait que répondre aux sollicitations de la Commission européenne.
Notre pays a été choisi, comme partenaire privilégié, à côté de trois autres pays, Algérie, Géorgie et Moldavie, en vue de la négociation d’un accord global des services aériens visant la création d’un espace aérien commun.
Un mandat a été donné en 2008 à la Commission européenne pour négocier un tel accord avec la Tunisie. L’heure est maintenant à la renégociation des accords aériens bilatéraux conclus entre la Tunisie et 23 pays de l’Union européenne : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Danemark, Espagne, France, Grèce, Hollande, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie et Suède.
Objectif : les mettre en conformité avec le droit communautaire et conclure un accord de services aériens horizontal avec la Commission européenne. Un tel processus induit l’ouverture totale de l’espace tunisien, qui sera, dès lors, aux prises avec une concurrence rude, consécutive à la libéralisation et la déréglementation entreprises tant au niveau régional qu’international.
Dans cette perspective, des réformes ont été mises en route en vue d’actualiser le cadre réglementaire régissant l’accès au marché, la sécurité, la gestion du trafic aérien, l’environnement et la sûreté de l’aviation civile ; la réorganisation des services chargés de l’aviation civile en vue de la séparation des fonctions de supervision et de contrôle et les fonctions d’exploitation ainsi que la promotion de la participation privée dans le secteur.
Hormis les compagnies aériennes privées (Nouvelair et Karthago) qui ont fusionné, on compte un groupement de maintenance aéronautique (Sabena Tunisie), un centre de formation pour l’obtention de la qualification de type A320, avec la participation d’Airbus et de Thalès, et des centres privés de formation aéronautique : AFA, IAC, CMFC, et ATCT.
Par ailleurs, l’exploitation des aéroports a été ouverte aux privés, avec l’attribution en 2007 d’une concession de construction et d’exploitation de l’aéroport d’Enfidha ainsi que d’une concession d’exploitation de l’aéroport de Monastir au Consortium turc "TAV Airports Holding Co".
La Tunisie a également adhéré au projet Bluemed, partie intégrante du projet ciel unique européen, aux côtés de l’Italie, Malte, Grèce, Chypre et Egypte. Bluemed vise la réalisation à l’horizon de 2012 d’un espace aérien fonctionnel au-dessus de la zone méditerranéenne.
Sa réalisation a été confiée au fournisseur des services de la circulation aérienne italien (ENAF).Après analyse, il a été conclu, nous dit-on, que la plupart des systèmes de contrôle de la circulation aérienne utilisés en Tunisie sont compatibles avec les systèmes des pays participant au projet Bluemed, à l’exception de quelques différences, concernant essentiellement la gestion et la régulation de l’espace aérien.
L’adhésion de la Tunisie au projet Bluemed lui permettra d’améliorer son réseau actuel des routes aériennes par la création de nouvelles routes directes, permettant de renforcer le niveau de sécurité de la navigation aérienne, et de réduire les durées des vols et la consommation de carburant, avec la préservation de l’environnement.
A titre d’exemple, la route "Elb-Quenn-Nolsi-Tuc" permet une réduction de la distance de 16 NM soit un gain en temps de vol d’environ deux minutes et demie. Les nouvelles routes aériennes sont appelées à attirer plus de trafic de transit dans l’espace aérien tunisien provenant du Nord et du Nord-Ouest de la zone Europe vers le Sud et le Sud-Est de la zone Afrique, ce qui permettra d’augmenter les redevances aéronautiques et de réduire les coûts de la circulation aérienne.
Après la phase d’étude de faisabilité du projet qui s’est étalée de 2006 à 2008, on en est actuellement à définir les différentes composantes du projet ; une phase qui se poursuivra jusqu’en 2011. La mise en œuvre du bloc d’espace aérien fonctionnel, proprement dit, est prévue pour 2012.
Avec le projet Bluemed, l’espace aérien sera restructuré en fonction de l’évolution du trafic et de la nouvelle structure des routes aériennes et non selon les frontières géographiques. Une étude à long terme entre 2009 et 2015, sera, justement réalisée. Elle donnera lieu à un nouveau découpage des espaces aériens, y compris l’élargissement de plus de 50 Nm de l’espace aérien tunisien des côtés Nord et Est.
Par gnet.tn - le 30 août 2009

Semaine Economique de la Méditerranée - 3ème édition - 07 Octobre 2009

La Ville de Marseille, la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, l’’Etablissement Public d’Aménagement Euroméditerranée, la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence organisent, avec la participation de la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole et le Programme Invest in Med, la TROISIEME édition de la Semaine Economique de la Méditerranée, du 7 au 10 octobre.
Cette année, la Semaine Economique de la Méditerranée se déroulera dans deux lieux prestigieux et centraux de Marseille : le Palais de la Bourse et les Jardins du Pharo. Une vingtaine de conférences et ateliers de haut niveau vous est proposée. Plus d'informations sur :
www.semaine-eco-med.com
Info Contact :
ANIMA
Investment Network 11bis rue St Ferreol (4e étage) 13001 Marseille (France)
Laurence Fontaine - Tel : 04 96 11 67 68

Email : laurence.fontaine@anima.coop
Catherine Simo - Tel : 04 96 11 18 16

Meda Finance - Ateliers thématiques sur les IDE

Égypte, le Caire, du 30 septembre 2009 au 1 octobre 2009.
Meda Finance vise premièrement à conduire des enquêtes complètes pour les pays Meda sur les aides de subventions possibles, assistances techniques et lignes de crédit de 20 institutions d’aide et de développement parmi lesquelles la Communauté européenne, la Banque Européenne d’Investissement , la France, l’Allemagne, l’Italie, le Danemark, les Pays-Bas, l’Espagne, la Finlande, la Banque Mondiale - IFC, le PNUD, l’ONUDI, la Banque africaine de Développement ainsi qu’au moins 10 institutions offrant des instruments financiers non-bancaires (factoring, crédit, emprunt). Deuxièmement, elle a pour but de rassembler les représentants de 20 de ces financeurs publics et institutions financières avec 30-40 membres de l’Alliance Med en plus de petites et moyennes entreprises, lors d'un atelier au Caire, pour les faire profiter des opportunités offertes par ces financeurs.
Partenaires
Confederation of Egyptian European Business Associations (Leader)
Informations complémentaires
Personne à contacter :
Marion KUSSMANN

L'UE en panne de solidarité face aux clandestins

La présidence suédoise de l'Union européenne va tenter de proposer, dès septembre, des avancées dans le dossier empoisonné de l'immigration.
La Suède, présidente de l'UE et fière de sa tradition d'accueil, a quatre mois pour réussir là où beaucoup d'autres ont failli : mettre sur les rails une politique européenne crédible face à un afflux de réfugiés qui, via la Méditerranée, ne cesse d'enfler.

Le drame humain, marqué par la
récente noyade de plusieurs dizaines de clandestins érythréens au large de l'île italienne de Lampedusa, se heurte de plein fouet à la réalité politique : la crise économique, la montée du chômage et le virage à droite des opinions européennes ne poussent ni à l'ouverture ni à la sérénité du débat sur l'immigration.

Stockholm et le commissaire français à la Justice, Jacques Barrot, ont pourtant décidé de proposer, dès septembre, une avancée sur deux chapitres clefs de ce dossier empoisonné. D'abord, la réinstallation dans le reste de l'Europe - et au bon vouloir de chaque capitale - d'une partie des irréguliers échoués au sud de l'Italie, en Grèce, en Espagne, à Chypre et à Malte. Jusqu'ici seule la France a entrouvert sa porte.
Pour la présidence suédoise, il faut aussi mettre sur pied une politique d'asile «plus efficace». Le droit européen n'impose que des normes minimales de protection. Stockholm veut s'atteler à une harmonisation de lois nationales. Ce serait le pendant logique de l'espace de libre circulation ouvert par l'Europe de Schengen. L'an dernier, quelque 70 000 clandestins ont traversé la Méditerranée dans l'espoir de forcer la porte de l'UE.
L'Europe du Nord et du Sud
Pour l'heure, l'impasse sordide des camps au Sud et le refus du Nord de se laisser imposer un «partage du fardeau» donnent une piètre image de l'Europe après ses sermons sur Guantanamo. Le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU a demandé lundi la fermeture immédiate d'un centre de l'île grecque de Lesbos, où s'entassent hommes, femmes et enfants. Les mêmes conditions prévalent à Pagani, une installation sans eau courante qui n'offre qu'un sanitaire par centaine de détenus. En Italie, à Chypre ou à Malte, d'autres centres d'accueil essuient la dénonciation régulière des ONG. «On ne peut pas continuer à traiter les gens comme ça !», insiste un haut responsable européen.
En première ligne face aux boat people venus d'Afrique et du Moyen-Orient, les pays méditerranéens de l'UE ont beau jeu de dénoncer l'absence de solidarité du reste de l'Europe. «Nous entendons de belles paroles, mais l'Europe ne nous a toujours pas dit que faire quand une vague d'immigrants s'abat sur nos côtes», répète Franco Frattini, chef de la diplomatie italienne et prédécesseur de Jacques Barrot à Bruxelles. Frustré, Rome prend le risque de la réprobation internationale et renvoie les irréguliers de l'autre côté de la Méditerranée, sans autre forme de procès. L'Italie est la première destination d'une bonne moitié des clandestins.
Les textes européens en vigueur entretiennent eux-mêmes l'afflux des irréguliers et la regrettable division des Européens. Pour demander le statut de réfugié, il faut atteindre physiquement l'UE. Faute d'un visa, le plus souvent refusé, reste l'entrée «en douce». Voilà pour l'afflux sur la façade maritime de l'UE. Une fois sur place, le droit d'asile n'est reconnu que par le pays qui a accordé sa protection. Résultat : même régularisés, les immigrants restent parqués au Sud. Pour eux comme pour le droit, l'Europe reste un inextricable labyrinthe.
Par Jean-Jacques Mével, Lefigaro.fr - le 29 août 2009

Sarkozy: Un 2e sommet de l'UPM possible

Nicolas Sarkozy s'est dit mercredi prêt à convoquer un deuxième sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) si Israël s'engage sur un "gel précis et complet de la colonisation et une relance de la négociation". "Si des progrès sont faits (...), la France, avec l'Egypte, en accord avec la présidence suédoise de l'Union européenne et en concertation avec les Etats-Unis, proposerait à tous les pays membres de l'Union pour la Méditerranée de tenir cet automne un deuxième sommet qui accompagnerait la reprise des négociations de paix dans leurs trois volets", a ainsi assuré le président de la République.
Par le Lejdd.fr - le 26 août 2009

La France va décréter une zone économique exclusive (ZEE) en Méditerranée

La France a décidé de déclarer auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU) une zone économique exclusive (ZEE) en Méditerranée pour protéger notamment ses ressources halieutiques, a annoncé lundi le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo.
"Le gouvernement français a décidé de décréter une ZEE en Méditerranée (...) sur le périmètre approximatif de 70 milles qui correspond à la zone actuelle de protection écologique que nous avons déjà", a déclaré à l'AFP M. Borloo, à l'issue d'une sortie en mer au large de Cassis (Bouches-du-Rhône).
Cette notion, qui est régie par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (ou Convention dite de Montego Bay) de 1982, permet aux Etats côtiers d'étendre leurs prérogatives au-delà des 12 milles de la zone de la mer territoriale et ce jusqu'à 200 milles maximum.
La France a déjà créé en Méditerranée une zone de protection écologique, mais qui ne concerne "que la lutte contre les pollutions, alors que la ZEE "concerne la pêche et toutes les ressources, minérales, halieutiques...", a expliqué le ministre.
"Nous changeons de politique parce que les prélèvements sur les ressources, notamment halieutiques, qui viennent des bateaux du monde entier sans aucun contrôle, sauf dans les eaux territoriales de 15 milles, ne sont pas supportables", a-t-il poursuivi.
Interrogé par l'AFP, le comité national des pêches s'est déclaré satisfait de cette mesure qu'il réclamait "depuis 2006" et qui avait été "discutée lors du Grenelle de l'environnement".
"Cela va nous donner des moyens de contrôles, même s'il n'est pas question de fermer des pêches", ajoute-t-on au CNPMEM (comité national des pêches maritimes et des élevages marins).
"Les professionnels de la pêche en Méditérrannée réclamaient une +zone de gestion halieutique+, calquée sur la zone de protection écologique, pour mieux contrôler ces eaux. La ZEE va au-delà de la gestion de la pêche puisque cela concerne aussi par exemple le sous-sol", ajoute-t-on.
AFP - le 25 août 2009

L’Union du Maghreb arabe : l’économie au secours du politique

2009 marque le 20ème anniversaire de l’Union du Maghreb arabe (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie). Quel bilan et quelles perspectives peut-on dresser ?
Invité par le roi Hassan II, j’avais assisté à la création de l’UMA, à Marrakech, le 17 février 1989. Elle avait suscité alors de grands espoirs au Sud comme au Nord. Hélas, depuis le dernier sommet des chefs d’État à Tunis, en 1994, l’UMA paralysée, est dans l’incapacité chronique de convoquer un nouveau sommet depuis le report sine die de celui, prévu à Alger, en juin 2002 puis en décembre 2003, le Maroc ayant décliné l’invitation.
C’est aussi depuis 1994 que la frontière est fermée entre l’Algérie et le Maroc. Alger avait alors reproché à Rabat de laisser s’infiltrer des islamistes armés et surtout d’être responsable de l’interminable contentieux du Sahara occidental, ex-Sahara espagnol. En effet, il est dû au refus de Rabat d’accepter le principe du droit à l’autodétermination du peuple Sahraoui, recommandé par l’ONU, et à la tension avec Alger qui reconnaît la RASD, proclamée le 27 février 1976. En outre, en raison des divergences politiques entre ses dirigeants, l’UMA n’a guère réussi à fonctionner efficacement tandis que Tripoli joue plus sur la tonalité africaine et sahélo-saharienne que maghrébine.
Pourtant, face à l’Union européenne et au « Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée », lancé à Paris le 13 juillet 2008, il est urgent que l’UMA redémarre et se consolide. Et face à la crise financière mondiale, l’intégration économique du Maghreb est d’autant plus une nécessité. Dans les cinq pays, on assiste à une prise de conscience à différents niveaux, en particulier dans les milieux économiques et financiers car on mesure plus qu’ailleurs le coût de la non-intégration. Selon la Banque mondiale, le coût du non-Maghreb représente un à deux points de croissance de moins pour les pays de l’UMA et des milliers d’emplois de moins (20 000 par an pour la seule Tunisie).
À la 45ème session du Comité de suivi de l’UMA à Tripoli, le 19 avril 2009, le Tunisien Habib Ben Yahya, secrétaire général de l’UMA depuis 2006, a dressé le bilan d’une année 2008 assez riche. Il a souligné les importantes réalisations au niveau de la sécurité alimentaire grâce au financement de projets communs et à l’encouragement de la recherche agricole par la création d’un prix maghrébin. En outre, il a insisté sur l’avancement des dispositions de création de la zone de libre-échange, la promotion des échanges commerciaux et industriels et celle de la coopération concernant la connexion électrique et l’élaboration d’une stratégie maghrébine d’utilisation de l’énergie renouvelable, notamment l’énergie solaire. Il s’est félicité de la première rencontre maghrébine des hommes d’affaires, les 10 et 11 mai 2009. Enfin, alors que le comité examinait le projet de création de la CEM, Communauté économique maghrébine, M.Ben Yahya a souligné l’avancement des discussions sur le lancement de la BMICE, Banque maghrébine de l’investissement et du commerce extérieur.
À ce propos, rappelons que de bonnes initiatives prises dès la fin 2008 devraient se concrétiser en 2009 et 2010, la plus importante étant précisément l’installation de la BMICE à Tunis. Sa création avait été décidée en Libye en 1991 mais son statut, ratifié par l’UMA, n’était pas devenu opérationnel. L’assemblée générale constitutive de la BMICE est prévue au premier semestre 2010 de même que son entrée en application. Son statut prévoit une assemblée générale des souscripteurs, un Conseil d’administration de 10 membres représentant les cinq pays maghrébins, et un directeur général nommé pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois. Le capital de la banque s’élève à 500 millions de dollars, soit 150 millions versés par chacun des cinq membres de l’UMA. La BMICE devrait donc contribuer au développement de la coopération inter-maghrébine, favoriser l’édification d’une économie compétitive et intégrée, promouvoir les échanges commerciaux et des projets mixtes, renforcer les investissements, et favoriser la circulation des biens et des capitaux. D’autres initiatives de la fin de 2008 méritent d’être rappelées. À la mi-novembre, en Libye, la Conférence sur les progrès de l’intégration régionale et la promotion des projets communs au Maghreb a recommandé de rendre opérationnelle la BMICE. Dès l’ouverture des travaux, Dominique Stauss-Kahn, directeur général du FMI, lui a apporté son soutien et appelé à accélérer sa mise en place afin que les projets communs contribuent à surmonter les différends politiques au sein de l’UMA.
Signalons aussi, à Tunis, le 17 novembre 2008, la 5ème réunion des ministres des Transports du 5+5 (les 5 de l’UMA et les 5 Sœurs latines : Portugal, Espagne, France, Italie, Malte) avec le vice-président de la Commission européenne pour le transport. Au centre des travaux : le TGV maghrébin qui reliera Tripoli à Casablanca, via Tunis et Alger, considéré comme un « projet prioritaire » de coopération entre l’UMA et l’UE.
De son côté, la 4ème Conférence de l’UME, Union maghrébine des employeurs, à Tripoli, fin novembre 2008, a permis une avancée sur le plan des relations économiques. Ils ont jugé absurde que chaque pays de l’UMA ait individuellement signé des accords avec l’UE avec un volume d’échange aux alentours des 60%, alors que les échanges inter-maghrébins (avec environ 100 millions d’habitants) ne dépassent pas une moyenne de 2 à 3% ! Les employeurs ont souligné l’importance de leur rôle de locomotive dans la construction de l’espace maghrébin à travers des projets communs, un partenariat solidaire bi et multilatéral. Ils sont désormais incontournables dans les décisions de l’UMA.
Par ailleurs, le 26 novembre 2008 à Tanger, le Forum pour le dialogue inter-méditerranéen a souligné que l’avenir de l’UPM est lié à celui de l’UMA. Le représentant de l’Égypte a déploré que l’UE ne consacre que 2% de ses investissements à ses voisins méditerranéens et réclamé une plus forte coopération.
De plus, l’UMF, Union maghrébine des foires, a été instituée à Tripoli en janvier 2008 et du 26 novembre au 1er décembre de cette même année, l’Algérie a accueilli la première. Organisée par la SAFEX, Société algérienne des foires et expositions, elle voulait être une nouvelle dynamique et un espace propice au renforcement des échanges économiques, de la coopération et du partenariat au sein de l’UMA. Elle a aussi identifié les opportunités de partenariat économique et d’investissements. La deuxième édition de la Foire maghrébine doit se tenir à Tripoli du 3 au 8 octobre 2009.
Enfin, la 26ème session ordinaire des responsables des douanes arabes, réunie au Caire le 31 janvier 2008, a examiné la création de l’Union arabe des douanes à l’horizon 2015 et d’un marché commun arabe. Dès 2010, devraient ainsi entrer en vigueur la zone arabe de libre-échange, la garantie des conditions d’égalité entre les pays membres et les mesures préférentielles en faveur des pays et des secteurs les moins développés. L’UMA y est intéressée au premier chef. Oui, l’économie va bien au secours du politique au sein de l’UMA !

Alors qu’on a assisté à une relance de l’Union pour la Méditerranée, après la période de blocage qui a suivi l’attaque israélienne contre Gaza, l’accent est mis au Nord comme au Sud, sur la nécessité de relancer l’UMA pour favoriser la coopération.
Par Paul BALTA - Confluences-mediterranee.com - le 21 aout 2009

L’Union pour la Méditerranée, un an après

Alors que l’Union pour la Méditerranée (UPM) fête son premier anniversaire, on demeure bien loin de pouvoir afficher un satisfecit plein et entier devant ses évolutions générales.
Certes, là où certains verront un verre à moitié vide, d’autres pointeront la présence d’un verre à moitié plein. Et il va de soi que tout ne saurait être qualifié d’entièrement sombre sur le plan des relations euro-méditerranéennes.
Cela étant dit, on était aussi en droit de s’attendre à des évolutions plus significatives pour ce qui relève des avancées de l’UPM, projet sur lequel la France d’abord, les Etats européens ensuite, semblaient avoir placé tant d’espoirs.
Et pourtant, ce n’est qu’à partir de la fin juin 2009 que les acteurs et membres de cette initiative, et plus précisément ceux situés au Sud et à l’Est de la Méditerranée, ont décidé de reprendre leurs réunions, après six mois de suspension dues à l’offensive israélienne contre la bande de Gaza et ses répercussions.
Le message aurait-il pu être plus clair ? Les blocages de l’UPM passent bel et bien par le politique avant tout. Le projet d’UPM a-t-il dès lors à se concentrer sur des aspects essentiellement politiques avant que de prétendre à l’exploitation d’autres horizons ?
Il serait probablement tout aussi abusif de le penser. L’UPM a en effet besoin d’avancées multiples et concrètes, tous domaines confondus, afin de prouver sa pertinence et sa faisabilité. Et c’est d’ailleurs la vocation de ce dossier que de se pencher sur certains de ces aspects qui continuent à prouver que, malgré tout, la consolidation des relations euro méditerranéennes demeure réalisable, forte qu’elle est d’acquis et de déterminations d’ores et déjà existantes et abondant en sa faveur.
- L’Union pour la Méditerranée, nouvel acteur des relations internationales ?
Par Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS
Lancée par le candidat Sarkozy lors de la campagne électorale présidentielle, l’idée d’Union méditerranéenne s’est peu à peu transformée en Union pour la Méditerranée, notamment à la suite des vives critiques émises par la chancelière allemande, Angela Merkel. C’est finalement le 13 juillet 2008 que quarante-trois Etats partenaires euro-méditerranéens – les vingt-sept de l’Union européenne et les seize des rives méridionales et orientales de la Méditerranée – se sont réunis à Paris à l’initiative du président Sarkozy et ont proclamé le Processus de Barcelone – Union pour la Méditerranée.
suite...
- Pour un rééquilibrage des relations entre les pays des rives Nord et Sud de la Méditerranée
Par Rachid Khechana, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Al Maoukif (Le point) – Tunisie
Obéissant à une géométrie variable, le partenariat entre les rives Nord et Sud de la Méditerranée n’a pas encore donné de résultats probants en dépit de près d’un quart de siècle de formules réinventées depuis les fameux accords multifibres de 1976 avec la CEE.Malgré quelques modestes avancées réalisées dans la mise en oeuvre des accords d’association des années quatre-vingt-dix, on constate toujours certaines insuffisances qui ont empêché les pays du Sud de tirer pleinement avantage de ces accords.
suite...
- La politique méditerranéenne de l’Espagne face à l’Union pour la Méditerranée
Par Paula Cusí Echaniz, ancienne étudiante à l’IPRIS
Le projet initial d’Union méditerranéenne (UM) annoncé par Nicolas Sarkozy en 2007 a marqué un nouvel activisme méditerranéen qui a embarrassé, dans un premier temps, le gouvernement et une grande partie de la classe politique et diplomatique espagnole puisqu’il semblait constituer une menace pour le Processus de Barcelone et donc pour l’image que l’Espagne s’était forgée en tant que moteur du partenariat euro-méditerranéen.
suite...
- L’UPM du point de vue des Arabes, ou les raisons d’un blocage
Par Barah Mikaïl, chercheur à l’IRIS
Il serait à bien des égards erroné de dire que le projet d’UPM a vécu. Evidemment, ses avancées demeurent chaotiques, et parfois incertaines. Mais il est toujours d’actualité, et la majorité des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée affichent un intérêt certain en sa faveur.
suite...
- Union pour la Méditerranée : révéler la pertinence stratégique d’une solidarité alimentaire
Par Sébastien Abis, administrateur au Secrétariat général du CIHEAM
Cet article vise à présenter la dimension géopolitique du dossier agricole et alimentaire en Méditerranée, alors qu’il convient de s’interroger sur les suites à donner au Sommet de Paris organisé en juillet 2008, qui consacrait la naissance de l’Union pour la Méditerranée.
suite...
Dossier dirigé par Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS et Barah Mikaïl, chercheur à l’IRIS - Affaires-strategiques.info
Pour info :
Dossier Union pour la Méditerranée, un an après (PDF - 357.1 ko)

Le Maroc de Mohammed VI, pionnier du partenariat euro-méditerranéen ?

Le 24 juillet 1999, Mohammed VI devenait roi du Maroc. Mise à part l’attention spéciale qui est toujours donnée aux chiffres ronds, occasion de procéder à des bilans, y a-t-il lieu de se pencher particulièrement sur cette dernière décennie marocaine ?
1999-2009 : une décennie décisive pour le Maroc
Tout d’abord, l’arrivée au pouvoir de Mohammed VI marque un tournant dans l’histoire du pays. Il s’agit d’un changement politique tant au niveau social, qu’en ce qui concerne les libertés fondamentales, l’économie soutenue par des vagues de chantiers colossaux et la place du Maroc sur la scène internationale et notamment son positionnement face à l’Union européenne.
Si rupture il y a avec le précédent souverain, son père, c’est avant tout dans le style. On est d’abord frappé par sa discrétion. On serait bien en mal de faire référence à l’un de ses discours et pour cause : désertant fréquemment les sommets internationaux, c’est un roi que les médias entendent peu et qui ne communique pas sur ses projets, d’où le mystère planant sur la personnalité du souverain.
La nouveauté est également à chercher dans sa relation avec les Marocains et l’image dont il jouit au sein de la population. La revue Jeune Afrique va jusqu’à comparer Hassan II, son père et précédent souverain, au « père fouettard » alors que Mohammed VI serait le « père Noël ».
Mohammed VI, parfois familièrement surnommé « M6 », fait aussi figure de roi libéral et ouvert qui ne craint pas de s’attirer les foudres de certaines franges de la population comme lorsqu’il impose un nouveau code de la famille – la Moudawana – malgré les protestations des ultraconservateurs ou encore lorsqu’il met en place une commission sur les exactions et les « entorses » aux droits de l’Homme sous le règne d’Hassan II, quitte à monter contre le régime l’ancienne intelligentsia qui gravitait autour de son père.
Le roi a su « tourner la page » du règne de son père et ne pas défendre en bloc son bilan. C’est ce que l’on comprend avec le lancement de l’Instance Équité et Réconciliation (IER), qui enquête et indemnise les victimes des « années de plomb », c'est-à-dire les victimes du non-respect des droits de l’homme depuis l’indépendance de 1956.
« Plus libéral », c’est aussi ainsi qu’il a été perçu lors du lancement du nouveau code de la famille de 2004, qui améliore considérablement le statut des femmes et constitue un rempart de protection contre les dérives fondamentalistes.
La lutte contre les fondamentalistes islamistes est en effet une des priorités du souverain. C’est dans cette optique que Mohammed VI a tenu à renforcer son propre statut de « commandeur des croyants » afin de limiter l’impact que pourraient avoir certains imams extrémistes, contrôlant de fait plus efficacement à la fois les préceptes religieux et les fidèles eux-mêmes.
On retient également que le roi a donné notamment au début de son règne, une certaine liberté d’expression à des groupes que son père avait lui-même muselés comme les indépendantistes sahraouis ou les républicains. Ce choix avait à l’époque été salué comme augurant un nouveau Maroc respectueux de la liberté d’expression. Moins brutal qu’Hassan II en matière de répression, le roi ne s’est pas lancé dans une « chasse aux sorcières » contre les milieux islamistes après les attentats de Casablanca, contrairement à la réaction que d’autres États arabes ont pu avoir dans des circonstances similaires.
Autre volet du changement apporté par Mohammed VI : les questions sociales. La lutte contre la pauvreté est un cheval de bataille du roi : se présentant parfois comme « le roi des pauvres », il a pour habitude de visiter les bidonvilles et a annoncé en 2005 un ambitieux plan de grands travaux destiné à réduire la misère. L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) qu’il a lancée recouvre la rénovation du système éducatif national, la réforme du système de santé et l'élargissement de la couverture médicale, l'accès au logement, la réalisation d'équipements sociaux et culturels ainsi que le développement humain.
C’est dans le caractère ostentatoire de l’expression du souci de Mohammed VI pour les plus démunis qu’il faut en partie voir la rupture : quand Hassan II affichait un certain mépris pour le peuple, Mohammed VI n’a de cesse de faire savoir qu’il se sent solidaire du sort des couches défavorisées.
Outre la défense des droits de l’Homme et la lutte contre la pauvreté, pour Mohammed VI, la modernisation du pays passe aussi par celle de l’aménagement du territoire et le roi n’hésite pas à investir dans l’électrification de l’ensemble du pays, l’amélioration des axes de communication et des réseaux de transports en communs notamment le réseau autoroutier, ainsi que dans la construction de toutes pièces du port de Tanger Med.
Des insuffisances qui handicapent encore le Maroc
La nouvelle souplesse du roi et son exigence de modernité ne masquent pas de nombreuses zones d’ombre au bilan de Mohammed VI. La question des libertés fondamentales fait grincer beaucoup de dents car ce qu’on appelle les « lignes rouges », qui constituent les « sujets tabous » comme le Sahara occidental, l’islamisme ou le statut du roi ont d’abord évolué avant de se figer et de restreindre la liberté d’expression en ce qui concerne notamment les revendications républicaines ou autonomistes.
En cette période d’anniversaire de l’accès au trône de Mohammed VI, l’image est troublante : alors que TelQuel, premier magazine marocain, et Le Monde publiaient un sondage sur la popularité du roi, les numéros ont été détruits ou bloqués à l’exportation vers le pays. Ce sondage, conduit par la filiale marocaine du CSA, était pourtant largement favorable au souverain puisque 91% des Marocains y jugeaient positif le bilan des dix premières années de règne et un habitant sur deux y considérait le régime comme démocratique.
« La monarchie ne peut être mise en équation » a tout simplement expliqué le Ministre de la Communication, Khalid Naciri, alors qu’aucune loi n’interdit les sondages.
La gestion des risques terroristes a également mené à des dérapages et des entorses sérieuses à l’État de droit : nombreuses sont les accusations qui dénoncent la transformation du royaume en centre d’interrogatoires décentralisé pour le compte de la CIA.
Plus marquant encore, la plus importante faiblesse du pays - la pauvreté - n’a pas connu de tournant avec l’arrivée de Mohammed VI : plus de 40 % de la population adulte est analphabète au Maroc et le pays reste au 126e rang (sur 177) en indice de développement humain de l’ONU. Par ailleurs, beaucoup jugent que la politique de grands projets du roi n’est pas une réponse de long terme aux questions de pauvreté et de développement.
Le nombre élevé de bidonvilles, célèbres pour leur insalubrité et le faible engagement de l’État pour ces populations malgré le « souci » du monarque pour la question, restent une véritable plaie pour le fonctionnement et l’image du pays. En outre, ce sont de ces bidonvilles que viendraient pour beaucoup les islamistes marocains recrutés par la « filiale » d’Al Qaida au Maghreb (Al Qaida au Maghreb islamique), véritable menace pour la stabilité et le développement du royaume.
Enfin, si des insuffisances dans l’efficacité de l’action du jeune souverain sont indéniables, la gestion même de l’État est par ailleurs également montrée du doigt malgré l’image de modernité dont elle jouit : Transparency International classe le Maroc à la 80e place sur 177 pays en termes de corruption.
L’écart en terme de « gouvernance » entre le règne de Mohammed VI et celui de son père est à nuancer lorsqu’il s’agit de qualifier la place qu’occupe le roi dans le processus décisionnel. Pour les analystes, le Maroc est une « monarchie exécutive », où le pouvoir est concentré entre les mains du souverain et de son entourage restreint, loin de la « démocratie » qu’un Marocain sur deux perçoit dans cette monarchie, comme l’indiquait le sondage TelQuel/ Le Monde.
L’élan pro-européen du souverain, promesse d’un renouveau ?
Sur la scène internationale, le Maroc a considérablement misé sur ses relations avec l’Union européenne. Pionnier méditerranéen du partenariat avec l’Union, candidat à l’adhésion en 1987, le pays est lié par un accord d’association à l’UE dans le cadre du Processus de Barcelone depuis 1996 (mis en œuvre en 2000) et partie prenante de la Politique européenne de Voisinage. L’excellente relation euro- marocaine ne remonte pas au Processus de Barcelone mais à l’intérêt que le Maroc manifeste dès 1963 en demandant l’ouverture de négociations pour un accord commercial. Un accord d'association est signé à Rabat le 31 mars 1969.
Si côté marocain on souligne une proximité géographique, économique et culturelle avec la rive nord et on considère l’UE comme un levier de développement considérable, côté européen, la clarté de l’engagement marocain séduit et le pays est considéré comme clef en matière d’immigration. Une communauté d’intérêts et de projets constitue donc la base de cette coopération euro-marocaine.
Aujourd’hui, de nouvelles perspectives de partenariat entre le royaume et l’UE paraissent évoluer. Le Maroc est le premier pays à s’être vu accorder le « statut avancé » dans sa relation à l’UE en octobre 2008 (la date d’entrée en vigueur n’est pas fixée) par les Ministres des Affaires étrangères des 27. « Plus qu’un voisinage, moins qu’une adhésion » résume ce statut. Concrètement, cela signifie l’organisation de sommets réguliers entre l’UE et le Maroc, la mise en place d’un espace économique commun sur le modèle de l’Espace économique européen et la participation du Maroc à des agences européennes telles qu’Europol et Eurojust ainsi qu’à des opérations de gestion de crise.
Plus largement, le statut avancé signifie une plus grande implication européenne en matière de coopération, à savoir un appui poussé aux réformes politiques de démocratisation, de modernisation du système judiciaire et de l’administration et de décentralisation. Une plus grande coopération sera établie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine ainsi que dans la politique de défense puisque l’UE envisage d’intégrer le Maroc aux réunions de la PESD et du COPS sur les questions concernant la Méditerranée.
Cependant, le plus gros bouleversement sera à attendre dans l’intégration du marché marocain au marché communautaire car cela implique une transposition marocaine des normes européennes et touche les conditions environnementales, de santé publique, de sécurité, etc et constitue un effort législatif considérable.
« Tout sauf les institutions », pour reprendre une formule de Romano Prodi, voilà ce qui attend la relation euro-marocaine et la mise en œuvre des réformes liées au statut avancé ne constituerait ni plus ni moins une refonte du système marocain, une véritable petite révolution.
C’est à Tanger, le 23 octobre 2007, que N. Sarkozy prononçait son discours qualifié d’historique sur son ambition pour la Méditerranée. Symbole fort, ce choix n’était pas un hasard car le Président savait qu’il pouvait compter sur le soutien du Maroc.
Lors du lancement de l’Union pour la Méditerranée (UPM) le 13 juillet 2008, mais aussi dès les premiers discours de N. Sarkozy qui traitaient en 2007 de l’Union méditerranéenne (avec le compromis de Hanovre du 3 mars 2008, l’Union méditerranéenne devint l’UPM), le Maroc a soutenu sans réserves le projet.
Le gouvernement marocain considérait en 2008 que la philosophie de l’UPM donnait tout son sens au Processus de Barcelone en tant qu’initiative évolutive. Union de projets touchant aux questions énergétiques, maritimes, environnementales, au développement des PME et aux transports, l’UPM a été reçue de manière très inégale sur la rive sud mais c’est le Maroc qui s’est dit prêt et enthousiaste à participer aux projets. Considérant sa situation géographique comme stratégique, le pays ne cache pas son intérêt pour la création des fameuses « autoroutes de la mer ».
La bonne santé des relations euro-marocaines ne peut faire oublier le désastre de la relation du Maroc avec l’Algérie. La question du Sahara occidental qui bloque la coopération entre les deux États maghrébins n’a absolument pas évolué, le Maroc revendiquant la région comme marocaine face à l’Algérie qui soutient activement l’auto-détermination sahraouie. La ligne de 1559 kilomètres qui sépare l’Algérie et le Maroc est une frontière fermée depuis 1994 après un attentat commis à Marrakech auquel participaient des Algériens. Or, ce conflit larvé entre les deux pays plombe leur économie puisque les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Algérie se font soit par la France, soit par l’Espagne. D’après la Banque mondiale, le potentiel d’exportation du Maroc vers l’Algérie est d’un milliard de dollar, soit 2% de son PIB.
Or, aujourd’hui, l’Algérie n’est que le 30e partenaire commercial du Maroc. Ce conflit compte pour beaucoup dans l’échec criant de l’Union du Maghreb arabe (UMA) ainsi que dans celui de toute initiative régionale au Maghreb. Cependant, la portée de ce « conflit de voisinage » dépasse le cadre des deux pays. Sans intégration préalable « sud-sud », est-il réaliste de chercher l’intégration « nord- sud » ? « L'Union pour la Méditerranée se fera avec ou sans l'Algérie » estimaient des proches du pouvoir marocain en 2008. Peut être, mais au prix de quelles absurdités quand on sait que les accords d’Agadir visant une zone de libre échange arabe contourne l’Algérie et ne comporte que le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie ? Minimisé par le Maroc, ce conflit constitue un obstacle évident tant pour l’UPM que pour l’UMA et pour l’intégration régionale du Maroc, condition sine qua non à son développement.
Avec un bilan nuancé, le roi n’a fait que donner quelques pistes pour les années à venir. Cependant, en s’engageant sans réserves dans la relation euro-marocaine et euro-méditerranéenne, premier État à accéder au statut avancé, le Maroc donne toutes les raisons de croire en son développement commercial, économique, social et diplomatique prochain. Et il semblerait que ce soit aux côtés de l’Union que le Maroc ait décidé d’ancrer son avenir.

Par Luce Ricard - Nouvelle-europe.eu - le 17 août 2009

IIe Young Mediterranean Leaders Forum

La 2ème édition du Young Mediterranean Leaders Forum (YML) se tiendra du 5 au 7 novembre 2009 à Séville, en Espagne. Elle aura pour thème « Redéfinir l’espace méditerranéen : l’utopie de l’Euro-Maghreb ».
En effet, un an après le lancement de l’Union Pour la Méditerranée, le YML souhaite questionner la pertinence de l’espace méditerranéen tel qu’il est aujourd’hui défini et approfondir « l’utopie » de l’Euro-Maghreb.
Les principaux thèmes abordés en séance plénière seront : L’unification du Maghreb comme préalable à toute construction méditerranéenne La construction de l’Euro-Maghreb politique, économique et des peuples la Turquie comme modèle d’intégration et de développement
Des ateliers thématiques aborderont également des thèmes comme : les énergies renouvelables en Méditerranée les opportunités au sud en matière de santé le rapprochement universitaire en Méditerranée
Le YML Forum réunit chaque année 250 jeunes décideurs méditerranéens de tous horizons professionnels et géographiques, pour les inviter à construire ensemble l’avenir de la zone, sur la base de projets concrets. Ils constituent ainsi un réseau méditerranéen de premier ordre, composé de jeunes leaders de talents, porteurs de projets pour la zone.
Des personnalités telles qu’Hubert Védrine, André Azoulay ou Gilles Képel ont déjà confirmé leur présence au Forum 2009 en tant qu’orateurs.
Info Contact :
Parissa Santi-Weil
Tel : + 33 (0) 1 43 14 31 18
Lieu du Forum 2009
La seconde édition du Forum YML se tiendra à Séville, à l'hôtel Alfonso XIII en plein coeur de la ville andalouse. Tous les ateliers, séances plénières et repas se tiendront dans dans ce même lieu.
Hébergement
Les frais d'hébergement sont à la charge du participant. Pour ceux qui le souhaitent, il est possible de loger à l'hôtel Alfonso XIII, à des tarifs préférentiels qui sont détaillés dans le document ci-dessous. Pour les autres, vous trouverez dans ce même document, une liste d'hôtels à des tarifs variés et négociés, à proximité de l'Alfonso XIII.
Pour toute réservation de chambre, veuillez contacter Mme Araceli Martinez, de l'agence Events&Co à Séville, par email:
yml@eventsandco.net
ou par téléphone: 00 34 618654731.

La Dimension culturelle de l'Union pour la Méditerranée

Des intellectuels arabes, maghrébins et européens ont appelé, samedi soir à Assilah, à dépasser la vision réductrice des pays de la rive nord de la Méditerranée sur leurs voisins du Sud.
Les participants à la clôture du colloque sur «La Dimension culturelle de l'Union pour la Méditerranée (UPM): le Maghreb et l'Europe» (7-8 août), ont indiqué que le projet de l'UPM, comme présenté, il y a deux ans par le président français, Nicolas Sarkozy, est un projet politique qui marque une dimension culturelle.
L'écrivain et analyste politique mauritanien, Abdallahi Ould Bah s'est basé lors de son intervention sur les idées de l'intellectuel français, Paul Ricoeur, qui s'appuie sur la définition des trois axes des identités européennes au sein d'un espace de dialogue méditerranéen.
Il s'agit de la traduction ou l'hospitalité linguistique qui représente une voix importante pour la construction d'une Méditerranée mais également l'échange de mémoire et la voix du pardon au lieu de la tolérance, a-t-il souligné. A propos de l'aspect juridique de l'UPM, Taoufik Bouachba, conseiller juridique dans le domaine international (Tunisie), a indiqué que l'Union est une solution pour le rejet de l'entrée de la Turquie à l'Union européenne, relevant qu'il n'existe pas une culture méditerranéenne mais des multitudes de cultures diversifiées.
Le chercheur tunisien Abdeslam Meddsi a estimé, pour sa part, que l'idée de l'UPM est en gestation difficile, notant que la paix, le développement équitable et la démocratie sont des conditions sine qua non pour la réussite de cette initiative.
La romancière et traductrice littéraire grecque, Persa Koumoutsi, a de son côté estimé que la littérature est l'outil idéal pour la réalisation de la communication entre les cultures, relevant dans ce sens que la traduction est une passerelle entre les peuples puisqu'elle facilite la compréhension et dépasse les barrières linguistiques. Elle a dans ce sens appelé les ministres de la Culture des deux rives à accorder plus d'importance aux traductions.
De son côté, Nourredine Afaya, conseiller à la Haute autorité de la communication audiovisuelle, a estimé que la culture, notamment l'éducation, les médias et différentes formes d'expression, devraient être érigés en service public. Le romancier, écrivain et essayiste turc, Nedim Gürsel, a passé en revue quelques positions de la France qui rejette l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne relevant qu'il n'y a pas d'arguments solides pour ce rejet emprunt de contradictions.
La Franco-libanaise Arwad Esber, directrice de la Maison des cultures du monde à Paris, a indiqué que son prénom est en lui-même un mélange méditerranéen avec un prénom tiré du nom d'une île méditerranéenne et phénicienne et un nom grecque arabisé. Elle a souligné que l'action culturelle sur la rive orientale de la Méditerranée est fortement inspirée du modèle européen ajoutant que les artistes sont extrêmement séduits par l'Occident.
Pour elle, la culture ne devrait pas être un facteur déclencheur de réflexion. Ce colloque, animé par le ministre de la Culture, est organisé par la Fondation du Forum d'Assilah en collaboration avec la Maison des cultures du monde dans le cadre de la 24e session de l'université d'été Al Moâtamid Ibn Abbad et du 31e Moussem culturel international d'Assilah.
Par Fadwa El Ghazi (MAP) - Lematin.ma - le 10 août 2009

MENA 100 - concours de plans d'affaires

MENA 100, concours de plans d'affaires: soumission jusqu'au 30 septembre 2009 -
Source : MENA 100Pays de destination(s) : Algérie, Autorité Palestinienne, Egypte, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Syrie, Tunisie, Turquie
Secteur(s) concerné(s) : Autre ou non spécifié
Le programme OCDE-MENA (Enterprise Financing Network©) lance l’initiative MENA 100 avec Ia Banque Islamique de Développement et le MENA Center for Investment du Bahreïn.
Le principal objectif de la compétition de Business Plan
MENA 100 est d'encourager les entrepreneurs existants ou en herbe à se lancer dans l'aventure de la création d'entreprise.
L’idée est de mettre en relation les 100 meilleurs d'entre eux dans la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord avec des sources potentielles de financement en vue de permettre des réalisations concrètes.
La date limite de soumission des plan d'affaires a été fixée 30 septembre 2009.
Site Internet :
mena100.org

Tahar Benjelloun : Il faut un projet civilisationnel pour changer le regard de l'Occident sur le Sud de la Méditerranée

L'écrivain marocain, Tahar Benjelloun, a plaidé pour un projet civilisationnel afin de véhiculer à l'Occident les véritables valeurs de dialogue et d'ouverture qui prévalent au Sud de la méditerranée, loin des clichés et autres images stéréotypées.
S'exprimant à l'ouverture du colloque "Dimension culturelle de l'Union pour la Méditerranée: le Maghreb et l'Europe", le Prix Goncourt 1987 et membre de l'Académie Goncourt, a relevé que les Européens, notamment le milieu politique et les médias, méconnaissent les réelles potentialités dont regorge le Sud de la méditerranée, soulignant qu'il est primordial de changer la vision que "nous portons sur nous-mêmes", afin de faire aboutir le dialogue entre les deux rives.
"Nous avons besoin d'une autocritique, et pas forcément une auto-flagellation", a-t-il ajouté, estimant que "le regard que les Européens posent sur nous, pays du Maghreb, reste mitigé, parfois biaisé, rarement serein ou positif".
"Nous devons faire le pari de la culture", a relevé M. Benjelloun, notant que les blessures de l'histoire sont toujours présentes entre les deux rives de la Méditerranée.
"Nous ne pouvons pas nous présenter forts et unis à l'autre rive alors que l'on n'a pas réussi à créer des échanges culturels fructueux entre les pays du Maghreb", a-t-il fait remarquer.
Pour sa part, M. Abdellah Saâf, directeur du centre des Etudes et des Recherches en Sciences Sociales, et ancien ministre de l'Education Nationale et de l'Enseignement Supérieur, a souligné que les projets culturels se font rares dans le domaine de l'Union Pour la Méditerranée (UPM), relevant que les nouvelles particularités du système euro-méditerranéen sont les questions politiques, culturelles et sécuritaires.
Lors de ce colloque initié dans le cadre de la 24ème session de l'université d'été Al Moatamid Ibn Abbad, le secrétaire général de la Fondation du Forum d'Assilah, M. Mohamed Benaïssa, a fait remarquer que le rythme des travaux de l'UPM est encore lent à cause de la conjoncture actuelle.
Le moment d'évaluation est encore loin, a-t-il estimé, notant que le projet de l'UPM n'est que dans la phase de mise en place de ses structures.
La dimension culturelle est marquée par la complexité dans ce projet méditerranéen, a ajouté M. Benaïssa, indiquant qu'il faudra du temps avant de parler d'espace méditerranéen avec ses particularités et diversités ou de mettre en place un projet de coopération en faveur de tous les partenaires.
Quant au ministre de la culture, M. Bensalem Himmich, il a indiqué à cette occasion que la culture au Maroc reflète nos attentes et aspirations, formant le voeu que le Royaume soit "un phare, une locomotive et un exemple pour le reste des pays du Maghreb".
Il s'est dit confiant que l'Union du Maghreb réussira dans l'avenir à l'instar de l'Union européenne puisque les deux institutions ont les mêmes objectifs et visions.
Ce colloque, organisé les 7 et 8 août, en collaboration avec la Maison des Cultures du Monde, est consacré notamment au rôle de l'intelligentsia et des créateurs dans l'espace méditerranéen.
Le débat est axé sur trois thèmes : "La culture méditerranéenne : quelles particularités?", "Comment comprendre sur chacune des deux rives la problématique de la diversité culturelle ?" et "Quel rôle culturel peut jouer l'Union pour la Méditerranée dans le rapprochement entre l'Europe et le Maghreb?".
MAP ES Fadwa El Ghazi - biladi.ma - le 8 août 2009

Aerospace Meetings Tunisie 2009 - 28 Septembre 2009

Dans le but d'informer les entreprises françaises et étrangères, le salon "Aerospace Meetings Tunisie 2009", sera organisé les 28-30 Septembre 2009 à Tunis.
La réunion aura pour objectif de promouvoir le potentiel du marché aéronautique de la Tunisie, ainsi que la mise en place d'un réseau de partenariats et de joint-ventures. Des conférences et ateliers sont programmés en plus de rencontres avec des entreprises déjà établies en Tunisie.
Aerospace Meetings Tunisie est organisé en étroite collaboration avec le G.I.T.A.S. (Groupement des Industries Tunisiennes Aéronautiques et Spatiales), l'Agence de promotion de l'investissement extérieur APIE-FIPA Tunisie ainsi que la CTFCI (Chambre Tuniso-Française de Commerce et d’Industrie) dans le but d'accompagner les sociétés ayant un fort intérêt pour les capacités aéronautiques tunisiennes.L'objectif est de développer une "Learning Expedition" en Tunisie. Afin d’atteindre cet objectif, des rendez-vous d’affaires seront organisés entre industriels intéressés par le marché tunisien.
Le programme attendu est le suivant :
- Identification de sites industriels avant la mission
- Rendez-vous avec des groupements de sociétés locales dans l’aéronautique- Conférences et ateliers
- Rendez-vous avec des primes ayant des activités en Tunisie.
Contact info :
Fanny ALEXANDRE
Tél : +33 (0)1 41 86 41 67

Union pour la Méditerranée - Lancement d’une initiative pilote en matière de formation avec de jeunes promoteurs marocains

Un accord de partenariat pour l’organisation en France de stages de formation au profit de près de 6.000 porteurs marocains de projets a été signé récemment à Paris.
Cet accord a été conclu entre l’Association méditerranée initiatives (AMI), présidée par Driss ElFane, et le Club parisien nouveau siècle (CNS), que préside Bernard Reygrobellet.

Placé sous le thème « l’Union pour la Méditerranée, stagiaires du co-développement », le projet prévoit des stages de formation se déroulant dans le cadre d’un séjour temporaire en France dans des PMI à vocation exportatrice. A terme, ce projet a pour vocation de favoriser un développement économique et social durable, gagnant-gagnant et mutuellement bénéfique pour les PMI du Sud et du Nord, indique l’agence Map.
La formation, d’une durée de 6 à 15 mois, est ouverte aux jeunes marocains (25-35 ans) disposant d’une première expérience d’entreprise et motivés par un projet moyen d’investissement (10 à 15 employés), directement utile au pays d’origine.
Aux termes de cet accord, le CNS, concepteur et initiateur du projet, s’engage à assurer des fonctions d’expertise et de conseil et à assister sur le plan relationnel l’association AMI dans la phase d’expérimentation du projet qui se déroulera entre le Maroc et la France et dont le lancement est prévu pour novembre prochain.
L’AMI, rappelle la Map, se chargera de la mise en œuvre de la phase d’expérimentation, comme elle s’occupera de la préparation et du suivi des stages de formation, lesquels doivent être adaptés aux objectifs planifiés de développement durable du pays d’origine. Selon M. ElFane, parmi les partenaires institutionnels de l’AMI au Maroc figurent l’Office de la Formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), la Fédération des chambres du Commerce, de l’Industrie et des services, le programme Moukawalati, ainsi que le Centre des jeunes dirigeants (CJD), avec lequel l’AMI a conclu, début juillet à Skhirat, une convention de partenariat.
Cette convention porte sur l’identification d’une quinzaine de porteurs de projets devant participer à la phase d’expérimentation (6 mois) et leur suivi après leur retour au Maroc.
Le concept de cette formation, a affirmé M. ElFane, répond au besoin de transfert des compétences acquises par les jeunes marocains eux-mêmes et adaptables par eux et pour eux et leurs familles au sens large.
Les initiateurs du projet entendent roder la formule de cette formation, dans un premier temps, en France, en relation avec le Maroc, au vu du statut avancé dont il bénéficie auprès de l’Union européenne, avant de la généraliser aux pays du Maghreb et puis à d’autres combinaisons de pays.
Par Actumaroc.com - le 6 août 2009

Union pour la Méditerranée: Le Maroc et de l’Espagne veulent du concret !

Le Maroc et l’Espagne sont déterminés à oeuvrer afin de concrétiser le projet de l’Union pour la Méditerranée (UpM) et à travailler ensemble afin d’en finaliser les différentes composantes, a déclaré à Tanger Taib Fassi Fihri, ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc.
“Nous avons évoqué l’évolution de la situation en Méditerranée et exprimé d’une manière conjointe notre attachement à ce grand projet prometteur de l’Union pour la Méditerranée (UpM), a déclaré M. Fassi Fihri.
Le ministre a également souligné la détermination des deux pays à veiller, dans les mois à venir, “à finaliser l’ensemble des composantes du secrétariat général de cette union, notamment son mandat et ses membres, pour que nous puissions travailler autour de projets concrets”.
“Nous sommes heureux que le siège de l’Union pour la Méditerranée (UpM) soit installé à Barcelone, compte tenu du rayonnement méditerranéen de l’Espagne et de cette ville en particulier”, a ajouté M. Fassi Fihri. Les deux parties ont évoqué l’évolution des relations bilatérales.
“L’Espagne et le Maroc planchent sur les questions d’ordre politique, économique, commercial, culturel et sur le dossier de la migration”, a indiqué le ministre Fassi Fihri. Concernant le conflit du Proche-Orient, le ministre Fassi Fihri, a affirmé que le Maroc “partage les mêmes soucis de Madrid à cet égard et souhaite que les négociations puissent reprendre dans les meilleurs délais pour parvenir à la concrétisation de la vision de deux Etats”.
Le ministre marcoain des affaires étrangères a indiqué à homologue espagnol Miguel Angel Moratinos les derniers développements de la question du Sahara et des efforts menés dans le cadre des Nations Unies pour le règlement de ce différend régional.
Par Europeorient.wordpress.com - le 1 août 2009

La sécurité et le développement en Méditerranée vus par des chercheurs

Les membres du Réseau euroméditerranéen d’universitaires (REMU), venus d’une quinzaine d’universités des rives nord et sud de la Méditerranée, tiennent leur université d’été depuis lundi à la faculté des sciences juridiques de Casablanca, au Maroc, sous le thème « La paix en Méditerranée, à quelles conditions ? »
Cette manifestation, dont les travaux se poursuivront jusqu’à dimanche prochain et à laquelle participent, du côté algérien, la faculté des sciences juridiques de l’université de Tizi Ouzou et celle des sciences économiques de l’université de Béjaïa, se présente, de prime abord, comme une opportunité pour les universitaires de la région euroméditerranéenne d’ouvrir un débat sur des questions cruciales et délicates ayant toujours été à l’origine du blocage des initiatives visant la création d’un espace régional commun dans divers domaines (politique, économique et culturel). La première question sensible à être soulevée à cette occasion est celle liée au conflit israélo-palestinien lors d’une conférence qu’a donnée hier Shlomo Sand, historien israélien, professeur à l’université de Tel Aviv sur le thème « Fabriquer des nations ou comment le peuple juif fut inventé ». Reconnaissant que sa thèse lui a valu des inimitiés en Israël et se déclarant antisioniste, l’historien a critiqué ouvertement la politique menée par l’Etat israélien en estimant qu’« il est insensé de croire en la création d’un Etat juif et démocratique en même temps ».
Pour lui, Israël, qui « ne peut pas être la patrie de tous les juifs du monde », doit d’abord assumer sa responsabilité concernant la tragédie qui perdure depuis des décennies. Le discours de Netanyahou qui prône la fondation d’un Etat juif est battu en brèche par cet historien proche de la gauche israélienne antisioniste car, estime-t-il, « en imposant la dimension juive à Israël, cela induira l’exclusion de 1,4 million d’Arabes israéliens ». En revanche, tout en dénigrant l’Etat juif qui est, pour lui, « une pure fabrication des Nations unies », Shlomo Sand réfute également l’idée de retour des réfugiés palestiniens qu’exigent avec ferveur les pays arabes. « Ce n’est pas facile de garantir le retour en Palestine à six millions de réfugiés », dira-t-il devant des dizaines d’étudiants et de professeurs venus d’Europe, du Maghreb, du Liban et de Palestine, tout en regrettant la « position des leaders arabes qui revendiquent le retour de ces réfugiés alors qu’ils les ont abandonnés avec toutes leurs souffrances dans des camps de réfugiés pendant 72 ans ». Les autres questions qui seront débattues pendant cette université d’été toucheront, entre autres, aux problématiques du développement durable, de la sécurité alimentaire, des médias dans l’espace euroméditerranéen et aussi du devenir de la région avec l’avènement de l’Union pour la Méditerranée.
En tout cas, l’initiative de créer le Réseau euroméditerranéen d’universitaires, sous forme d’une association libre, a été inspirée du fait que « dans le vaste et complexe processus politique actuel, la question des relations entre l’Europe et les Etats du sud de la Méditerranée s’avère d’une importance stratégique et décisive, comme l’a montré la création de l’Union pour la Méditerranée qui va tenter de relancer le processus de Barcelone ». Mais si ce processus « a donné beaucoup de résultats intéressants, il n’a certainement pas produit ce qu’on pouvait en attendre pour rapprocher les peuples des différents pays du bassin méditerranéen et faire de ce vaste ensemble un espace de paix, de sécurité et de prospérité. Donc, il importe de lui insuffler une nouvelle dynamique », estiment les initiateurs du REMU, dont le renommé professeur d’université Jean-Paul Chagnollaud est président.
Par Mohamed Naïli - Elwatan.com