Forum Méditerranéen « FORUMED »

Plus fort, plus haut, plus vite. Cette devise des Jeux olympiques chère à Pierre de Coubertin a été aussi celle de l'Assessorat au Développement Economique de la Région italienne des Abruzzes qui a organisé le Forum Méditerranéen « FORUMED », à l’occasion des Jeux Méditerranéens de Pescara.
Pour ainsi dire, l’opportunité a été offerte aux entrepreneurs du bassin méditerranéen d’entrer en jeu et d’être de la partie pour faire de cet espace commun qu’est Mare Nostrum un lieu de croissance et un levier de partenariat entre les entreprises du secteur privé, les mécanismes institutionnels ayant apporté la démonstration irrécusable que leur apport n’est que peu de choses au regard du potentiel qui est celui des opérateurs économiques en termes de création de valeur et de promotion des échanges commerciaux ainsi que convergence économique.
Forumed dont c’était la première édition, qui sera suivie d’autres tous les deux ans, s’affiche dès lors comme le rendez-vous à la faveur duquel il sera possible pour les entreprises du pourtour méditerranéen de faire des affaires , loin des contingences politiques et à l’aune de partenariats dont on espère qu’ils seront aussi mutuellement avantageux que participant de l’ambition commune d’avancer ensemble sur la voie de la coopération et de la coprospérité.
On doit à la vérité de dire que les organisateurs ont tout fait pour que cette rencontre tienne toutes ses promesses en réunissant les entrepreneurs de la rive Nord avec ceux de la rive pour souligner, entre autres, la nécessité , devenue impérieuse, de venir à bout de la fracture séparant les uns des autres et, fait plus important encore, pour démonter que la possibilité existe d’établir et de développer des synergies qui soutiennent de nouvelles dynamiques économiques et commerciales.
Les hommes d’affaires tunisiens qui ont pris part à cette rencontre ainsi que les représentants des organismes de soutien, notamment l’API et l’APIA ont pu mesurer combien il sera important de s’impliquer dans des dynamiques de partenariat associant les entreprises méditerranéennes, elles-mêmes fort désireuses de voir leurs intérêts se fédérer pour donner naissance à un espace où se conjugueraient en parfaite symbiose les dispositifs de production, d’investissement et d’innovation, ne serait-ce que pour faire face aux concurrents venus d’ailleurs, notamment ceux d’Asie et plus spécialement encore de Chine.

Les hommes d’affaires réussiront-ils à propulser à des paliers supérieurs l’’espace économique euro-méditerranéen qui est relativement peu intégré sur le plan commercial. En 2006 les échanges commerciaux entre les deux régions ont seulement représenté 2,4% des échanges mondiaux. De la même façon, le Sud de la Méditerranée n’a représenté que 3,3% des échanges commerciaux totaux de l’Union Européenne.
En revanche, les pays du Sud de la Méditerranée sont clairement arrimés à l’Union Européenne, comptant en moyenne pour près de la moitié de leurs échanges totaux (et près des deux tiers pour la Tunisie et le Maroc). Cette polarisation s’accompagne d’une forte concentration de leurs exportations de biens sur quelques secteurs d’activité (notamment hydrocarbures, textile et agro-alimentaire).
En dehors de ces secteurs d’activité, plus ou moins internationalisés, le tissu productif sud-méditerranéen est insuffisamment inséré dans les réseaux régionaux/globaux de la production. La faiblesse des flux d’IDE à destination des pays du Sud de la Méditerranée observée ces dernières années indique des défaillances de l’intégration régionale des systèmes productifs et des marchés financiers
Si la libéralisation commerciale bilatérale - entre l’Union Européenne et chaque pays du Sud de la Méditerranée - est engagée, l’intégration commerciale Sud-Sud est extrêmement faible. La part du commerce intra-régional n’excède pas 8% en moyenne (la Syrie, la Jordanie et le Liban enregistrent des échanges régionaux à peine plus élevés, entre 10 et 15%).
Néanmoins, plus récemment, la démultiplication d’espaces de libre-échange à une échelle régionale (Accords d’Agadir signés par le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie) ou bilatérale (notamment entre la Turquie et d’autres pays sud méditerranéens) traduit une volonté de dynamiser les échanges intra-régionaux.
Néanmoins, la diversification relative des sources d’IDE ne s’accompagne pas d’une diversification suffisante des secteurs d’activité. Les flux d’investissement restent globalement concentrés dans les activités à rentabilité immédiate, constitutives d’actifs tangibles, voire dans certains cas spéculatives.
Dans la période 2003-2006, près des trois-quarts des flux d’IDE ont été absorbés par 5 secteurs d’activité : l’énergie, les télécommunications, le secteur bancaire, le tourisme et l’immobilier. Ceci confirme l’importance des projets à caractère financier ou rentier.
Pourtant, ces dernières années ont été marquées par une croissance significative des flux d’IDE. On observe clairement une élévation du niveau moyen des flux, qui s’est nettement accélérée en 2006. Ainsi, l’ensemble des pays avait reçu en moyenne plus de 7 milliards de dollars par an d’IDE entre 1997 et 2000, plus de 14 milliards entre 2001 et 2005 et près de 50 milliards pour la seule année 2006.
Mais, la crise économique internationale ayant surgi contre toute attente, il est encore tôt de dresser l’état des lieux de l’investissement dans la région.Il reste que la balle est désormais majoritairement dans le camp des entrepreneurs. Il leur incombe de créer cette dynamique tant escomptée et à laquelle sont associés maints organismes de facilitation du commerce et de l’investissement, comme c’est manifestement le cas de l’Institut italien du commerce extérieur qui est en train de développer des efforts qui entre autres, ont permis à l’Italie de se propulser au premier rang des partenaires économiques de la Tunisie.
Par Africanmanager.com - le 6 juillet 2009

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