Investissement étranger : la rive sud de la Méditerranée relativement épargnée par la crise

Marseille, 5 novembre 2008. Selon l'observatoire MIPO, maintenu par ANIMA dans le cadre du programme Invest in Med, les pays de la rive sud de la Méditerranée maintiennent leur attractivité en 2008, dans un environnement régional et global marqué par l’instabilité et l’incertitude : brutal retournement de cycle dans l’immobilier, turbulences sur les marchés de l’énergie et des matières premières, difficultés d’accès au financement (assèchement des liquidités sur les marchés internationaux, prudence des investisseurs institutionnels).
Les données provisoires montrent que les pays Med (du Maroc à la Turquie), ont attiré sur les 3 premiers trimestres de 2008 environ 600 projets d’investissement, avec un montant brut annoncé proche de 26 milliards d’euros. Extrapolés sur l’année entière, ces chiffres (800 projets, 35 Mds d’euros ou 52,5 Mds d’US$) sont assez proches des volumes observés en 2006 et 2007 (selon la CNUCED, respectivement 59 et 55 Mds d’US$).
Malgré cette consolidation relative, la résilience des flux d’IDE destinés aux pays MED s’accompagne d’une nouvelle donne régionale: moins de grandes privatisations et de mégaprojets immobiliers, mais davantage de projets industriels et de services de moindre envergure, selon des modes moins risqués et moins gourmands en capitaux, mais créateurs d’emplois.
La recherche de nouveaux gisements de croissance (ralentissement de l’activité sur les marchés développés), le redéploiement vers le sud des chaînes de production dans l’espace Euromed, les projets très rentables d’extraction minérale ou d’hydrocarbures, la poursuite des projets d’infrastructure public-privé et le fine tuning des politiques d'attractivité des pays MED, concentrées sur certains pôles industriels et logistiques, expliquent également les succès à cette région.

L’année 2008 a été riche en annonces de projets : cluster automobile de Tanger-Med autour de Renault-Nissan, pôle métallurgique de Bellara en Algérie (AFV Beltrame, ArcelorMittal, Al Ezz), usine Airbus en Tunisie, projets high tech pour la Jordan Valley israélienne, BTP en Palestine, projet Areva en Jordanie (uranium), Lafarge-Orascom et BinLaden en Syrie (matériaux de construction), retour des investisseurs du Golfe au Liban…
En termes de destination, les champions économiques MED font bonne figure : l’Egypte a enregistré sur les 3 premiers trimestres 2008 un flux d’IDE entrant supérieur au total annuel 2007, tandis que la Turquie attend 15 milliards de dollars d’IDE en 2008 (22 milliards en 2007). Mais tous les pays continuent de bénéficier de la manne des IDE.
Invest in Med est un projet de trois ans co-financé par la Commission européenne et lancé le 18 avril 2008. Il est coordonné par ANIMA Investment Network, leader d’un consortium qui réunit Businessmed, Eurochambres, Ascame et leurs partenaires spéciaux l’EPA Euroméditerranée, GTZ, et l’ONUDI.
Opérant comme une agence de développement économique centrée sur l’investissement et les partenariats d’affaires, le projet bénéficie à 9 Pays partenaires méditerranéens de l’UE : Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Autorité Palestinienne, Syrie et Tunisie. http://www.invest-in-med.eu
ANIMA Investment Network est une plate-forme multi pays pour le développement économique de la Méditerranée,
rassemblant une cinquantaine d’agences gouvernementales et de réseaux internationaux. L’objectif d’ANIMA est de
contribuer à l’amélioration du climat des affaires et à la croissance de l’investissement vers la région méditerranéenne. http://www.anima.coop/
Source : ANIMA Investment Network (France) - le 6 novembre 2008

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