Forum Réalités I- L’Union pour la Méditerranée : Enjeux et perspectives

Fidèle à une tradition maintenant bien ancrée, Réalités a tenu mercredi 11 juin 2008 son Forum international dont la session a été consacrée au thème «L’Union pour la Méditerranée : enjeux et Perspectives».
A un mois du Sommet de Paris qui verra la naissance officielle de ladite Union, la tenue du Forum est tombée à point nommé pour permettre aux initiés (panel d’experts, de stratégistes, de diplomates chevronnés) et à une assistance de qualité qui est loin d’être profane, de présenter, d’affûter ou d’échafauder sa propre opinion sur les points forts, les aspects vagues et les points faibles de cet énorme chantier.
M. Taïeb Zahar, dans son allocution d’ouverture, a tout de suite donné le ton en appelant à la mobilisation des volontés de tous ceux pour qui le destin de la Méditerranée compte : «Une grande volonté politique doit nous animer à transcender les clivages et les lignes de fracture de part et d’autre de la Méditerranée, à mettre en sourdine nos divergences pour construire ensemble un espace qui permettra à nos enfants de cohabiter dans la prospérité et la sécurité», a-t-il déclaré.
Cette prise de position on ne peut plus claire n’est cependant entachée d’aucune candeur ni angélisme. En effet le directeur de Réalités a par la suite passé en revue les diverses versions du partenariat euro-méditerranéen durant les vingt ans passés (5+5, Barcelone, MEDA, politique de voisinage) pour arriver à un «constat édifiant : ni sur le plan de la sécurité, ni sur le plan de l’intégration économique et sociale, ni sur celui du rapprochement culturel entre les deux rives de la Méditerranée, les objectifs tracés n’ont été atteints».
M. Zahar explique cette «non réussite» par, d’un côté, trois facteurs structurels à savoir le processus décisionnel contrôlé par l’Union Européenne, l’éparpillement des efforts et le financement ; et d’un autre côté par un ‘’vice de conception‘’ car, comme c’est le cas pour Barcelone, ces projets sont faits par les pays du Nord pour les pays du Sud sans concertation suffisante.
Or le projet du Président Sarkozy est «de faire bouger la Méditerranée par la Méditerranée», selon M. Zahar. C’est pour cela qu’il a trouvé un écho favorable en Tunisie aussi bien auprès de la société civile qu’auprès des hautes sphères de l’Etat.
Ce projet a certes été remanié, passant d’Union Méditerranéenne à Union pour la Méditerranée, mais on peut le faire réussir si l’on sait «tirer les leçons du passé» et «privilégier l’approche consistant à bâtir sur l’acquis tout en insufflant un nouvel état d’esprit», a enchainé M. Zahar avant de conclure : «Le rôle de la société civile est de repositionner la Méditerranée en tant que pôle régional qui a sa place et son poids dans la mondialisation d’aujourd’hui».
M. Abdelwaheb Abdallah, Ministre des Affaires Etrangères, a prononcé le discours inaugural du Forum international de la revue Réalités sur le thème de «l’Union pour la Méditerranée : Enjeux et Perspectives ».
S’adressant à un aréopage de personnalités du monde de la politique, de la diplomatie, de l’économie et de la communication, le Ministre des Affaires étrangères a tout d’abord souligné que le projet de l’Union pour la Méditerranée continue de susciter des interrogations légitimes .
« Durant les deux dernières décennies, le monde a connu des mutations aussi rapides que profondes qui ont durablement imprégné les relations internationales avec notamment l’apparition de coalitions et de regroupements régionaux aspirant à relever les défis sécuritaires, économiques et civilisationnels imposés par les mondialisation », a-t-il dit.
« A l’ombre de bouleversements qui n’ont pas manqué de peser de tout leur poids sur les sociétés, la région méditerranéenne, berceau des civilisations et des échanges humains, culturels et commerciaux, n’est pas demeurée en reste et a tenu à être en phase avec le processus de la mondialisation, la révolution technologique et le courant des groupements régionaux pour adhérer à un monde en perpétuel changement surtout que le groupe européen est devenu l’un des groupes les plus influents dans l’économie mondiale », a encore souligné M.Abdelwaheb Abdallah.
« Dans ce contexte, a-t-il rappelé, plusieurs initiatives ont vu le jour visant à créer des espaces de partenariat et de coopération tels le dialogue 5+5 initié en 1991 et dont la Tunisie a eu le privilège d’abriter le premier sommet en décembre 2003 et le forum Méditerranéen, lancé en 1994 : deux fora qui jouent un rôle déterminant dans la maturation du Partenariat Euroméditerranéen ».
« La prise de conscience de l’importance de la dimension euroméditerranéenne liée au processus d’élargissement de l’Union Européenne et des enjeux qu’il suscite notamment après la chute du mur de Berlin, a été à la base des initiatives et des démarches entreprises dés le début des années 90 auprès de l’Union Européenne pour réclamer une révision globale des relations entre l’Europe communautaire et les pays de la rive sud de la Méditerranée ».« C’est ainsi que le Président Ben Ali a joué à cet égard un rôle précurseur en appelant, dès 1993, du haut du Parlement européen à Strasbourg, à la conclusion d’un contrat de progrès et de solidarité à travers la mise en place de mécanismes de coopération sur la base d’un partenariat politique, économique, social et culturel entre les pays de la région ».
« La Tunisie a, en outre, joué à Barcelone, en 1995, un rôle d’avant-garde notamment au niveau de la définition du nouveau concept euroméditerranéen basé sur une approche de co-développement et de partenariat ».« Barcelone a ainsi tracé un cadre global pour l’instauration d’un partenariat multidimensionnel ayant pour objectif la création d’un espace de paix, de sécurité, de stabilité, de développement et de progrès pour l’ensemble des populations du bassin méditerranéen ».
« Toutefois, a fait remarquer le Ministre des Affaires Etrangères, il est admis aujourd’hui, c’est-à-dire treize ans après que malgré les efforts deployés et les progrès réalisés par le Processus de Barcelone, les résultats n’ont pas été à la hauteur des ambitions nourries » .
« La zone de paix, de stabilité et de co-prospérité, objectif visé par les partenaires de ce processus peine à se mettre en place. L’écart de développement se creuse entre les deux rives de la Méditerranée sous l’effet de la conjonction d’un nombre de facteurs endogènes et exogènes. Des défis multidimensionnels pèsent aujourd’hui de tout leur poids sur la région et attendent d’être relevés ».
« D’un désir commun de dépasser ces difficultés est née notre adhésion au projet de l’Union pour la Méditerranée, initié par le président Nicolas Sarkozy qui redonne à la méditerranée , carrefour d’échanges et creuset de cultures et de civilisations, toute sa centralité ».
Après avoir relevé que cette initiative a eu le mérite de focaliser l’attention sur l’état actuel de la région et sur la nécessité de l’ancrer davantage dans la dynamique d’expansion et de développement de l’UE, afin de mobiliser les énergies autour d’un patrimoine commun et de promouvoir des principes et des valeurs partagées par tous, M. Abdelwaheb Abdallah a affirmé : « Le Président Zine El Abidine Ben Ali, qui a toujours eu une vision stratégique de la place et du rôle historique de la Méditerranée, a été parmi les premiers chefs d’Etat à avoir manifesté son soutien de principe à l’initiative du Président Sarkozy. Il a appelé, dès l’annonce de ce projet, à une concertation permanente entre les différents partenaires en vue de fixer les objectifs de cette union et de réfléchir aux moyens de sa réalisation.
« Néanmoins, a fait remarquer M. Abdelwaheb Abdallah, le projet de l’Union pour la Méditerranée n’a cessé de subir des ajustements interprétés par certains comme des révisions à la baisse».En dépit de cette évolution, certes favorable, bien des questions restent à régler, a dit le Ministre. L’architecture institutionnelle suscite encore des discussions, comme la définition des priorités ainsi que la recherche et la réparation des financements.
« Pour les pays qui soutiennent l’initiative de la France, l’opportunité est là, en vue de focaliser l’attention sur les défis auxquels fait face le Sud, à savoir : l’emploi à créer au Maghreb, durant les deux prochaines décennies, la désertification, les pénuries en eau, l’environnement et l’énergie, pour ne citer que ceux là ».
« Ainsi conçue, l’UPM offre l’occasion de reconsidérer la coopération dans la région méditerranéenne ».« Les pays sud-méditerranéens, a fait observer le Ministre des Affaires étrangères, qui ont mis l’accent sur l’appropriation commune du processus de l’UPM, se doivent de contribuer tant à l’élaboration des projets qu’à la conception de l’architecture institutionnelle de manière à rendre possible une coopération régionale, axée sur des projets concrets, visibles, structurants et fédérateurs, impliquant différents acteurs aussi bien du Nord que du Sud ».
« Pour que l’Union réussisse, il faut qu’elle représente pour tous une valeur ajoutée. Ce projet doit tout simplement faciliter la vie des Méditerranéens, répondre à leurs aspirations à un développement sécurisé et durable, les rassurer et les rassembler. Il doit offrir, à terme une perspective d’intégration de la région compte tenu des rudes enjeux du XXIe siècle, démographique, écologique et économique ».
« L’Union pour la Méditerranée gagnerait également à identifier, d’un commun accord entre les parties concernées des projets structurants et fédérateurs, qui cadrent avec les priorités de la région notamment dans les domaines de l’énergie, du transport, des infrastructures, de l’environnement, de la circulation des personnes, du dialogue des cultures et des migrations ».
S’agissant de la question du financement qui demeure une interrogation majeure dans le processus de la mise en ?uvre du projet , M. Abdelwaheb Abdallah a relevé que l’engagement financier de l’UE, aussi bien par les programmes MEDA que par l’instrument financier de la Politique Européenne de Voisinage , est insuffisant voire désiroire eu égard aux attentes des pays du Sud et à l’importance du partenariat à envisager sous l’égide de l’Union. Il a aussi noté la faiblesse des investissements directes étrangers (IDE) européens dans les pays sud- méditerranéens qui ne représentent que 2 à 3%.
Le Ministre des Affaires Etrangères a déclaré que la Tunisie partage l’aspiration formulée par certains responsables de voir l’UpM se développer d’une « Union de projets » vers « un projet d’union » en donnant à la notion de partenariat renforcé une dimension plus ambitieuse sur la communauté de destin en Méditerranée. L’accélération de l’élan d’intégration maghrébine revêt, à cet égard, une importance primordiale, a encore dit M.Abdelwaheb Abdalah, réitérant l’attachement irréversible de la Tunisie à l’Union du Maghreb Arabe en tant que processus d’intégration global touchant directement les intérêts des peuples de la région.
Après l’ouverture officielle, la parole a été donnée au président de la première séance, M. Tahar Sioud, homme aux multiples casquettes, ancien ministre, diplomate confirmé, Président du directoire de la BIAT et Président de la Fédération Tunisienne de Football.
Le thème de cette séance était : “L’Union projetée ne serait-elle qu’un volet de la politique extérieure de l’UE?” Dans son allocution, M. Tahar Sioud a déclaré que l’idée d’une Union Méditerranéenne telle que conçue par Nicolas Sarkozy à Toulon en février 2007 est une idée chère aux Tunisiens et qui interpelle tous les Méditerranéens. Mais avant même que les contours du projet ne soient clairement définis, il a suscité suspicion et opposition, émanant en particulier des institutions européennes et des grands Etats de l’UE non riverains de la Méditerranée.
M. Sioud a décrit le périple du projet entre les justificatifs des Français et les correctifs des Européens. «Dans l’appel de Rome, signé le 20 décembre 2007 par le Président Sarkozy, le Président du Conseil italien Prodi et le Premier ministre espagnol Zapatero, l’Union Méditerranéenne devient l’Union pour la Méditerranée. Ce n’est pas anodin car ce glissement “sémantique” lève une ambiguïté : il ne s’agit plus d’un projet d’Union mais d’une union de projets, spécifie le président de la séance”.
Le projet devient un complément des autres procédures de coopération et de dialogue déjà existantes. Puis, après une tension franco-allemande, le projet a pris la dénomination de : “Processus de Barcelone : une Union pour la Méditerranée”. Malgré cette version «presque méconnaissable du projet», M. Sioud pense qu’il y des raisons d’espérer car quelques avancées significatives ont découlé de laborieux compromis, «d’abord la création d’une structure permanente (…) qui permettra de piloter l’Union et de lui donner l’impulsion et la continuité, ensuite l’amorce d’un rééquilibrage entre le Nord et le Sud avec une direction paritaire, enfin il aura une concentration sur les projets, laissant d’une manière délibérée de coté les questions à proprement parler “politiques”».
Néanmoins l’ancien ministre et diplomate rappelle que la Commission Européenne n’a pas renoncé à exercer une tutelle sur l’Union et que le financement reste un souci majeur, c’est pour cela qu’il juge opportun de «creuser sérieusement l’idée d’une banque méditerranéenne d’investissement». Et après avoir appelé à la persévérance pour faire réussir le démarrage, M. Tahar Sioud a conclu en ces termes : «Devant certaines divergences qui existent encore entre Européens, le Sud doit revendiquer sa place, exprimer sa volonté car ce projet n’a de sens que s’il est partagé, assuré et voulu par les deux rives de la Méditerranée».
Par la suite M. Sioud a présenté les membres du panel et les invités à prendre la parole. L’Amiral Jean Dufourcq, directeur à l’Ecole militaire de Paris, s’est présenté comme stratégiste et a indiqué que son groupe de recherche se penche sur la stabilisation et le développement de la Méditerranée confrontée aux défis du 21ème siècle : la révolution démographique, l’écologie, la redistribution des marchés. Il a déclaré que le projet d’union mettait le doigt sur la double nature de la Méditerranée, carrefour et passerelle, et qu’il vise à redonner à cette mer, Mare Nostrum, une nouvelle centralité.
Pour l’Amiral «à un mois du 13 juillet, nous sommes dans la turbulence qui précède un événement pareil, les diplomates font ”leur danse” et les rebondissements sont possibles. Toutefois la technique ne doit pas tuer la dynamique», a-t-il ajouté. Pour terminer, l’Aamiral Dufourcq a considéré que la Méditerranée occidentale, avec le 5+5, peut aider le projet et qu’un partenariat euro-maghrébin peut faciliter un partenariat euro-africain et ancrer la Méditerranée dans sa dimension africaine.
Prenant la parole, M. Ismaïl Hamdani, ancien Premier ministre algérien, a rappelé qu’en 2005, Réalités a sorti un numéro spécial qui faisait le bilan du partenariat euro-méditerranéen. «Ce qui m’intéresse ce n’est pas le Sommet du 13 juillet mais la déclaration de ce Sommet», a-t-il ajouté. L’ancien Premier ministre a souligné qu’il fallait satisfaire les opinions publiques sinon ce sont les extrémistes qui s’en chargeraient. Puis il a longuement démontré que la politique israélienne a toujours pesé, négativement, sur tous les projets de partenariat euro-méditerranéens et que les Européens sont toujours prompts à satisfaire l’Etat hébreu. M. Hamdani a aussi appelé à sortir du circonstanciel pour aller au structurant. Il a en outre mis le doigt sur la faiblesse de concertation entre les pays du Sud, au Maghreb ou ailleurs.Il est à noter que l’allocution de M. Hamdani a été très applaudie.
Ensuite ce fut le tour de M. Jean-Louis Reiffers, professeur à l’Université de la Méditerranée. D’emblée M. Reiffers a affirmé qu’il fallait être courageux pour proposer cette idée d’union quand se profilent à l’horizon le conflit du Sahara occidental, le conflit israélo-palestinien, les luttes entre les bureaucrates européens, les batailles pour les sièges des structures… et Sarkozy l’a fait. Il faut attendre la déclaration du Sommet qui comportera le critère de convergence, selon M. Reiffers : «Ce que l’UE a apporté aux zones retardataires et aux nouveaux membres est énorme, a-t-il déclaré. Il y a eu sacrifice mais il y a eu croissance». M. Reiffers pense que la Méditerranée peut tirer bénéfice de ce partenariat gagnant-gagnant et aller vers la convergence euro-méditerranéenne avec plus de libre-échange.
Par la suite c’est M. Hassen Abouyoub, ancien ministre, ambassadeur itinérant du Maroc, qui a pris la parole. Il a déclaré que l’opinion publique est absente du débat et qu’il ne faut pas qu’elle le soit le 13 juillet puis il a considéré que l’UE n’avait pas de politique étrangère et que les Etats-Unis sont un acteur principal en Méditerranée surtout dans ce conflit israélo-palestinien.
Ensuite M. Abouyoub a fait une “révélation” en affirmant que l’Union Méditerranéenne n’est pas l’idée de Sarkozy puisqu’elle a vu le jour à Tunis, dans ce même hôtel où «nous avons été réunis par Réalités pour un Forum». Puis il a jugé que l’approche européenne a été opportuniste, que le privé tout seul ne pourra pas financer la dépollution de la Méditerranée ni les autoroutes et que le co-président du Sud aura du mal à co-présider tant que les pays qu’il représente resteront désunis, M. Abouyoub a conclu: «Il ne faut pas insulter l’intelligence des peuples du Sud. Ne les poussons pas à un refus collectif de l’Union pour la Méditerranée».
Réalités On line - le 9 juillet 2008

1 commentaire:

Pr & Dr BOUTTI a dit…

A l’heure où il est question de l’Union Pour la Méditerranée, Le Professeur Rachid Boutti vient d'être couronné par la chaire euro arable d´Environnement et du Développement Durable de Grenade (UPM) au terme de l’ examen de plus de cinq cent candidatures au plan mondial (texte entier ci dessous). Cette distinction, la première du genre pour un Marocain, n’est évidemment pas aléatoire si l’on connaît le parcours exceptionnel de cet expert international.
Il capitalise aujourd’hui plus de cinq ouvrages nés mondiaux (voir son propre portail web AMAZIGH).
Il a présidé à la destinée de plusieurs multinationales, et ce en pool position. Il est l’auteur d’un portfolio d’ouvrages nés mondiaux (voir son propre portail web).
Il anime également des séminaires pour l’ESC La rochelle (France) et l’Université Senghor d’Alexandrie (Egypte)…
Il vient de dispenser un cycle de séminaires résidentiels pour les Directeurs centraux et la Direction Générale de La Caisse Nationale de Retraites et d’Assurances (CNRA) à l’hôtel Rabat Regency dont la thématique se rapporte à la Balanced Score Card : implémentation et déploiement.
Nul doute que cet Amazigh donnera le meilleur de lui-même pour assumer ses nouvelles responsabilités avec autant de conscience que tout le monde lui reconnaît.
Pr & Dr Rachid BOUTTI (HDR)
- Responsable Mastère Européen Métier de Conseil et encadrement supérieur
Ecole Nationale de commerce et de Gestion d'Agadir (Programme Meda Tempus)
- Membre du répertoire des experts et enseignants chercheurs AUF
- Ex Directeur des multinationales ELF, AKZO COATING

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