Vu de Croatie : Union pour la Méditerranée et intégration européenne

L’idée française de créer une Union pour la Méditerranée (UPM), si longtemps annoncée, a trouvé un début de réalisation, avec un premier sommet des Etats membres de l’UE et des pays du bassin méditerranéen, le 13 juillet à Paris. La Croatie est officiellement devenue membre de l’Union, avec les autres Etats méditerranéens de la région : l’Albanie, le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine. L’Union pour la Méditerranée devrait faciliter l’adhésion de ces pays à l’UE, espère-t-on à Zagreb.
Loin de se substituer au partenariat euroméditerranéen connu sous le nom de « processus de Barcelone », lancé en 1995, la nouvelle Union est présentée comme une contribution au développement de ce processus. En effet, le forum de Paris a été organisé sous le titre « Processus de Barcelone – Union pour la Méditerranée ».

Le Président croate Stjepan Mesić, qui conduisait la délégation croate à Paris, estime que l’idée est claire, et qu’il est logique d’établir une coopération entre les États de la Méditerranée, qui collaborent depuis le Moyen Age.
Le Président français Nicolas Sarkozy a souligné le caractère historique du processus : l’Union réunira les représentants d’Israël et ceux des pays musulmans du Proche-Orient. Le forum devrait donc jouer un rôle positif dans la résolution du conflit entre Israël et la Palestine. Nicolas Sarkozy en a parlé avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le Président palestinien Mahmoud Abbas. Cette réunion à trois a été suivie d’une déclaration indiquant que la paix au Proche-Orient n’avait jamais été aussi proche.

L’intérêt de la Croatie, dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée, est de partager de nombreux défis communs à tous les pays du Bassin méditerranéen. C’est la première Union qui associe tous les pays de la Méditerranée avec les pays membres de l’UE.

Le Sommet de Paris a aussi lancé un message important : la participation à l’Union pour la Méditerranée ne remplace pas l’adhésion à l’UE. Au contraire, l’Union peut aider sur leur voie européenne les États candidats à l’adhésion comme la Croatie, ou les candidats potentiels comme l’Albanie, le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine.

D’un point de vue économique, la région méditerranéenne est très diversifiée. La Turquie a exprimé un certain scepticisme depuis le début, de crainte que la France n’essaie de trouver une alternative à une pleine adhésion de la Turquie à l’UE. Le Président français Nicolas Sarkozy a rencontré le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et il a clairement indiqué que l’Union n’était pas une alternative à l’adhésion à l’UE.

L’élargissement de l’UE n’était pas à l’ordre du jour du Sommet, mais de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement ont exprimé leur souhait que la Croatie accélère les négociations et devienne bientôt membre de L’UE.
Le ministre des Affaires étrangères français Bernard Kouchner a précisé que son pays multiplierait les efforts pour de rapides progrès de la Croatie durant la présidence française de l’UE.
Le Courrier des Balkans - le 17 juillet 2008

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