Transports: recherche de fonds pour un réseau multimodal en Méditerranée

La recherche de fonds pour un futur réseau de transport multimodal pour la Méditerranée occidentale a été au centre d'une réunion des ministres de Transports européens et maghrébins lundi à Tunis, a constaté l'AFP.
La 5ème réunion du Groupe travail des ministres de Transports de Méditerranée Occidentale (GTMO), un forum dit "5+5", a rassemblé les représentants de cinq Etats du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) et de cinq pays de l'Europe du sud (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal) avec le vice-président de la Commission européenne pour le Transport Antonio Tajani.
Le groupe a fait le point des "projets prioritaires" de coopération avec l'Union Européenne (UE), notamment la modernisation de l'axe ferroviaire transmaghrébin entre Tunis, Alger et Casablanca, l'amélioration des services et l'étude de faisabilité d'un TGV maghrébin devant relier Tripoli (Libye) à Casablanca (Maroc), via Tunis (Tunisie) et Alger (Algérie).
La recherche de fonds concerne aussi les "maillons transfrontaliers" manquant à la connexion de l'axe autoroutier à travers les pays du Maghreb.
La fermeture de la frontière entre l'Algérie et le Maroc n'a pas été évoquée durant la réunion, suivie par le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe Habib Ben Yahia.
Le ministre marocain, Karim Ghallab, a minimisé ce fait, préférant parler de "réalisations concrètes" de part et d'autre en attendant la réouverture.
Le président sortant du GTMO et ministre tunisien des Transports Abderrahim Zouari a indiqué que les projets identifiés dans le cadre du groupe étaient arrivés à l'étape de leur concrétisation, demandant des crédits souples et des taux préférentiels.
"Le financement est un élément déterminant", a-t-il lancé, déplorant l'insuffisance de fonds en provenance de l'UE. "Le volume de cette assistance varie de 1 à 40 entre les pays candidats à l'adhésion à l'UE et les pays de voisinage", a-t-il affirmé.
Le ministre algérien Amar Tou a exprimé la crainte de voir la crise financière freiner le développement de l'infrastructure routière et ferroviaire programmé jusqu'en 2013.
Les participants ont souhaité une implication accrue de la Commission européenne pour la construction d'un réseau trans-méditerranéen similaire à celui de l'Europe.
Antonio Tajini a indiqué que les projets retenus par le GTMO seront présentés au forum euro-méditerranéen de décembre prochain à Bruxelles, insistant, par ailleurs, sur la participation du secteur privé dans la mobilisation de fonds.
Créé en 1995 dans le cadre du processus de Barcelone, le GTMO est un forum régional de coopération, dont la présidence a été confiée à l'Italie jusqu'en 2010.
AFP - Romandie News - le 17 novembre 2008

Les ministres des Transports des pays de la Méditerranée occidentale en conclave à Tunis
La ”5e réunion des ministres des Transports des pays de la Méditerranée occidentale”(GTMO 5+5), s’est ouverte, lundi à Gammarth.
Présidée par la Tunisie (2007-2009), la réunion a porté sur les moyens de financer et de concrétiser plusieurs projets de transport prioritaires et d’infrastructure, dans la perspective de la mise en place d’un réseau de transport multimodal pour la Méditerranée occidentale.
Les projets prioritaires de coopération entre le groupe GTMO 5+5 et l’Union Européenne (UE), concernent la modernisation et l’interopérabilité de l’axe ferroviaire trans-maghrébin reliant Tunis-Alger-Casablanca et l’amélioration de ses services, la réalisation d’une étude de faisabilité du train maghrébin à grande vitesse dénommé TGVM, reliant Tripoli à Casablanca, via Tunis et Alger, ainsi que l’examen de la possibilité pour l’UE de financer des maillons transfrontaliers dans la réalisation de l’autoroute de l’Union maghrébine.
Il s’agit, également de l’émergence des autoroutes de la mer en Méditerranée Occidentale. La Tunisie a, à cet effet, présenté sa candidature à l’UE sur les axes Radès-Marseille/Radès-Gènes.
Ouvrant la réunion, M. Abderrahim Zouari, ministre du Transport, a souligné l’évolution des relations euro-méditerranéennes d’une approche axée sur les accords de partenariat à la politique de voisinage, appelée à progresser vers un “statut avancé” pour les pays sud-méditerranéens, ce qui reflète une volonté partagée de réaliser des objectifs communs de développement, de stabilité et de paix.
Il a mis en exergue le rôle de l’infrastructure de base dans la réalisation de l’intégration économique et l’impulsion du développement, faisant remarquer que le financement est un élement déterminant dans la concrétisation des objectifs en la matière.
Malgré les efforts déployés par les institutions de financement internationales et la commission européenne pour la mobilisation de ressources financières supplémentaires et la mise en place de nouveaux mécanismes de financement pour les projets d’infrastructure, tels que la FEMIP (facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat), la facilité d’investissement voisinage (FIV), outre les facilités d’investissement dans les projets propres à vocation écologique, la problématique du financement reste posée, notamment pour les crédits concessionnels a commenté le ministre.
M. Zouari a fait observer que les différences au niveau du volumes d’aides octroyées par l’Union Européenne (UE) par habitant, varie de 1 à 40 entre les pays candidats à l’adhésion à l’union et les pays de voisinage.
Les derniers bouleversements sur les marchés financiers ont démontré, a t-il relevé, la fragilité de l’économie financière, ce qui constitue une occasion de développer davantage l’économie réelle, par le renforcement des financements destinés aux projets d’infrastructures de base.
La Tunisie qui a été la première à signer un accord d’association avec l’UE, a t-il encore rappelé, a entrepris de renforcer l’action maghrébine sous l’impulsion du président Zine El Abidine Ben Ali et des autres dirigeants maghrébins, par l’élaboration de projets mixtes dont notamment la modernisation du train maghrébin, la réalisation de l’autoroute de l’union maghrébine et l’étude de faisabilité du TGVM.
Le ministre a rappelé la signature du protocole pour la coopération dans le domaine des transports en Méditerranée occidentale du GTMO 5+5, établi à Tunis en mars 2007, qui a constitué une base de travail pour le groupe.
Cette coopération s’est ensuite renforcée en Avril 2008, a-t-il précisé, par la signature d’un mémorandum d’entente entre le GTMO et l’union pour le maghreb arabe (UMA).
Il a fait, également, référence au PART (plan action régional du transport) pour la période 2007-2013, fruit des recommandations de la réunion de Marrakech des ministres des transports méditerranéens (Décembre 2005) visant le développement du transport dans la région sud-méditerranéenne par le renforcement du transport multimodal et de la logistique.
Le sommet de la constitution de l’Union pour la Méditerranée, tenu à Paris en juillet 2008, a donné au secteur du transport, une portée stratégique en axant sur les autoroutes de la mer, la lutte contre la pollution marine et l’initiative euro-méditerranéenne de promotion des affaires, a conclu le ministre.
La réunion du GTMO 5+5 va englober l’ensemble des domaines et projets de coopération avec l’UE, en matière de transport, notamment les autoroutes de la mer en Méditerranée, la création d’un institut de formation aux métiers de la mer, la dépollution de la mer Méditerranée, la mise en place d’un système intégré de contrôle du trafic maritime, de surveillance des activités en mer et d’assistance en cas de détresse ou d’accident maritime.
Cette coopération intéressera, encore, la mise en place d’un système intégré d’échanges de données informatisées relatives au transport maritime des marchandises (EDI), outre l’identification et la mise en oeuvre d’un système d’indicateurs de mesure de la qualité de services dans les aéroports méditerranéens.
M. Antonio Tajani, vice-président de la commission européenne, chargé des transports a indiqué que les objectifs escomptés sont la création d’un réseau multimodal trans-méditerranéen de transport et l’établissement dans le cadre de la coopération euro-méditerranéenne, de plans d’action régionaux en matière de transport et d’infrastructure, outre l’oeuvre commune devant être entreprise pour l’harmonisation des textes réglementaires.
Ces projets seront proposés au forum euro-mediterranen qui se tiendra à Bruxelles au mois de décembre.
Le vice-président de la commission européenne (CE) a relevé l’importance de se pencher ensemble sur la liste des projets d’infrastructure prioritaires à réaliser en commun, indiquant avoir engagé des discussions avec les institutions de financement internationales et la banque européenne d’investissement pour le financement de ces projets. Il a affirmé l’engagement de l’Europe à apporter l’aide nécessaire à la création d’un réseau trans-africain des transports, qui débutera par le réseau sud-méditerranéen. M. Habib Ben Yahia, Secrétaire Général de l’UMA, a souligné, de son côté l’importance d’approfondir la reflexion commune pour la mise en place d’un réseau trans-méditerranéen, relevant la volonté politique de tous les pays de mettre ce domaine vital au service du développement.
Il a mis l’accent sur l’importance de rechercher les financements nécessaires pour la concrétisation des projets maghrébins en matière de transport et notamment le train trans-maghrébin dont les lignes seront doublées et électrifiées pour porter sa vitesse à 160 KM/h. M. Serge Degallaix, ambassadeur de France à Tunis, a rappelé lors de cette réunion, que la croissance européenne s’est faite sur la base du développement de l’infrastructure, estimant que ce processus devrait être transposé au réseau méditerranéen avec la participation des pays concernés.
Il a indiqué que le sommet de Paris a mis en place les axes de travail devant faire l’objet de projets précis dans le cadre d’une approche de transport multimodal et en promouvant, essentiellement, la liaison ferroviaire trans-maghrebine.
M. Diederick Zambon, représentant de la Banque européenne d’investissement (BEI) a souligné l’importance d’encourager la participation du secteur privé au financement et à la réalisation de projets d’infrastructure et de transport euro-méditerranéens.
Les ministres des rives nord et sud de la Méditerranée ont à leur tour, discuté lors de cette réunion des projets menés au sein de leurs pays pour développer le secteur du transport ainsi que des efforts devant être déployés pour assoir un réseau trans-méditererranen de transport.
Il y a lieu de rappeler que des études techniques ont été déjà réalisées à cette fin, telles que “L’élaboration de la principale base de données et d’informations existant sur les transports en Méditerranée occidentale”, l’étude “Inframed” sur les besoins en infrastructures de transport en Méditerranée occidentale et le projet “Reg-Med” qui consiste à analyser et définir les priorités relatives à la facilitation du transport international de marchandises en Méditerranée occidentale.
Le secrétariat du GTMO 5+5 est le centre d’études des transports en Méditerranée Occidentale, dont le siège est à Barcelone.
Infotunisie.com - le 17 novembre 2008

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