Méditerranée - Possibilité d'un sommet des chefs d'Etat en 2010

Les ministres des Affaires étrangères des pays de la Méditerranée occidentale, réunis mardi à Cordoue (sud de l'Espagne) dans le cadre Dialogue 5+5, ont «convenu d'explorer la possibilité de convoquer un sommet des chefs d'Etat» des pays de la région en 2010, a annoncé le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos.
Dans une conférence de presse conjointe avec son homologue marocain, , M. Moratinos a indiqué que les pays participant à ce dialogue (Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie et Libye pour le Sud, Espagne, Portugal, France, Italie et Malte pour le Nord) ont également décidé de convoquer la 8e réunion des ministres des Affaires étrangères en Tunisie.
Lors des travaux de leur 7e réunion, tenue lundi et mardi à Cordoue, les ministres des Affaires étrangères de la région ont examiné plusieurs questions d'intérêt commun, comme la crise économique internationale, l'Union pour la Méditerranée (UpM), la question migratoire, la situation au Proche-Orient et en Mauritanie et les perspectives d'intégration régionale. Ils ont aussi décidé d'élargir le champ de leurs concertations aux questions de l'éducation et du développement durable avec une attention particulière aux énergies renouvelables et à la protection de l'environnement.
Les ministres ont réitéré leur appui à l'UpM en tant qu'initiative «fondée sur les acquis du processus de Barcelone, les principes d'appropriation commune, de coopération et de complémentarité» avec les cadres de coopération régionale existants. Ils ont exprimé leur «volonté de contribuer aux efforts déployés afin de surmonter les obstacles et les défis que devrait relever l'UpM», soulignant l'importance d'avancer «dès à présent dans la définition des institutions, des projets et de leur financement et des mécanismes d'action».
Concernant le conflit israélo-arabe, les ministres soulignent «l'urgence de mettre en application sans délai la solution à deux Etats, Israël et un Etat palestinien viable et souverain, coexistant dans la paix et la sécurité» et lancent un appel pour «la relance substantielle et crédible des négociations pour parvenir à une paix globale, juste et durable sur la base des accords existants».
Avant le début de cette réunion, M. Fassi-Fihri a affirmé que «les pays européens ont une grande responsabilité» pour éviter la répétition de l'agression israélienne contre Gaza, a-t-il dit, soulignant que l'Union européenne «peut faire pression» sur Israël pour l'amener à respecter la légalité internationale.
Concernant la question migratoire, les ministres ont relevé l'importance d'un «effort de cohérence et de complémentarité entre le Dialogue 5+5 et tous les autres forums régionaux et internationaux notamment des travaux développés suite à la première conférence ministérielle Euro-Africaine sur la Migration et le développement qui a eu lieu à Rabat les 10 et 11 juillet 2006» et les autres rencontres qui ont lieu par la suite à Tripoli (2007), Lisbonne (2007) et Paris (2008).
Les participants à cette conférence ont réitéré leur attachement au raffermissement du dialogue et de la concertation en Méditerranée occidentale, exprimant leur souhait que «les réunions sectorielles puissent continuer à se tenir régulièrement, compte tenu de l'importance des questions économiques, de sécurité, de lutte contre la criminalité, le terrorisme et le trafic de drogue, et de l'éducation».
Dans le cadre de l'élargissement de ce champ de dialogue et de concertation, la France et la Tunisie proposent d'organiser durant le second semestre 2009, en France, une conférence des ministres de l'Éducation, alors que l'Algérie se propose d'accueillir une conférence des ministres de l'environnement.
Pour ce qui est des perspectives de coopération et d'intégration régionale, les ministres ont plaidé pour le «maintien et le renforcement de l'élan qui donna lieu à la création de l'Union du Maghreb Arabe et aux initiatives de coopération euro-méditerranéenne».Ils estiment que le Dialogue 5+5 contribue à l'intégration entre les deux rives de la Méditerranée occidentale et au sein des pays de l'UMA.

Coopération exceptionnelle
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, s'est félicité mardi de la «coopération exceptionnelle» existant entre le Maroc et l'Espagne en matière de lutte contre l'immigration illégale et de gestion des flux migratoires légaux. «Le travail accompli dans le cadre de la coopération (en matière d'immigration) entre le Maroc et l'Espagne est exceptionnel», a affirmé M. Moratinos lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue marocain, Taieb Fassi-Fihri, au terme de la 7e réunion des ministres des Affaires étrangères de la Méditerranée Occidentale, tenue lundi et mardi à Cordoue, dans le Sud de l'Espagne.
Le chef de la diplomatie espagnole a relevé l'importance de la coopération entre les pays des rives nord et sud de la Méditerranée en matière de gestion des flux migratoires, étant donné que ces deux blocs régionaux sont des pays de transit et d'accueil de migrants clandestins. Il a, dans ce sens, relevé l'importance d'inscrire cette coopération dans l'esprit de la première conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement qui s'est tenue les 10 et 11 juillet 2006 à Rabat.
Abondant dans le même sens, M. Fassi Fihri a préconisé une approche globale du phénomène migratoire, se basant sur une action tri-directionnelle: la lutte contre l'immigration clandestine, l'encouragement et la gestion des flux migratoires légaux et l'aide au développement dans les pays émetteurs et de transit des immigrés.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a relevé que les pays maghrébins se sont transformés de pays d'émigration en pays de transit puis en pays d'accueil des immigrés de l'Afrique subsaharienne.
Par Lematin.ma - le 22 avril 2009

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