La singularité et la modernité du message du Maroc donneront de la profondeur au partenariat euro-méditerranéen

M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi, a affirmé, dimanche soir à Paris, que la singularité et la modernité du message envoyé par le Maroc à la communauté des Nations donneront du sens et de la profondeur au partenariat euro-méditerranéen.
En prenant la présidence de la Fondation Euro-Méditerranéenne Anna Lindh, j'ai pleinement conscience de la singularité et de la modernité du message que mon pays, le Maroc, envoie à la Communauté des Nations à partir de l'espace euro-méditerranéen", a souligné M. Azoulay devant un parterre de plus de 1.500 personnes, dont des ministres français et étrangers, ambassadeurs, experts, politiques et universitaires, tous réunis pour le 4ème Forum de Paris consacré au projet de l'Union pour la Méditerranée.
"Un message attendu, crédible et juste qui allume le clignotant de tous les possibles s'agissant du périmètre idéologique et politique qui donnera demain du sens et de la profondeur au partenariat euro-méditerranéen", a ajouté M.Azoulay.
Pour M. Azoulay, "quoi qu'il arrive désormais et quelle que soit l'appellation qui lui sera consentie à l'arrivée, le projet d'Union pour la Méditerranée a donné une inflexion historique et nouvelle au partenariat euro-méditerranéen".
Le président de la "Fondation Anna Lindh" a fait remarquer qu'en faisant sienne cette initiative lancée depuis Paris, l'Union européenne en a validé l'opportunité et le président Nicolas Sarkozy a vu sa proposition adoubée par ses pairs, même si le périmètre et les modalités du projet initial ont été substantiellement amendés.
"Chacun sait maintenant que l'Union qui se profile des deux côtés de la Méditerranée n'exprime pas seulement une aspiration affective, généreuse ou naïve", a-t-il relevé, notant que "c'est un projet stratégique dont les composants sont à la fois politiques, idéologiques, économiques et culturels".
M. Azoulay a également insisté sur le fait que ce projet met au coeur de ses préoccupations la question de la parité, de la co-appartenance et de la destinée partagée avec comme postulat central, et défend l'égalité de traitement et des règles du jeu qui additionnent en les respectant, les identités et les cultures de tous pour en faire demain une ou des civilisations communes.
"C'est cette logique inclusive qui fera bouger les lignes jusqu'ici conventionnelles du partenariat euro-méditerranéen, en donnant à cette construction ambitieuse le sens politique qui lui a fait défaut, tout en permettant chemin faisant de cicatriser les blessures mémorielles de l'histoire", a-t-il précisé, indiquant que "l'Union Méditerranéenne à laquelle nous avons réfléchi ce week-end, n'est pas en contradiction avec le processus de Barcelone et elle n'a pas vocation à s'y substituer".
Cette Union, a-t-il poursuivi, s'inscrit au contraire dans la continuité, la complémentarité et les acquis du processus euro-méditerranéen lancé en 1995 dans la capitale catalane.
"Je récuse pour ma part la théorie confortable largement mais injustement partagée, d'une Union Euro-Méditerranéenne qui pour exister aurait nécessairement à se construire à partir de l'échec du processus de Barcelone qui aurait failli", a-t-il dit. Selon M. Azoulay, la réalité objective et incontestable des chiffres, des flux et l'analyse lucide des changements profonds qui depuis 1995 ont remodelé le paysage euro-méditerranéen, confirment "le saut qualitatif, quantitatif et institutionnel à mettre à l'actif du processus de Barcelone".
L'Union pour la Méditerranée pour aller loin et vite, a-t-il souligné, devra prendre appui sur les acquis accumulés depuis 1995 en apportant au processus de Barcelone la dimension qui lui a manquée, celle de l'appropriation commune et d'un partenariat conçu et voulu entre pays égaux en droits, en responsabilités et en exigences.
"La perspective exaltante qui s'est dégagée de nos débats pendant ces deux journées ne laisse pas de place à la frustration ou à la frilosité", a-t-il constaté, ajoutant qu'"ensemble, il nous faudra ainsi résister à la tentation de mettre entre parenthèses, même si c'est tactique ou provisoire, les dossiers politiques qui déterminent la crédibilité et l'adhésion de nos sociétés civiles à ce grand chantier de l'Union Euro-Méditerranéenne".
"Je pense d'abord à cet égard à une paix entre Palestiniens et Israéliens, conçue et voulue par les deux peuples et pour les deux pays, à partir de la même éthique, des mêmes obligations et des mêmes exigences", a-t-il rappelé. "Il a été dit parfois pendant ce Forum qu'il ne fallait pas que l'Union pour la Méditerranée soit l'otage du conflit entre Palestiniens et Israéliens.
Cette théorie est illusoire, irréaliste et en contradiction avec l'éthique et les valeurs qui inspirent et déterminent les fondements politiques, régionaux et historiques de cette Union", a-t-il poursuivi, avant de relever que le "processus de Barcelone, ne l'oublions pas, est né de la dynamique créée par le sommet pour la paix au Moyen-Orient, réuni en 1994 à Casablanca".
"Il s'est inscrit aussi dans le prolongement des espoirs nés des accords d'Oslo", a-t-il ajouté. Pour M. Azoulay, "en faisant d'une autre paix à inventer au Moyen-Orient l'un de ses objectifs prioritaires, l'Union pour la Méditerranée sera confortée et gagnera en légitimité et en adhésion du plus grand nombre".
Le Forum de Paris, présidé par le franco-marocain Albert Mallet, a réuni responsables politiques et économiques, experts et acteurs sociaux français et étrangers qui, trois jours durant, ont dressé le cadre et les contours de cette future Union. Le Maroc a été représenté à ce forum par plusieurs personnalités, dont MM.André Azoulay, Conseiller de SM le Roi, Hassan Abouyoub, ambassadeur itinérant, Fathallah Sijilmassi, ambassadeur du Royaume en France, Mustapha Bakoury, directeur général de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), Fathallah Oualalou, ancien ministre des Finances et Mme Bouthayna Iraqui Houssaini, présidente de l'Association des femmes chefs d'entreprises au Maroc (AFEM). Outre le débat d'idées, le Forum de Paris, un Think Tank, se positionne comme "une force de proposition, de réconciliation et de construction ou de reconstruction".
Yawatani.com - 31 mars 2008

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